4 juillet 2018

CARSPACH, AU BOUT DE LA PISTE









Début de juillet, soirée entamée. Il est environ 21 heures quand nous nous posons sur le parking proche de l'ancienne société hippique d'Altkirch. Nous sommes convenus d'une petite promenade vespérale, quand une musique atteint mon oreille. Un air venu de loin, qui m'oblige à l'approcher. Dans ce qui était le Quartier Plessier, une poignée de musiciens répètent devant leur local et l'EBR laissé comme témoignage des campagnes africaines. C'est la fanfare des hussards, qui joue présentement "Sans peur". A ce moment me reviennent mes jours passés au regretté "8". 25 ans après la dissolution de mon régiment, les sonorités des cuivres de cavalerie retentissent encore. Une jeune fille a intégré l'ensemble.
Mais il faut poursuivre. Deux cyclistes ouvrent la voie. Nous allons sur la piste cyclable reliant Altkirch à Hirsingue. 6,5 km que j'ai parcouru à pied, à vélo, à rollers... Nous ferons le tiers du trajet ce mardi soir, rebroussant chemin à Carspach. En longeant la friche militaire convertie à l'activité économique et sociale, je constate que les utilisateurs de cette voie champêtre abandonnent encore trop de déchets. Je m'étonne de l'abondance du maïs dont les pousses sont très inégales par endroits. Les pieds atteignent déjà les deux mètres. Nous longeons l'Ill, qui serpente ici avant de s'éloigner. 





Les entrepôts de Cocental apparaissent. Une entreprise centenaire de chaudronnerie et de machines pour les mines, survivant de l'industrie sundgauvienne. Nous marchons sur le tracé d'une voie ferrée effacée dans les années 1990, qui desservait Ferrette depuis la sous-préfecture, le Pferterzegla que les plus âgés revoient. Mais le rail convoyait aussi les marchandises, avant d'être radié. 






Carspach s'est enrichi de petits collectifs au voisinage de notre piste mais il reste ce grand pré qui serait indiqué pour une fête de village. Et puis la maison  bleue dans son luxuriant jardin. Le nid douillet de Blandine il y a 30 ans. Je n'ai rien oublié. 



Nous n'aurons pas croisé beaucoup de monde à l'heure de revenir sur nos pas. A 22 heures passées, la nuit descend sur les épis. Altkirch a allumé ses feux. Dans le ciel, Eloi m'indique Vénus et Jupiter. C'est une belle soirée d'été. Tout près de chez moi.








2 juillet 2018

FESTIVAL DES VÉHICULES ANCIENS : L'AMI DE MON ENFANCE



A la fin des années 1990, la Ville de Mulhouse créait "La Grande Parade" automobile, un événement majeur de son programme estival, qui allait dépasser bientôt les frontières avec sa nuit des musées européens et son plateau. 500 véhicules d'exception, des dizaines de milliers de spectateurs chaque début d'été. J'ai quasiment couvert tous ces rendez-vous devenus "Festival automobile de Mulhouse". Les accréditations forment un chapelet dans mon bureau.
Puis un jour la municipalité du Dr Rottner décida de fermer le garage, compte tenu des restrictions budgétaires, peut-être aussi parce qu'en une quinzaine d'éditions, on aurait fait le tour de la roue des ancêtres.
On imagine la déception des clubs de passionnés et finalement de tous ceux que l'automobile de papa fait rêver. La Ville n'était pas opposée cependant à ce que le relais soit pris...





Ainsi, quatre ans après le dernier tour de piste du festival, Mulhouse a retrouvé ses oldtimers et ses calandres rares, à l'occasion du "Festival des Véhicules Anciens". Une renaissance pilotée par Jean-David Gerber, un homme de mairie qui a réuni une quarantaine d'associations. A la manœuvre, le parc des expos et le journal "L'Alsace", pour une première édition à vivre entre Mertzau et la porte de Bourtzwiller, au parc-expo et à la Cité de l'Auto - collection Schlumpf. La navette étant assurée par un "revenant", le bus Chausson restauré intégralement par les ateliers de Soléa. 41 ans après son retrait du service, le véhicule marqué TCM a vu monter ses premiers voyageurs samedi. 






Malgré la chaleur du week-end, des milliers d'admirateurs de vieux moteurs et châssis ont convergé vers le site du FVA. Les parkings de Mulhouse Expo étant privatisés pour les propriétaires d'autos d'hier.
Si notre monde est en quête de valeurs, il est aussi en quête de souvenirs. 














#fvamulhouse


25 juin 2018

SLOWUP JURA : AU TRAIN DES VACHES




Juin et ses SlowUp. Le premier dimanche, c’était l’Alsace centrale avec le SlowUp Alsace. 44.000 participants sous le soleil au voisinage du Haut-Koenigsbourg. Le dernier dimanche de juin, c’est au tour du Jura, république et canton suisses. J’ai découvert le SlowUp Jura ces dernières années, en solitaire, sur ma trottinette grise. La grimpette finale m’avait laissé craindre le pire avec un pied soudain défaillant, heureusement vite revenu à lui. Ce 24 juin, nous voilà partis en groupe hétéroclite : Eloi sur son Vélhop emporté de Strasbourg, Parinda sur son VTT orange, Philippe et Annick sur un tandem Lapierre et moi sur la trottinette de randonnée avec son étendard de parade. Nous arrivons de Lucelle par un chemin montagnard peu fréquenté. Stationnement à l’entrée de Delémont, sur le parking de Victorinox. 







Il est 13H30 quand nous prenons la route du 10e SlowUp. A ce moment, le gros des rouleurs est déjà en selle. Contrairement à la route des vins du côté de Sélestat, nous ne verrons pas la horde cycliste. En quittant la ville médiévale, nous sommes au cœur de l’événement : une balade à mobilité douce en pleine campagne. Très vite, la signalétique Migros rappelle que le distributeur est le sponsor principal. Nous percevons une barre aux fruits rouges. Courroux, Vicques, Courrendin, Courtételle et Bassecourt nous attendent. Des cyclistes, des riders, des trotteurs, des marcheurs, des coureurs au grand air jurassien. Le soleil est présent, taquiné par des nuages. Nous n’aurons pas trop chaud. Mais le parcours n’est pas une promenade de santé. Des montées, des descentes et une longue ascension avant de fondre vers Delémont. Une animation festive dans chaque commune. Et des vaches intriguées par ce défilé de familles colorées et souriantes. Le SlowUp, c’est la bonne humeur. Les kilomètres sont avalés. On s’arrête parfois pour prendre la pose, se désaltérer avec Rivella ou attendre les retardataires. Chacun son rythme. Finalement, c’est Eloi qui souffre le moins malgré son encombrant et lourd vélo urbain de location.
Cette année, les organisateurs ont innové avec un parcours piéton de 13 km. Nous ne l’aurons pas remarqué. Le retour vers la ville de départ est un soulagement. Une longue ligne droite qui ne me permet pas de rattraper le tandem. Je suis meilleur dans les ascensions… Il est 17H10 quand nous franchissons la haute ville où les routes commencent à être rendues aux automobiles. Nous aurons accompli 34 km avec nos moyens de locomotion doux. Nous aurons été parmi les 25.000 slowuppers de 2018. Un nombre en hausse, mais encore loin de celui des Alsaciens. Le 11e SlowUp Jura se déroulera le 30 juin 2019.






22 juin 2018

FETE DE LA MUSIQUE A ALTKIRCH




Fête de la Musique. Sans doute l'événement le plus fédérateur à Altkirch, avec dans un autre domaine, la foire Sainte-Catherine.
La capitale du Sundgau est référencée pour la manifestation initiée en 1982. Un public nombreux est toujours attendu. 

Ce soir, j'arpente la haute ville en compagnie de Parinda, histoire de prendre le pouls de cette grande communion sonore.
La rue des Boulangers ne produit plus rien. Plus de chorale gospel, plus d'amis de La Grotte aux Lucioles. La placette est devenu point de collecte des ordures ménagères. Il serait malodorant d'y créer une prestation. Un peu plus loin, Place des Trois-Rois, un air de légende s'élève devant une funeste enseigne. "Knocking on heaven's door" face au croque-mort... Un auditoire adulte ondule sur la mélodie. La Place Jourdain est le cœur de la fête altkirchoise. La grande scène et ses musiques actuelles devant une foule plus jeune, dans une ambiance de kermesse avec ses néons et le faiseur de barbe à papa. La rue de Gaulle est très encombrée. Nous contournons par la sous-préfecture, happés par le mix d'un DJ. Une fille bouge face à lui, seule sur ce dancefloor improvisé autour duquel s'est formé un cordon de spectateurs. Face à l'hôtel de ville, des rythmes ensoleillés pour une assistance clairsemée. A côté du silencieux presbytère témoin d'un temps révolu, des sonorités contemporaines s'échappent du parking du centre d'art. La jeunesse sundgauvienne est dans la place, qui occupe mêmement le parvis de Notre-Dame comme les étudiants un amphi. Sur le promontoire de l'église, les faux puits décoratifs engloutissent les déchets, cependant que les jeunes pousses interprètent les standards du moment. Comme à l'école. Jouissif quatuor devant l'ancienne CPAM. Les guitares envoient le soleil. Heureuse surprise, un portail ouvre un passage vers un jardin tenu par un club-service. Là encore des musiciens. Notre tournée va finir dans cette cohorte qui ne m'est pas familière. Les Altkirchois ne sont pas réputés assidus aux manifestations de leur ville. Entre un sursaut de brise, des odeurs de sueur et de shit heurtent ma narine. 

En revenant chez nous, nous recevons encore pour quelque temps les décibels du restaurateur turc. Quoique forte, sa musique orientale va me faire glisser dans une courte nuit comme on s'enfonce dans le sable de l'Atlas. C'est dépaysant, la Fête de la World Musique. Et ça peuple pour quelques heures un presque - désert.


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