Un député européen face à la presse régionale française.Rencontre à table avec Arnaud Danjean à Bruxelles.
Je
n'ai pas d'appétit pour les dîners – débats car il me semble
inopportun de mélanger gastronomie et discours.
Soit
je dîne, soit j'écoute tel un élève assidu. A l'occasion de mon
séminaire européen dédié à la presse quotidienne régionale
française, j'ai cependant apprécié cette émulsion, quoique
longue, avec un eurodéputé. Arnaud Danjean, qui se retrouve malgré
lui engagé dans une nouvelle campagne européenne.
En
2009 il avait 38 ans. Le Bourguignon Arnaud Danjean pensait en avoir
fini avec l'hémicycle des 28, 27 dans un avenir proche sans doute ;
mais LR son parti l'a appelé à rempiler. En 3e position de la liste
conduite par le jeune philosophe François – Xavier Bellamy, le
sortant est assuré de retrouver son fauteuil à Bruxelles et
Strasbourg.
Nous
sommes une vingtaine de journalistes de la presse écrite et
audiovisuelle de France métropolitaine et des Outre-mer à avoir
pris place dans le Salon les Anges du Leopold Hotel ****. Les
angelots portent leur regard depuis le haut plafond sur cette
assemblée disciplinée réunie par le bureau de presse français.
Il
est environ 20 heures quand notre « invité » entre. Je
ne connaissais que vaguement son nom. Les citoyens ont déjà du mal
à connaître leur député, ils doivent être plus éloignés de
leur eurodéputé. Avant d'entamer la terrine marbrée au chèvre
frais et à la betterave, Arnaud Danjean confirme qu'il était parti
pour finir le bail européen après deux mandats. Parmi ses
spécialités, les affaires étrangères et la sécurité –
défense. Le parlementaire français appartient au groupe PPE, les
démocrates - chrétiens, le groupe le plus important de
l'assemblée.
Il
explique la spécificité de ce Parlement européen fonctionnant sans
majorité stable, mais avec d'incessants compromis qui ne sont pas
des compromissions. Plus politisé aussi, mais d'où s'élèvent des
divergences nationales. En trois heures de questions – réponses,
Arnaud Danjean s'exprimera sur de nombreux sujets, d'abord avec des
mots choisis, le verbe relâché à l'heure du dessert. Le Brexit
évidemment qu'il suit au jour le jour. « Le Royaume-Uni sort
de 570 traités internationaux sans en détricoter un seul seul pour
les 27 autres membres de l'UE » estime l'eurodéputé. La
Commission européenne ? « Un truc très bizarre qui met
du sien pour ne pas se faire aimer ». Les élections ? Le
candidat LR s'attend à « une campagne courte mais
épouvantable » car le monde a changé. « On veut de la
polémique et du buzz ». S'agissant de son camp, il prévoit
une élection difficile, même si depuis la liste Bellamy prend des
points dans les enquêtes d'opinion.
L'heure
avance, notre animateur s'épancherait encore si les organisateurs ne
mettaient un terme policé à ce partage. Certains
l'auront trouvé trop orienté, mais le parlementaire défend une
ligne et ses convictions.
Quand
il retourne dans son terroir du côté de Louhans, Arnaud Danjean est
aussi confronté à l'explication avec des citoyens pour lesquels
l'Europe fait beaucoup plus qu'ils ne pensent.
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