Après deux années d'interruption, la Pastorale du tourisme et des loisirs de la communauté de paroisses de la Hardt aux Collines a emmené ce matin près d'une cinquantaine de personnes dans une randonnée autour des calvaires de la commune de Zimmersheim. Ce 7e circuit avait été prévu pour 2020. Pour le conduire, un spécialiste du patrimoine, Christian Coulon, par ailleurs Greeter à l'office de tourisme de Mulhouse.
Il suffit de s'intéresser aux monuments pour les sortir de l'oubli, raconte le guide du jour, qui a pris le soin d'emporter de vieux documents et de s'inspirer d'un regretté chargé d'âmes, le docte curé Ackerer. Le départ a lieu devant l'église de l'Assomption, qui a une particularité. Une boîte à lettres près de l'entrée.
Un premier arrêt devant l'ancien presbytère, où le feu s'était déclaré en mars. Un rappel à un éminent architecte, Pierre Racine, le père du château de Delémont. Puis la première croix, rue de Dietwiller. De béton, elle repose sur un socle daté de 1877. Elle se situe à la sortie du village, au-dessus de la route, sur une propriété privée. Touché par un bombardement en 1944, déplacé en 1972, ce monument avait été érigé à la mémoire d'une femme décédée en 1835. Mais lors de son enlèvement, on avait trouvé une autre croix, qui veille aujourd'hui sur le cimetière. Celle-ci mentionne 1750. La pièce originelle était peinte. Il s'agit d'une croix à panneau rond avec la scène du Calvaire.A l'intersection du Herrenweg, la croix aux trois sapins. Ici, Zimmersheim fait un bond dans le néolithique et la période gallo-romaine. Pour le promeneur par beau temps, c'est la possibilité de voir les Alpes suisses. Nous sommes au voisinage des plants d'asperges. Jadis, c'étaient les chènevières (champs de chanvre) et les vignes qui produisaient le Sunnagletzer, les moulins à huile et à gypse, les tuileries.
Chaque étape aura été enrichie d'une courte lecture en rapport avec la crucifixion, dont un texte de Victor Hugo.
Un marcheur, arborant un badge bleu et jaune, a pris la parole à l'issue de la rencontre, pour parler brièvement de la croix mondiale de ce début d'année.
"Mon Vendredi saint, c'est l'Ukraine!"