7 avril 2020

Le journal du confinement semaine 3

Dom Monsch  + (photo de son Facebook)

Mardi 31 mars 2020. 15e jour.
Nous entrons dans la troisième semaine de confinement.
Le soleil accompagne mes premiers jours de congés. Le corona emporte aussi les célébrités, dont Pape Diouf figure du football et chez nous le distingué Albert Fillinger, qui semble avoir été de tous temps président des philatélistes de Mulhouse. Ce jour nous apprenons aussi la disparition de Pierre Benichou, qui ne s'est pas réveillé. Ce trublion des Grosses Têtes laisse orphelin Laurent Ruquier et ses compères.

Mercredi 01 avril. Jour 16.
Le poisson est rare cette année. Le corona nous ravit jusqu'au sourire. Justement, je pense trouver du vrai poisson à Hirtzbach, si j'en crois une annonce de « Dame Nature ». Hélas, point de vendeur devant le magasin bio. Le patron me reconnaît et me présente à son employée. Calogero chante la fin du monde. Ambiance. Je vais tenter ma chance à Hirsingue. On fait la queue devant Leclerc. Tiens, toujours ce 4x4 de la gendarmerie en patrouille. Ce sera donc « L’Îlot fermier ». Bonne pioche, les clients y sont rares ce matin, c'est l'occasion d'échanger avec le boucher et l'hôtesse de caisse dans ce magasin branché sur DKL. L'eau de Niederbronn est coûteuse, mais les bulles ont un prix.
Une semaine qu'Amour m'a mis en quarantaine, sans que je ne sois malade.

Vendredi 03 avril. Jour 18.
La nouvelle tombe dans l'après-midi. Dominique Monsch a été vaincu par le Covid-19. Il avait une peur bleue de ce corona, il s'en est protégé, mais ce diable de virus a fini par le happer pour l'anéantir. A 66 ans commence la vie selon Udo Jürgens. Dom était un ancien collègue unanimement apprécié. Sa retraite a été courte. Un chauffard venu de loin lui a coupé la route 66.
Un peu plus tôt maman m'apprenait le départ à 77 ans de notre ami Philippe Sauner, l'abbé de mon enfance. Il avait la discrétion des scientifiques. L'empathie des humbles. Le sourire du Christ.

Samedi 04 avril. Jour 19.
Sauvons les producteurs de proximité. Ce matin, je vais faire mon marché à Illfurth, au magasin de la ferme Wolf-Boetsch. On attend son tour sur le parking. Trois clients au plus à l'intérieur, autant de vendeurs. Le printemps commence, le choix est limité.
Deuxième étape, la supérette Carrefour. Un type masqué derrière moi ne respecte pas le mètre recommandé. L'homme devant moi se voit prier de restituer un paquet de papier toilette. Heureusement, la vendeuse est toujours avenante.
Dernière étape chez mon boucher de proximité. Une affichette tient lieu de faire-part de décès. Le fondateur s'est éteint qui s'était retiré en 1993. En attendant d'entrer, je vois arriver le maire réélu d 'Aspach. On échange sur les municipales. Et sur la gestion des affaires courantes, faute de mieux.

Dimanche 05 avril. Jour 20. Les Rameaux.
Les chrétiens entrent dans la Semaine sainte. Cette année, nous n'aurons pas de brins du marché ou de la paroisse.
Mais sous le soleil d'avril croît un arbrisseau sur la terrasse. Il sera le rameau symbolique de 2020. Il fait toujours beau.
Le week-end reste culinaire dans ma nouvelle vie. J'ai galéré avec la pâte à bretzel, tenté de retrouver le goût hongrois du goulasch mais accompli les feschschnaka de truite fumée. Cette semaine, j'ai encore proposé des œufs brouillés à Eloi. Les recettes simples sont heureuses aussi.

Lundi 06 avril. Jour 21.
Ma deuxième semaine de congés commence.
Je me tiens encore à distance de l'actualité anxiogène et des discours malsains voire assassins des réseaux sociaux. Malheureusement, les faits nous cognent. Dans l'après-midi, nous savons que nous ne reverrons plus Jean-Marie Zoellé. Le maire brillamment réélu à Saint-Louis a été battu par le corona dans son hôpital de Bonn.
Porte de France, le printemps fane les lys.

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