Notre-Dame du Haut, chef-d'œuvre moderne, fait rayonner ses formes douces dans un écrin apaisant. Une expérience fascinante dans la verdoyante Haute-Saône.
Ronchamp, juin 2021. Je vais enfin découvrir la célèbre chapelle de Le Corbusier. C'est dans les Vosges du Sud, dans le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, à l'entrée de la trouée de Belfort, que l'architecte franco-suisse a érigé son vaisseau après la guerre. Sur la colline de Bourlémont. L'endroit est habité par une longue histoire qui commence peut-être par une occupation romaine. Au Moyen Âge, on s'y rendait à l'église et en pèlerinage marial. Dix ans après la Révolution, 40 familles ronchampoises devaient racheter le domaine. Depuis, il est privé. Mais le lieu rendu au culte n'a été épargné ni par le temps ni les événements. La foudre et le feu en 1913 et le bombardement de 1944 notamment.
Après la guerre, il fallait choisir entre reconstruire ou restaurer le lieu de culte. On a pensé au voisin Le Corbusier, originaire de La Chaux-de-Fonds. Non croyant, échaudé par une mission à Marseille, l'architecte refusa. Mais se ravisa en découvrant l'endroit. Quand en 1955 la nouvelle chapelle fut consacrée, Le Corbusier confia avoir voulu un "lieu de prière, de silence, de paix et de joie intérieure". Les Ronchampois avaient une fois de plus contribué au montage financier alors que les activités houillères locales s'éteignaient.
La construction ne laisse pas indifférent. On aime ou on n'aime pas. L'inventeur du Modulor, notion architecturale, a travaillé sur la lumière et l'acoustique. Il a employé du béton projeté et brut de décoffrage. Les murs ne sont pas porteurs, les tours ne sont pas des clochers mais abritent les chapelles secondaires, le toit est une coque rappelant celle du crabe, la façade est a été conçue pour les rassemblements de plein air. Il y avait foule naguère à Bourlémont. Le Corbusier ne voulait pas de cloches, préconisant une musique électronique, projet refusé par la commission d'art sacré de Besançon.Dix ans après la mort du créateur de la chapelle blanche, Notre-Dame du Haut s'enrichit du campanile de Jean Prouvé. C'était en 1975. Deux des trois cloches sont issues de l'ancienne chapelle.
Le Corbusier a laissé d'autres empreintes sur la colline, comme la maison du gardien, l'abri du pèlerin et la pyramide de la Paix. S'il est l'architecte le plus connu de Ronchamp, il a inspiré Prouvé et Piano, mais encore le paysagiste Michel Corajoud. Ainsi, chaque visiteur trouvera de quoi justifier sa montée sur la colline haut-saônoise, qu'elle soit culturelle, spirituelle ou touristique.
La chapelle Notre-Dame du Haut est classée monument historique depuis 1967, labellisée "Patrimoine du XXe siècle" et inscrite au Patrimoine UNESCO. Depuis 2019, elle figure sur l'itinéraire culturel européen Destinations Le Corbusier "Promenades architecturales".
www.collinenotredameduhaut.com
www.destination70.com
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Carrer Hôtel ***
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