19 mai 2018

LES MYSTERES DES MUSEES MULHOUSIENS




Je ne suis pas superstitieux, mais je ne sentais pas cette Nuit des Mystères 2018. A force de la présenter à mes auditeurs, j'avais décidé de la vivre en participant l'an dernier. Un début laborieux quand on vous donne un formulaire sans autre explication. 
Nous étions trois, nous avions fait trois musées. C'était suffisant.
Cette année, début de l'aventure vers 16 heures, à la Cité du Train. Destination facilement accessible pour moi, mon musée préféré compte tenu de mon amour du ferroviaire. Évidemment beaucoup de monde à l'accueil et de nombreux passeports vendus.  Sylvain Vernerey, le directeur général, considère le flot des visiteurs, certains déguisés selon le thème, ce qui nous donne un air d'Halloween parfois. Nous jouons la carte de l'aventure. A charge pour nous de reproduire les trois trèfles dispersés sur 30.000 m2. Nous ne trouverons pas le troisième et jetterons l'éponge ici. J'aurai goûté au voyage-éclair en draisine avec un jeune retraité cheminot et humé l'atmosphère propre aux monstres d'acier dormant sur le ballast. 








Nous poursuivons la route dans le Bassin potassique, pour nous imprégner d'une autre ambiance, celle des mineurs. C'est la première participation du musée Kalivie, où une tête familière et toujours réjouie paraît: c'est Pauli, un des animateurs de la mémoire de la potasse, où tout commença en 1914. L'opération de Musées Mulhouse Sud Alsace va être bénéfique à la maison des anciens mineurs, à Wittelsheim. 




Mais la Nuit des Mystères Superstitions aura été loin d'une roue de la fortune pour moi. Terminus à la Cité du Train.

17 mai 2018

TEMPS DE FOIR'EXPO



La foire de Mulhouse, je la fréquente depuis fort longtemps, depuis trente ans déjà professionnellement. Je me souviens des halles métalliques de la défunte place du 14 Juillet. C'était avant 1996.
Nous revoilà donc à la Mertzau pour ce qu'on appelle aujourd'hui Foir'Expo. Il y a quelques années, on parlait encore de FIM, Foire internationale de Mulhouse. Nous sommes le 17 mai, il fait un temps printanier instable, avec quelques gouttes, sans chaleur, idéal pour une visite de foire. Mais nous sommes jeudi. Ce ne sera donc pas l'affluence dominicale. Mulhouse Expo promet "du beau et du nouveau". 

La foire de Mulhouse et son agglo


Après le pavillon d'entrée, en plein air,  les derniers modèles Fiat. Quelques automobiles sont exposées ça et là, mais aussi du machinisme agricole dont une moissonneuse à proximité de L'Arche des Animaux, mini-ferme pédagogique avec quelques spécimens, du lapin nain à l'ânesse. La campagne à la ville, c'est bon pour le petit public citadin qui n'a pas l'occasion d'approcher une vache. La SPA en voisine est toujours au rendez-vous. De même que Patrick Grimm, consultant du comportement animal sur Dreyeckland





Pour optimiser et faciliter le cheminement du visiteur, les organisateurs ont tracé un fil rouge qui serpente à travers le parc comme la résistance d'un appareil électrique. Il démarre à travers la longue artère des artisans des fermetures et des piscines. Foir'Expo est une généraliste commerciale pour un public familial. Mais cet après-midi, le village Funny World est à plat. Les structures ne sont pas gonflées, les enfants étant à l'école. Dans les chapiteaux, les allées ressemblent à des boulevards, aucun risque d'engorgement ce jour. Des enseignes me sont familières, comme cette  maison de chaussures du centre-ville qui écoule une marque à l'épreuve du temps de diable. Dehors, un couple belfortain se réjouit d'exposer à Mulhouse. Il est spécialisé dans les fours de jardin. Ce serait presque de saison... Dans le bâtiment en dur, il se dégage une odeur de fromage fondu de l'Allée des restaurants et saveurs. C'est l'heure du thé pour les consommateurs du troisième âge. A côté, ce sont les Ambiances d'intérieur. Une vendeuse de canapé m'interpelle : "pour garder sa femme, il faut la combler (de belles choses)"... 






Quand le Lego° devient élément de déco




Heureusement, voici les Tendances showroom avec le bain qui fait rêver. Les chauffagistes - installateurs sanitaires y donnent une réception. Nous glissons dans l'univers féerique et feutré de déco'folie, la signature de la foire 2018. Quand la déco fait son show, ça mérite à elle seule le voyage à Foir'Expo. Nous sortons par l'Elsass Concept Store, qui bouscule les codes du commerce. C'est la boutique des créateurs alsaciens, prolongée par le restau coloré d'Henri Gagneux, qui nous sert des expressions alsaciennes sur sa carte. 


Tout au long de notre chemin, nous avons entendu un accompagnement musical. C'est Radio Foir'Expo, animée par un binôme d'experts du cru, Fred et Mario.  
Pour faciliter le retour, il est proposé d'emprunter le parcours jaune.
Nous aurons passé deux heures dans ce grand village commercial, temporaire carrefour de rencontres, de détente et d'affaires à l'entrée de Mulhouse.


Foir'Expo jusqu'au 21 mai. 

13 mai 2018

FELBACH : RETOUR CHEZ MARGUERITE









J'ai une affection tout particulière pour les cafés temporaires, ceux d'un temps révolu qui pour sauver leur licence reprennent du service une semaine. A Feldbach, entre Hirsingue et Ferrette, c'est A la Croix d'or qui vient de rafraîchir les gosiers et les mémoires. Un établissement qui s'était endormi en 1997. A l'époque, c'était l'affaire de Marguerite, qui avait succédé à ses parents quelques décennies plus tôt. La vieille dame, 86 ans aujourd'hui, est en EHPAD depuis quelques mois, mais pour l'ouverture conservatoire, elle est revenue, même si ses proches ont géré les commandes. 
Ce samedi de mai chaud, c'est avec une curiosité mêlée de nostalgie que j'emmène ma petite famille au café éphémère.
Deux tables de bistro sont disposées devant la maison à colombage. Pas de trace apparente d'un ancien café-restaurant-tabac. Juste un panneau coloré signalant l'ouverture. Nous n'en saurons pas plus sur l'histoire de cette table naguère réputée pour ses carpes frites et ses agapes de l'existence.
Dommage que l'expresso soit facturé 2 euros pour un noir sec.
Mais je n'allais pas mettre une croix sur ce retour dans le Sundgau de papa. Il faudra désormais attendre cinq ans pour espérer y refaire une halte.




 

12 mai 2018

MAJORETTES DE CARSPACH : 50 ANS, L'ÂGE DE FEU


Il y a vingt ans, vingt-cinq ans peut-être, j'avais participé au gala des Majorettes de Carspach. Je n'ai de souvenir de cette soirée qu'un couple assis en vis-à-vis qui n'avait pas échangé le moindre mot, ce qui m'avait profondément attristé pour la dame, ignorée par son époux. Ce 5 mai, c'est le gala des 50 ans... Le temps a passé, mais certaines têtes sont toujours là, comme Josiane Broglé, bénévole infatigable et ancienne présidente. Le cercle St-Georges a été rénové, le patron des cavaliers veille sur la maison. Le gala est célébré en deux soirées, vendredi et samedi. Malheureusement il ne fera pas le plein ce soir. Une partie de l'effectif est manquant, mais une petite vingtaine de filles assurera le show. Une représentation de trois bonnes heures en trois parties, reprenant des morceaux de la dernière décennie. Les majorettes ont défilé l'hiver dernier lors des carnavals du Sundgau frontalier. Ce soir, c'est une production dans l'air du temps que les Carspachoises de Nicole Schilling donnent. Certes, il reste les valeurs sûres d'hier comme "Le temps des copains" et "Dancing Queen". Mais les adolescentes d'aujourd'hui veulent être dans la saison de Beyoncé, Shakira et Christina Aguilera. Agnès, ancienne du groupe, rappelle en Madame Loyal comment la société a grandi et perduré. Les Majorettes de Carspach sont nées en mai 68... A l'époque, il y avait encore une capitaine. Aujourd'hui, ce sont les plus expérimentées qui initient les petites. 
Les bâtons tournoient, virevoltent, sont lancés, rattrapés, déposés, repris, tournent encore. Il faut du métier pour les récupérer dans le contre-jour des spots. Les chorégraphies se succèdent, signées d'une dizaine de filles, les costumes s'enchaînent et on frémit quand, dans le noir, les partenaires de Mélanie jonglent avec des extrémités enflammées. 
Dans ce gala du cinquantenaire, on ne pouvait bien sûr oublier le costume originel, l'uniforme vert à plastron et shako blancs. 


Comme à la parade, voilà la compagnie fendant la salle sur l'air populaire des majorettes de Pierre Perret.  
Le final sera digne de ce nom, une interprétation du French Cancan. 
Les majorettes ne sont-elles pas des patriotes de charme ?  




10 mai 2018

ASCENSION A ALTKIRCH







"Dans la joie le Seigneur est monté dans les Cieux", chantions-nous naguère le jeudi de l'Ascension. C'était un jour de joie et un regain d'espérance pour nous chrétiens.
Ce matin, j'ai retrouvé l'église de ma jeunesse dans un dépouillement qui correspondrait au vendredi saint. Il n'y a probablement pas d'office ce jour. Altkirch n'est, à mon sens, plus au rendez-vous de Dieu. Le chœur est occupé par une installation annonçant un concert le 13 mai.

Jeudi de l'Ascension devenu jour de commerce. Au nom de la journée de solidarité. C'est aussi jour de marché, comme chaque jeudi matin. Des boutiques sont ouvertes. Pour le marché, il manque manifestement du monde. En cette fin de matinée, les rues sont clairsemées sous la pluie fine. Le temps a changé brutalement, le mercure chuté. Les commerçants altkirchois ne sont pas bienheureux. Le ciel ne leur est de nouveau pas favorable. Près de la sous-préfecture, les militants de LREM sourient eux, fidèles à leur engagement. Ils célèbrent aussi l'Europe. 


C'est un jour férié, je n'ai pas la tête au shopping. En montant la ruelle vers l'hôtel de ville, je constate avec tristesse la liquidation du petit magasin de cadeaux. La propriétaire a donc fini par jeter l'éponge. Un commerce de moins dans la haute ville. Un de plus dans la friche. 


Il est midi. Mon boucher de proximité a déjà baissé le rideau. Il devait être le seul à oser travailler dans la rue ce matin.  

9 mai 2018

LE MUSEE EN TOUTE NUDITE

Le Palais de Tokyo à Paris a l'habitude de se démarquer par ses expositions. Mais le 5 mai, il a une fois encore fait parler de lui, en organisant une visite naturiste de son programme "Discorde, fille de la nuit". Une première en France alors que certains pays pratiquent déjà la confrontation de l'art et du spectateur libéré du vêtement et de toute charge qui pourrait s'en dégager. Jacqueline, une Mulhousienne, a eu le privilège d'être parmi les 160 visiteurs dûment inscrits à cette expérience inédite, dans un créneau réservé. L'invitation de l'Association des Naturistes de Paris (ANP),  dont elle est aussi, a eu un grand succès sur les réseaux sociaux.  Surprise pour les initiateurs avec une forte représentation des femmes de 18 à 34 ans. Au Palais de Tokyo, la visite s'est déroulée avec des médiateurs habillés, par petits groupes. Jacqueline a senti une petite gêne chez sa guide qui avait du mal à regarder son public. A défaut d'apprécier la lecture des expositions en cours, notre naturiste alsacienne s'est déclarée ravie de l'exercice qui s'est achevé autour d'un rafraîchissement sur la terrasse avec vue sur la Tour Eiffel. Entre-temps, des liens se sont tissés et certains sont convenus de se revoir.
Quant à Jacqueline, elle a profité de son séjour parisien pour passer par le Bois de Vincennes où les naturistes cohabitent avec les textiles dans le respect réciproque. Et faire un crochet par la plage dédiée de Berck.

 "Discorde" se termine au Palais de Tokyo. Une porte s'est ouverte sur une autre façon d'appréhender un musée.


7 mai 2018

ARLETTE GRUSS : GEORGES ET SES PANTHERES




En rentrant du champ de foire de Dornach où le cirque Arlette Gruss a planté son chapiteau comme chaque année, les confrères m'apprenaient la liquidation judiciaire de Pinder. La maison fondée en 1854 vient de subir deux mois "catastrophiques" et dans un contexte défavorable aux cirques animaliers, Gilbert Edelstein a préféré arrêter les frais. Le propriétaire a déjà mis des millions d'euros de sa poche pour maintenir l'institution. Pinder sort de piste, temporairement au moins.
Je rentrais donc de la plaine sportive de l'Ill où j'ai eu le bonheur de croiser Georges, une légende vivante du cirque Gruss, veuf d'Arlette et père de Gilbert, le directeur général. En voyant ce monsieur à la tête dégarnie, je savais que la rencontre serait heureuse. En quelques phrases, Georges Peurière  m'a résumé son parcours et sa passion. Chassé d'Algérie à l'indépendance, Georgika avait trouvé sa voie tout enfant, en admiration devant un dompteur hindou, contre l'avis parental. Il commença comme garçon de cage, Alexis Gruss lui permettant de faire ses premiers pas. Georges ne se sentait pas artiste, lui "l'homme de bêtes". Il aima et épousa Arlette, la fille du patron. Quand celui-ci rendit l'âme, le couple donna un nouveau souffle à l'entreprise. C'était dans les années 80.
Arlette s'envola à son tour vers les étoiles, en 2006. Pour Georges, il fallait rendre le fouet.
Dimanche, avant la représentation en matinée, un groupe de militants de la cause animale s'est positionnée devant le cirque rouge et blanc, interpellant le public. Les temps sont durs pour les spectacles incluant des animaux, certaines villes les interdisant. Dans le domaine, le cirque Gruss se déclare irréprochable et condamne l'attitude des manifestants qui ne seraient pas toujours des modèles de la contestation citoyenne. Georges a joué avec des panthères. Son bras se souvient, qui a frôlé l'amputation en 1976 à la suite d'un accident lié à l'inexpérience d'un assistant semble-t-il. Le septuagénaire, de sa voix douce du sud, explique qu'on ne peut faire n'importe quoi avec des partenaires de numéro d'un tel calibre. Tout est dans la compréhension et le respect réciproques. Et de se souvenir de cette femelle qui l'appelait auprès d'elle quand il s'agissait de mettre bas. Georges aimerait bien leur montrer, aux empêcheurs de tourner en rond sur la piste, s'ils se donnaient la peine d'entrer...

Quand il n'est pas en tournée, l'ancien dompteur s'occupe des animaux "retraités" dans l'immense parc dans l'ouest, là où la famille se repose. Le bien-être animal, c'est dans le code de l'entreprise Gruss. 

"Osez le cirque!" est en tournée en Alsace. A Mulhouse jusqu'au 16 mai.

 

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