AGAPES & AVENTURES Se laisser porter et se laisser surprendre. "Il n'y a pas de hasard, mais des rencontres." Voir aussi LES LETTRES DE PASCAL K leslettresdepascalk.blogspot.com
27 décembre 2024
"Le livreur de Noël" reçu H24 !
26 décembre 2024
LA DER DES DERDALA MATCHES
Le 26 décembre. Deuxième jour férié de l'année spécifique à l'Alsace-Moselle.
Notre deuxième jour de Noël. La "France de l'intérieur" comme nous l'appelons depuis les départements du Rhin s'est partiellement remise à travailler quand nous observons vraiment la trêve. Voilà quarante ans, mon père m'emmenait à Tagsdorf ce jour-là. Ce petit village au pied de la hochi Stross, la route haute des travailleurs frontaliers, organisait son traditionnel tournoi de belote de la St-Etienne, une des rares animations alors, les marchés de Noël ne s'étant pas encore multipliés.
Le concours se déroulait dans les locaux du FC Tagsdorf, le club-house bordant la pelouse principale. C'était l'époque des tournois. On y retrouvait des têtes familières, essentiellement des hommes d'âge mûr ou retraités. Quelques dames aussi. Je me souviens de l'habillage velours bordeaux et des lambris des murs, de la fresque en hommage aux joueurs. J'aimais bien ce lieu de convivialité où s'entassaient plus d'une centaine de joueurs les grandes années, au point d'utiliser encore les vestiaires. Il fallait disputer 45 manches, 15 par ronde, en individuel face à 3 adversaires, chacun tiré au sort. Pour espérer un prix, il fallait viser les 2000 points. Je crois que j'avais un peu plus de chance que papa quand nous fréquentions les tournois ensemble. Ils étaient souvent dans un nuage de fumée, beaucoup de tapeurs de carton étant aussi addicts à la cigarette. Aux deux tiers du jeu, il était encore proposé une tombola. Et quand les jeux étaient faits, nous attendions la proclamation du palmarès en avalant l'en-cas inclus dans le droit d'entrée. Ainsi passait l'après-midi, 5 bonnes heures dans ce microcosme de chasseurs d'atout.
Et puis je suis venu seul au tournoi de Tagsdorf. Nous étions bien moins nombreux. Dans un air plus respirable depuis qu'il était interdit de fumer. Avec l'informatique, les résultats tombaient plus vite. René Danési, qui a longtemps présidé aux affaires communales, faisait toujours une apparition.
Il était une fois le tournoi de la St-Etienne de Tagsdorf. Avec ou sans la Covid, beaucoup de manifestations se sont éteintes. J'ai eu le bonheur de retourner au tournoi de Pâques de Sentheim. Comme je suis aussi joueur d'échecs.
Comme quand j'avais 20 ans.
20 décembre 2024
FAIRE LES BOUTIQUES AVEC PATTY
C'était il y a quasiment un an, le 22 décembre 2023. Patricia Vest et ses collègues du "Cœur de Mulhouse" dévoilaient leur 17e sac shopping dans leur rue Henriette chérie. Coloré, joyeux, vitaminé, comme l'était l'animatrice de ce vieux Mulhouse commerçant. Il rendait hommage au tramway. C'était un matin pluvieux. C'était aussi je crois ma dernière interview de Patricia, que la maladie allait emporter quelques mois plus tard. Patty la souris s'en est allée presque dix ans après le naufrage du grand magasin du Globe.
L'autre samedi, en revenant à la boutique aux étoffes du marché de Noël, déjà dévalisée, j'ai eu la chance de tomber sur le dernier sac shopping du "Cœur". Sûrement pas un hasard. Une rencontre inattendue avec Patricia, qui nous manque, quand sa boutique "Imagine" va disparaître à son tour.
En attendant, le sac shopping 2024 s'inscrit dans les 800 ans de la cité et est résolument dédié à Patty, qui a tant donné au commerce indépendant de Mulhouse.
22 novembre 2024
L'HIVER DE LA STE-CATHERINE
J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises sur ce blog depuis 2018 de partager mes impressions sur la foire Ste-Catherine d'Altkirch, que je fréquente depuis cinq décennies, étant natif et domicilié dans la ville - centre du Sundgau. J'ai connu l'excitation de l'enfance mais devenu senior, la manifestation annuelle du monde paysan dans la haute ville me laisse nostalgique. Quand la Simon et Jude de Habsheim a rebondi grâce au concours départemental de races bovines, la cinq fois centenaire Ste-Catherine est sur une pente descendante. Certes, elle reste le rendez-vous sud-alsacien du machinisme agricole, mais j'ai vu ce 21 novembre un marché clairsemé, loin de la promesse attendue. Il est vrai que je m'y suis présenté vers 15 heures, alors que les flocons de neige commençaient à blanchir le paysage. L'alerte météo diffusée quelques heures plus tôt n'arrangeait rien. Alors quand je me suis engagé dans la rue Henner, certains commençaient à remballer. La place de la Réunion m'a paru vide. Au fil des années, l'emprise de la foire d'automne semble diminuer, malgré les 5000 m linéaires avancés par la Ville. Je ne me souviens pas d'une Ste-Catherine neigeuse; pourtant d'autres m'en ont fait part. L'événement climatique a précipité en tous cas la clôture de la manifestation. Autrefois, on prolongeait le moment dans les bistrots. En regagnant mon domicile vers 20H30, la rue du 3e Zouaves ressemblait à une page blanche. Il sera plus difficile de réécrire le Kàtrinamart que de raconter ce qu'on y a vécu dans l'ancien monde.
19 novembre 2024
ETERNEL SIAM AU SITV
La Thaïlande était l'invitée d'honneur du dernier Salon international du Tourisme et des Voyages de Colmar, comme au début des années 2000.
La destination a fait rêver le public, en hausse de 10 % par rapport à l'an dernier. 22.000 visiteurs ont été comptés lors de la 39e édition. La 40e s'annonce "mémorable" en novembre 2025.
15 novembre 2024
MISE A SAC OU LA PERDITION D'UN ESTHETE
alsatique
Un nouveau livre, dans lequel ils misent sur l'image...Pierre Freyburger, Hélène Poizat et Fanny Delqué éclairent dans une fiction le côté obscur d'une institution mulhousienne qui nourrit les créateurs textiles.
Le MISE, Musée de l'Impression sur étoffes de Mulhouse, revient sous les feux de l'actualité cette mi-novembre, avec deux événements qui ne sont pas liés. C'est d'abord "Forêt Enchantée", le marché de Noël de sa boutique, toujours parmi les premiers d'Alsace; c'est ensuite le lancement officiel de MISE A SAC, le troisième livre consacré à l'affaire qui secoue la mémoire de l'industrie textile locale depuis quelques années.
MISE A SAC est le premier roman graphique à Mulhouse, annonce Pierre Freyburger. L'ancien puis ex-adjoint de Jean-Marie Bockel et ancien conseiller général de l'ouest mulhousien est aussi le petit-fils du dessinateur textile Jacques Dettwiller. Au printemps 2018, à l'occasion d'un don, il allait apprendre de terribles nouvelles. Ce qui l'aura amené à publier chez Médiapop "Musée de l'Impression sur étoffes de Mulhouse - Autopsie d'un pillage". Suivi d'un deuxième ouvrage chez le même éditeur, "Le Naufrage d'un musée", coécrit avec Hélène Poizat. La journaliste de L'Alsace suit le MISE depuis une vingtaine d'années. J'ai eu l'occasion de l'y croiser souvent, habitué des visites de presse comme elle dans le "monde d'avant". Hélène et moi connaissions la petite équipe de ce temple d'une glorieuse épopée, "plus grande réserve au monde de motifs textiles". Je n'oublierai pas le regard rieur d'Eric, le directeur, disparu prématurément. Et après deux années de travail, le 3e livre est officiellement présenté dans le cadre du 39e Bédéciné, le festival d'Illzach. Pierre et Hélène ont poursuivi leur collaboration, qu'ils ont étendue à l'illustratrice Fanny Delqué, investie dans une réalisation nouvelle pour elle. Mais parce que le scandale du MISE n'est pas suffisamment connu, les trois Mulhousiens ont dû créer leur propre maison d'édition, La Doller. Avec le soutien de la Ville et de la CeA, 2000 exemplaires ont été imprimés.
MISE A SAC aurait pu être présenté au dernier Festival sans nom, compte tenu de l'ambiance noire qui s'en dégage. Mais il n'y a pas d'homicide. Dans la mort du directeur, la police avait conclu à l'accident. Le propos des auteurs rafraîchit la mémoire des connaisseurs du musée. Ils ont créé une œuvre de fiction à vocation artistique, servie par le dessin numérique en noir et blanc, bien qu'inspirée des faits réels. Fanny a donné corps à une galerie de portraits que les familiers de la rue Henner n'auront pas de mal à identifier. En attendant, les noms ont été changés. Marc Bellamy, le directeur, Jean-Frédéric Kintzler, le délégué à la conservation, Nadine Vogel, présidente du MISE, sont évocateurs. Le roman graphique revient sur la période récente de l'institution, autour de la découverte du pot aux roses ou plutôt du pillage des collections.
Si le musée a récupéré une petite partie de ses carrés Hermès et quelques dizaines de livres d'échantillons, les pertes sont considérables et plus de 6 ans après le sinistre avril, "on ne connaît pas l'avancement de l'enquête", au grand dam de l'ancienne procureure de la place partie à la retraite. Pierre Freyburger avait apporté des centaines de dessins de son aïeul, de quoi ajouter aux réserves dont peu ont le secret. A l'heure où l'exposition "Quel chantier!" va finir au MISE, le livre "plonge dans ce tissu de mensonges pour tenter d'en démêler l'écheveau", mais Elise la journaliste qui investigue dans le scénario n'est pas au bout de ses interrogations.
Le roman lancé à Illzach a été dévoilé quelques jours plus tôt à la presse à la librairie Canal BD-Tribulles de Mulhouse.
13 novembre 2024
KLEMMBACHMÜHLE : DÎNER A L'ANCIENNE
Müllheim / Baden-Württemberg
Fin de semaine, soir de novembre. Gilbert, qui fréquente l'établissement "depuis quarante ans", nous emmène à Müllheim, de l'autre côté du Rhin. La ville du Markgräflerland a une population équivalente à Saint-Louis, mais une pépite nichée au bord de la rivière, Klemmbachmühle, à Niederweiler. Quand nous arrivons vers 20H30, nous n'avons pas le temps de faire du tourisme. En Allemagne, on dîne tôt et ici, on ferme à 22H.
Klemmbachmühle ou moulin du Klemmbach, est un joyau patrimonial d'abord, construit en 1760 et classé. L'été, il offre sa terrasse idyllique. Nous nous hâtons vers la salle à manger, après avoir croisé une armure de chevalier attablée à l'entrée. Le hall donne le ton. Un musée, ce restaurant. Les murs sont chargés d'histoire ancienne dans un cadre très rustique.
Poutres sombres apparentes, vitraux, atmosphère winstub dans la chaleur du bois et les calories du kachelofe vert sapin. Quelques clients indifférents à notre entrée. En revanche, un accueil cordial du patron, un homme d'un âge certain mais toujours attaché à la bonne marche de sa maison, ouverte tous les jours à partir de 17H. Une table nous est préparée, proche de la cuisine sur laquelle je peux jeter un œil discret. Le cuisinier est concentré sur son travail.
Nous allons donc dîner sur une jolie table aux motifs en rapport avec la saison. Les bougeoirs complètent l'éclairage des suspensions. Nous sommes entourés de statues religieuses et d'objets hétéroclites, du broc au fusil en passant par les instruments de musique et le gramophone. La carte est réduite, promesse d'une cuisine maison. Il faut lire l'ardoise. Nous choisirons majoritairement le schnitzel, l'escalope de veau panée aux pommes de terre rôties et salade verte. L'assiette ne débordera pas, mais régalera les convives. Un plat simple et goûteux. Le vin du terroir est généreusement servi lui. Le moment est juste délicieux, dans l'intimité de cette bâtisse qui a nourri des générations de visiteurs.
Malheureusement il faut bientôt la quitter, sous le salut devenu amical du maître des lieux. En se promettant d'y revenir, pour apprécier un cadre, une gastronomie locale, en bonne compagnie.
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