15 mars 2019

COMMUNICATION EUROPÉENNE



Mars 2019. Nous sommes à deux mois et demi des élections européennes. C'était mon premier scrutin d'électeur en 1984. Après 34 années de journalisme, il m'est donné de pénétrer enfin dans les hauts lieux de l'UE, à Bruxelles.


La représentation en France de la Commission européenne organise des séminaires de journalistes, destinés à leur fournir « informations et outils utiles au traitement pertinent de l'actualité européenne dans leur région ».
Notre réunion place en effet « le débat européen en régions ».

Je ne me souviens plus de mon précédent voyage à Bruxelles. Cette fois, j'arrive en train. J'ignore combien nous sommes mais en sortant du métro, je suis happé par les imposants bâtiments contemporains. Me voilà au cœur de l'Europe politique. Des équipes de télévision sur le parvis. Il doit y avoir de nombreux confrères ici.






Le rendez-vous est fixé à Berlaymont pour 14 heures. Notre groupe se constitue au fil des minutes. Nous serons une vingtaine, venus d'horizons différents, du Pays basque à Mayotte, en passant par Troyes. Ce sera un séjour studieux, loin des escapades joyeusement œnotouristiques et des soirées (con)fraternelles. D'ailleurs pour entrer dans le centre de visiteurs de la Commission, il faut satisfaire aux contrôles comme à l'aéroport. C'est qu'il vient du monde ici toute l'année. Il va être 14H30 quand nous sommes sagement assis dans la salle Robert-Schuman, chacun derrière un pavillon, autour de cette grande table en forme d'amande.

                                    Moins de journalistes français 

En deux demi-journées, nous écouterons une demi-douzaine d'intervenants rompus à la communication et se prêtant aux échanges. Des exposés – questions d'une heure traitant de problématiques diverses mais nous concernant tous, comme la politique de l'environnement. La seule pollution de l'air coûte annuellement une vingtaine de milliards d'euros à l'Union pour 16 milliards de journées de travail perdues...
Est-ce une surprise ? L'Europe a du mal à pénétrer en régions et les Français comptent parmi les mauvais élèves sur les questions européennes. La presse tricolore est aussi moins assidue que par le passé, quand un millier de journalistes sont accrédités. Nous irons demain assister à la conférence de presse de midi, d'ailleurs. Bruxelles sait le pessimisme français et pourtant les sondages rapportent que nous sommes majoritairement attachés à cette union. Nos interlocuteurs se succèdent et s'en retournent sitôt leur travail achevé. Ils doivent en avoir l'habitude face à des auditeurs multiples, dont des élus locaux. Les commissaires européens eux-mêmes s'emploient à dialoguer avec les citoyens, alors que la désinformation hante les institutions douze fois étoilées. Les fake news font l'objet d'une lutte constante. La Commission s'est aussi donné les moyens de rendre compte à ses ressortissants, par les services audiovisuels par exemple.
Le Brexit surgit inévitablement. Un collaborateur du négociateur Michel Barnier affirme que les Européens seront prêts en cas de No Deal, mais qu'ils ne le souhaitent pas.




Après un rapide déjeuner dans le resto-self du Berlaymont, notre voyage va finir par un saut au Parlement. Une présentation des lieux suivie d'un coup d’œil à l'hémicycle que vont libérer 751 sortants. Et puis, la salle de presse qui ne sera plus utilisée lors des élections de mai. Enfin, dans le couloir, les anciennes cabines téléphoniques désormais coquilles vides. Les temps changent, les technologies évoluent. Les députés passent. Mais la mobilisation des électeurs reste une priorité : « cette fois-ci je vote ». Un minimum eu égard à « ce que l'Europe fait pour moi ».













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