AGAPES & AVENTURES Se laisser porter et se laisser surprendre. "Il n'y a pas de hasard, mais des rencontres." Voir aussi LES LETTRES DE PASCAL K leslettresdepascalk.blogspot.com
22 septembre 2017
TRAUMATICALYPSE NOW
C'est une belle journée de l'été finissant. L'automne va sonner. Déjà la végétation se pare des couleurs d'octobre. Europa Park reçoit la presse et ses partenaires pour la présentation de la période Halloween, une saison à elle seule dans le "meilleur parc du monde". A l'écart de la féerie des cucurbitacées, disposées par dizaines de milliers à travers le site, un univers singulier se détache au voisinage du quartier grec. La famille Mack avait fait sensation pendant des années avec ses Horror Nights. En 2017 naît Traumatica, "le nouvel événement terrifiant".
Pour la 11e année, le parc de loisirs de Rust anticipe un reliquat de monde dévasté par on ne sait quel feu - les océans seraient asséchés et les montagnes des tas d'ossements. Un décor apocalyptique doit être imaginé par le spectateur, qui accepte par sa visite d'être spectacteur, en qualité de survivant parmi les derniers humains.
Car ici, le passé n'existe plus. Et le salut n'est possible que dans la fuite. Avancer vite alors, voire courir. Pour pénétrer fatalement dans un territoire où le pire est toujours certain. Traumatica est un champ de bataille où s'affrontent cinq factions : les Shadows assoiffés de sang, les Fallen débiles, le Pack des bikers qui vivent pour en découdre, les repoussants Ghouls et les insurgés armés de Resistance. Toute cette horde dont l'enfer ne voudrait pas est promise à vos trousses. A vous de jouer...
Les zombies des précédentes éditions ont disparu. Mais pas les bâtiments hantés. En visite de presse, il nous est donné d'apprécier l'environnement en fin d'après-midi. La progression dans le champ de maïs serait presque une balade à conter fleurette sous le soleil. Mais la nuit tombée, tout devient possible dans le friselis des épis et des feuilles.
En pénétrant dans le garage des motards, on entre dans le dur très vite. Un bar sombre de gros bras, où l'addition s'annonce douloureuse. Chez les démons de Fallen, j'ai la chance de m'aventurer sans personne devant moi et suivi de deux hommes. Sensations garanties. Ça surgit, ça vocifère, ça cogne, ça gémit, ça bondit comme un balancier... Difficile de dire où je me trouve, sinon dans la presque obscurité, dans des scènes très différentes, que je ne décrirai pas pour ne pas trahir le secret. Parfois une forme passe à côté ou devant mes jambes.
Chaque faction a sa "maison". Un espace de 300 m2 découpé en pièces thématisées. L'ensemble du plateau Traumatica occupe deux hectares.
Dans moins de deux heures les premiers visiteurs non officiels vont s'engouffrer dans le monde perdu. Ils s'agglutinent déjà devant le portail. Avec le renfort de la nuit, les dizaines de comédiens et figurants vont les harceler et les entraîner dans ce délire horrifique collectif.
Après une poussée d'adrénaline, le Vampire's Club est un refuge pour passer à la dance party... Pour le reste, quelques attractions habituelles mais revisitées sont accessibles au peuple de Traumatica, sur la musique de Benjamin Richter.
Traumatica. Jusqu'au 4 novembre à Europa Park.
traumatica.com
13 septembre 2017
LES VOITURES DE L'AVIATEUR
La Cité de l'Auto - Collection Schlumpf de Mulhouse a fêté le 12 septembre la restauration de la Ferrari Type 250 GT, un coupé de 1959 offert en 1994 par un général d'aviation, Raymond Debord.
Tout a commencé par la donation au musée d'une Rolls - Royce Silver Cloud qui appartenait à son père. Un bijou qui dormait dans un garage parisien, avenue Foch. Et que les mécaniciens dépêchés par le musée ont eu beaucoup de mal à sortir, l'immeuble ayant été modifié avec le temps. Le généreux donateur, passionné de moteurs d'avions mais pas de voitures, fut séduit par les visiteurs d'Alsace, au point qu'il leur légua encore deux autres véhicules, une Bugatti Type 30 bleue et cette Ferrari rouge. Pour remettre cette dernière en selle, les techniciens de l'atelier ont dû constituer un outillage spécifique.
Patrick Garnier, ancien directeur du musée de l'automobile, s'est fait un plaisir de raconter comment la collection mulhousienne s'enrichit ainsi de trois pièces exceptionnelles. Un don comme il n'en avait rarement vu.
Bernadette Groff, vice-présidente de M2A en charge des musées, a eu droit à un tour de piste sur l'autodrome. A sa descente, la maire de Brunstatt - Didenheim me confia qu' "on ne se remet pas d'un tel voyage".
10 septembre 2017
LES AMERICAINES DE CUBA A LA FOIRE EUROPEENNE
Les prévisionnistes de Météo Grand Est nous promettaient un temps maussade ce samedi, pluvieux et automnal. Quand nous partons d'Altkirch vers 8 heures, le ciel est menaçant mais une éclaircie se manifeste. Deux heures plus tard, nous arrivons à la Foire européenne, la sortie de la rentrée à Strasbourg. Eloi s'est proposé de nous y emmener à bord d'une voiture de location Citiz. Il nous dépose devant le Parlement européen, à proximité d'un gros chantier. Le quartier d'affaires du Wacken prend forme et grignote sans relâche le domaine de la foire - exposition octogénaire. Bientôt les derniers bâtiments historiques disparaîtront. Nous nous présentons donc à l'entrée quartier européen. Un filtrage Vigipirate s'impose avant la caisse et deux comédiens s'empressent de nous faire oublier la contrainte sécuritaire. La foire vient de rouvrir, le visiteur n'est donc pas foule.
Strasbourg Événements a mis l'accent sur le pays invité d'honneur, Cuba. Une destination montante, malheureusement aussi éprouvée par les ouragans de cette fin d'été. Une "rue" a été reconstituée pour figurer l'atmosphère de l'île majeure des Antilles, avec les indispensables voitures américaines des années 50, en l'occurrence deux pick-up Chevrolet. Pour le reste, des reproductions sur murs et quelques stands tenus par des associations engagées dans la culture cubaine. Nous aurons croisé l'effigie du Che , forcément, voire les cigares de La Havane plus loin, mais à l'heure de notre passage, l'attraction phare de la 85e est un non - événement. Un espace d'une centaine de mètres carrés à vue d'oeil où il ne se passe rien. Certes, on peut jouer du selfie sur la plage de carte postale, mais l'organisateur nous a survendu l'affaire. Bien sûr, les danseurs de salsa vont se déhancher sur la petite scène tout à l'heure, tandis que les sonorités caribéennes se distillent dehors encore. Un rideau nous ouvre l'accès à l'espace voisin, japonisant celui-ci. On y initie à des jeux de stratégie, on y propose des articles et produits du Levant, on peut aussi s'y restaurer et entrer dans la cuisine nippone à prix abordables.
Ça tombe bien, j'ai une petite faim. Le Jardin des Délices attenant est un palais de saveurs. Je me délecte d'un streusel à la cannelle au voisinage des boulangers, qui cuisent sur place et commercialisent leurs pains. C'est le jour du meilleur kougelhopf du Bas-Rhin et du pain du petit déjeuner. Certaines réalisations sont singulières, pas au goût de mon experte maman.
D'une pâtisserie à l'autre, un arrêt devant les confiseries du Maroc, commercialisées par une maison parisienne. La "gazelle" blonde qui me sert fait la moue quand je la questionne sur les affaires. Beaucoup de passage, mais peu d'acheteurs.
En face, des textiles. Je me décide pour une chemise asiatique confectionnée au Vietnam. Tout sourire, le vendeur.
Un saut sur la place centrale de la Foire européenne, où j'attends Marie-France. Hélas retenue par une urgence, la dame des relations publiques ne sera pas visible aujourd'hui.
En retournant sur nos pas, nous croisons les démonstrateurs d'objets divers censés améliorer notre confort ou nos tâches domestiques. Ceux-là nous rappellent que malgré Cuba, c'est d'abord la foire aux portes des institutions européennes.
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8 septembre 2017
LE DERNIER SOUFFLE DE PIERRE
Pierre Rapp pêcheur d'hommes et pêcheur de poissons | Hindlingen septembre 1977 |
Pierre a été mon curé de toujours, malgré son légitime retrait ces derniers temps. Il a été celui de ma grand-mère Maria, qui appréciait ses interprétations. Il savait la musique et le chant. C'est lui qui accompagna sur le seuil de la maison du Père mes grands-parents maternels, nous réconfortant de ses mots justes. C'est lui qui m'emmena d'abord au renouvellement des vœux de baptême. Je m'étais donné la varicelle pour me soustraire à la retraite auparavant ; Pierre me fit livrer une croix de bronze, que je retrouve à l'instant devant mes yeux. Elle fait partie de mon quotidien depuis si longtemps et là, je la vois... Ce jour de juin 1979, il se passa quelque chose de fort et d'indescriptible en moi. La cire brûlante de la bougie sur ma main, les frissons d'une émotion. Pierre m'avait donné l'accolade pendant l'office. C'était le souffle de la Pentecôte, qui a fait de moi un chrétien fidèle mais faible comme le sont la plupart des hommes. Avec Pierre, nous avions toujours plaisir à nous voir, à échanger rapidement.
Ma vie professionnelle commença quelques années après la communion tout à côté du presbytère. Pierre devint ainsi mon voisin de travail. Il aura dû ramasser quelques vinyles dans son potager... Tout religieux qu'il était, il ne s'interdisait pas d'écouter la radio, la mienne en particulier. J'avais en lui un auditeur de proximité immédiate et assidu qui me complimentait. En retour, je le félicitais pour ses homélies, claires et structurées.
Le temps a passé. Immuablement, je revoyais notre curé doyen devant la grande croix du cimetière, le jour de la Toussaint. J'avais le sentiment qu'il n'avait guère changé en traversant les décennies. Le 11 septembre 2017,
Pierre fera le dernier voyage depuis Notre-Dame de l'Assomption qui domine Altkirch, dans son église qu'il a tant servie.
Depuis son départ à la retraite officielle, trois curés se sont succédé. Or sa longévité, son charisme, sa voix grave et posée le rendraient irremplaçable.
La dernière Toussaint de Pierre Rapp. Altkirch 2016. |
Les murs de ma prime entreprise ont été rasés, le presbytère est un manoir froid et Pierre est convoqué par son saint patron. Mais les pierres de Notre-Dame se souviendront. Longtemps.
Au revoir Monsieur le Curé.
5 septembre 2017
LA JOYEUSE RENTREE DE L'ECOLE DE CHIMIE DE MULHOUSE
C'est la plus ancienne de France, mais "en mouvement et dynamique": l'école de chimie de Mulhouse a fait sa rentrée le 4 septembre. Après les 2e et 3e années, c'était le tour le lendemain des nouveaux. Ils sont 79 entrants, pour moitié des filles. Près d'un sur deux a passé le concours commun polytechnique filière PC et TPC.
Accueillis par les officiels et les personnels de l'ENSCMu, les étudiants ont été rapidement pris en charge par la colorée cohorte du BDE et des associations étudiantes. Le temps de l'intégration commence par la fête. Jocelyne Brendlé directrice de l'établissement aura rappelé auparavant les atouts de l'école au sein de l'UHA, près des laboratoires de recherche, dans une zone géographique privilégiée, avec Eucor le campus européen ( Strasbourg, Mulhouse, Karlsruhe, Fribourg, Bâle), porte d'entrée à l'international. Sans oublier les réseaux dont Alsace Tech qui fédère 14 grandes écoles et la fédération Gay-Lussac.
Aux nouveaux élèves - ingénieurs, il est demandé d'intégrer la communauté chimiste, de travailler le développement personnel et collectif, de participer activement à la vie de l'école et d'être force de proposition. "Réussir ensemble" est d'ailleurs le mot d'ordre de l'UHA. Une université partagée entre Mulhouse et Colmar, qui devrait atteindre les 8500 étudiants cette année.
Enfin l'école de chimie s'est donné une nouvelle identité visuelle. "Mulhouse" apparaît plus clairement, comme "chimie", souligné de rose, sa couleur distinctive.
Jocelyne Brendlé directrice et son adjoint |
Au bout des vingt minutes de cérémonie officielle, l'amphi Werner a été assailli d'une ribambelle d'étudiants costumés et bruyants, qui ont investi la partie supérieure et les côtés dans un brouhaha festif. C'est la tradition. A ce moment, une ancienne me pria de sortir. Les chimistes doivent rester entre eux.
C'est le début d'une longue histoire que d'aucuns prolongeront dans l'amicale.
3 septembre 2017
SAINT-LOUIS : DIALOGUE A LA SYNAGOGUE
Dimanche 03 septembre. C'est la rentrée des associations à Saint-Louis, qui animent joyeusement le Forum. A côté, des enfants jouent dans l'enceinte de l'école. Rue de la synagogue, je repars à la découverte du judaïsme à l'occasion des Journées européennes de la Culture et du Patrimoine juifs en France. En Alsace, plusieurs sites sont ouverts aujourd'hui, dont la synagogue de Saint-Louis.
Porte de France, on estime entre 200 et 250 le nombre de juifs, à peine un peu plus de 1% de la population de la troisième ville du Haut-Rhin. Mais suffisant pour maintenir le souffle de la Torah.
C'est d'ailleurs dans le Grand Est qu'on recense le plus de lieux de culte israélites. Saint-Louis s'inspire de Soultz-sous-Forêts. De style néo-byzantin, la synagogue fut achevée en 1907, dessinée par l'architecte mulhousien Alexandre Louvat qui lui donna deux tours coiffées de bulbes. Le Sundgau fut terre de judaïsme avec la prospère Durmenach, mais aussi les deux Hagenthal et Hégenheim. Saint-Louis vint plus tard, au début du XXe et le bâtiment à damiers fit l'objet d'une extension en 1933 avec l'apport de juifs fuyant le nazisme. L'édifice fut profané pendant la guerre. Restauré à la Libération. Aujourd'hui, on y vient seulement le samedi, m'annonce Marc Meyer, en poste ici à partir de 1966. Après près de quatre décennies de ministère, il passa le témoin à son gendre Raphaël Breisacher. L'ancien rabbin partage volontiers ses souvenirs et sa science. Marc Meyer aime sa synagogue. De l'intérieur, car dehors, les briques ne sont pas à son goût. Il m'indique la Tenture pourpre, qui a la particularité de se fermer et de s'ouvrir verticalement. Elle est ornée aussi de lys, pour rappeler la cité aux trois fleurs.
Le religieux en retraite se félicite de l'intérêt pour les JEPJF, qui permettent aux juifs de s'ouvrir au monde. "En temps normal, soupire-t-il, on est entre nous". Et de moins en moins nombreux.
Il est loin le temps où il fallait acheter sa place pour entrer dans la synagogue de la rue éponyme, à Saint-Louis.
1 septembre 2017
FAIRE CORPS AVEC LE JARDIN EPHEMERE
Derniers jours d'août. La minérale place de la Réunion dans le cœur historique de Mulhouse se pare, devant les marches de Saint-Etienne, d'une construction végétalisée. C'est le retour du Jardin éphémère. Depuis une douzaine d'années, les jardiniers municipaux donnent le meilleur d'eux-mêmes pour le réaliser. Précédemment on parlait du SEVE ; désormais c'est le JPEV comme Jardins publics Espaces verts. Il est seize heures ce 31 août, deux tours d'horloge avant l'inauguration officielle, dans une atmosphère brutalement rafraîchie. Du brûlant épisode nous sommes presque en automne, comme semble l'attester le bouleau dressé au centre du paysage provisoire, avec son feuillage en partie jauni. En fait, l'arbre a souffert des fortes chaleurs, explique Alain Genewe, responsable maintenance au service, notre guide de presse. Des enfants, des adultes passent et posent sur les plaques de pelouse qu'ils fragilisent d'autant. "C'est un décor de théâtre" , déclare le technicien du JPEV. Mais ni panneau d'interdiction ni agent pour rappeler le public aux règles élémentaires du savoir - vivre au jardin. Un jeune adulte est assis sur un banc, forme noire sur fond blanc. Cette année, les bancs sont partie intégrante de l'espace. Quiconque s'y pose devient acteur de l'espace.
Le Jardin éphémère a été installé en trois jours, préparé dans les serres comme un kit à revêtir d'une trentaine d'espèces de vivaces, vêtement de bacs de bois et métal. Un fond sonore adoucit la flânerie dans cette composition d'une centaine de mètres carrés.
Quand la nuit tombe, la musique change et l'éclairage ouvre d'autres perspectives.
Le Jardin éphémère s'éteindra dans trois semaines. Il est porte d'entrée aux Journées d'Octobre (5 au 15) dont le spectacle s'annonce particulièrement floral. Pourtant, le dixième mois de l'année est encore loin. Marquer un temps d'arrêt dans cet écrin délicat, c'est bouter la rentrée hors de son calendrier, prolonger les vacances ou les convoquer en pensée.
Les bassins entendent susurrer les filets d'eau. Les touristes passent.
L'été continue à Mulhouse.
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