AURELLE KEY AVEC LES ANGE

Une Alsacienne à l'Olympia. Une chance incroyable s'offre ce 31 janvier à Aurelle Key, de passage à Mulhouse en novembre dernier pour sa prestation au Kraft Point. La Savernoise venait de sortir son premier album, Vagabonde, un voyage musical à travers plusieurs registres. Elle a fait un crochet à DKL. 

Aurelle est autrice, compositrice et interprète. Elle baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. Son univers est imprégné de soul. Avec son timbre unique mêlant douceur et puissance, la jeune femme puise son inspiration dans les racines authentiques de la musique afro-américaine, tout en y apportant une touche moderne et personnelle. Alex Bianchi, son partenaire musical, est indissociable de son ascension. L'album suit deux EP, Red Dress et Crazy Night. Aurelle s'est mise à chanter aussi en français, un défi répondant à une demande, au service d'un projet collectif, sous label indépendant (Labophonic).

A l'Olympia, Aurelle Key partagera un moment historique ce dernier jour de janvier 2025. Elle assurera la première partie du Cunégonde Tour  du mythique groupe de rock progressif franc-comtois Ange et verra les adieux du fondateur Christian Descamps, 55 ans de carrière. 

RECOLLECTION PERENNISE LA MODE

Mulhouse

Le marché du vêtement d'occasion pèse aujourd'hui plusieurs  milliards d'euros en France. La génération Z s'y retrouve particulièrement, pour des raisons économiques et écologiques. Je n'ai pas encore franchi le pas mais j'ai trouvé une pépite dans la nouvelle zone DMD (développement des mobilités douces) de Mulhouse, Recollection. Dans les murs occupés naguère par un antiquaire, Selma a créé un lieu qui lui ressemble et dédié au prêt-à-porter seconde main. "Le local m'a trouvée" sourit la jeune femme dans sa "bulle en ville". La Mulhousienne de cœur s'est installée Place de la Concorde, dans un quartier en transformation qu'elle appelle à explorer. La piétonnisation achevée au printemps dernier lui est très agréable en effet et ses clientes (elle s'adresse essentiellement aux femmes) apprécient l'offre commerçante et l'atmosphère du secteur.  

Selma a un parcours professionnel éclectique. Elle a travaillé dans la mode, l'horlogerie, la comptabilité, le design et la seconde main justement. Elle a vécu en Suède. Elle voulait se mettre à son compte et depuis deux ans donne vie à cette boutique cosy qu'il est difficile à qualifier, garnie  d'effets que Selma aime, que ce soit des vêtements, des accessoires, des objets de décoration. Un commerce, un dépôt - vente, une galerie, voire un atelier de création textile car il arrive à la gérante de faire du surcyclage. Dans une musique d'ambiance qui varie selon l'humeur de Selma. Les déposantes retenues laissent parfois de belles pièces de marques prestigieuses qui demain feront le bonheur d'autres femmes à moindres frais. A Strasbourg, le concept fonctionne. Il n'y a pas de raison que Mulhouse n'y souscrive pas, estime Selma, qui a construit son développement sur le bouche-à-oreille. Et qui se plaît à "créer une émotion" à partir de produits issus du territoire.

Recollection 3,place de la Concorde à Mulhouse

LE JOYEUX UNIVERS D'ANAIS LOBMEYER

Anaïs dans les locaux de DKL 

Dans le dernier baromètre 2024 de l'artisanat ISM - MAAF, le Grand Est manifeste une formidable dynamique entrepreneuriale, la plus importante de France depuis la Covid. C'est particulièrement vrai dans la photo, la fabrication de bijoux fantaisie et les objets en bois. J'ai reçu dernièrement Anaïs Lobmeyer, une Alsacienne du bout du monde qui s'est diversifiée dans la création de bijoux en bois peints à la main.

Anaïs vit en Australie depuis quelques années. Au début des années 2010, la jeune femme avait œuvré à la mise en scène du festival Nuit Blanche de Dannemarie. A Melbourne où elle vit avec son conjoint, elle travaille toujours dans l'événementiel culturel, en s'appuyant sur son studio de design multidisciplinaire "Release the Zebra". Elle crée des univers visuels.

Mais parallèlement à ce travail, Anaïs a lancé en 2024 "Funky Zebra", sa marque de bijoux en bois. Comme beaucoup, le confinement de 2020 lui a permis d'explorer d'autres territoires, comme la peinture sur céramique. Les pièces d'hier inspirent les créations d'aujourd'hui. Chaque bijou bois est unique, mêlant formes audacieuses et palettes de couleurs vives. L'artisane voulait un produit personnel, de la conception à la finition en passant par la découpe laser. A son image de femme solaire. De la couleur, de la joie, de l'audace, une volonté de se démarquer et d'attirer l'œil. Car ses bijoux, qu'ils habillent le doigt ou pendent à l'oreille se voient, par leur taille et leurs coloris. Anaïs s'est laissé porter par le mouvement Memphis des années 80. Et puis c'est Melbourne, la capitale inspirante du Victoria qui aurait "tous les avantages de Paris sans les inconvénients".

DR

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"Le livreur de Noël" reçu H24 !

 Jean-Francois Baumard – Authentic Prod France Télévisions.

 

Quasiment un mois après sa présentation en avant-première à Kinépolis Mulhouse, France 2 a diffusé le 25 décembre "Le livreur de Noël" tourné dans cette ville en décembre 2023. Les téléspectateurs belges ont pu le découvrir le 22. C'est un téléfilm franco-belge de Cécilia Rouaud. En le visionnant, j'ai immédiatement pensé à "Père Noël à domicile" que M6 proposait une semaine plus tôt, car ces deux téléfilms présentent des similitudes. Des tournages rapides, des livreurs du réveillon dans une situation précaire, tant financière que sentimentale, qui enchaînent les imprévus et se sont promis d'être rentrés à minuit, en s'offrant à leur insu une notoriété sur les réseaux sociaux.

Dans "Le livreur de Noël",  Tom Leeb, acteur, chanteur, humoriste, incarne Julien, qui s'apprête à passer le réveillon avec ses deux enfants Alice et Théo, quand son ex-femme Mélanie passe du bon temps avec son nouveau compagnon. Mais le patron téléphone et fait du chantage au renouvellement de contrat. Julien est réquisitionné pour une distribution de Noël. Il confie sa progéniture à l'intrigante voisine du dessus, Olga Vasilenko (Arielle Dombasle) ancienne danseuse étoile. Dans sa course contre la montre, Julien va tomber sur un boulet qui lui rappelle de mauvais souvenirs, un faux ami mais vrai looser et délinquant. 

Comédie sociale, le téléfilm est aussi une histoire d'amour naissante entre deux paumés de Noël. Les Mulhousiens auront reconnu leur ville à travers les séquences, des illuminations du marché de Noël au palace de la Sinne en passant par le quartier gare. S'agissant d'un conte de Noël, on passera les invraisemblances comme le marché ouvert à 23H le soir de Noël, le selfie dans les cuisines en plein service, l'entrée au centre de tri comme dans un moulin  et les livraisons à tombeau ouvert.  Evidemment tout se termine bien.

Si Télérama qualifie ce film de "fade", il aura été pour moi un divertissement haletant et un clin d'œil bienveillant à Mulhouse. Tom Leeb est un chic type, Arielle Dombasle tout à sa place. Dommage que le téléfilm n'ait pas fait des étincelles de Noël. 1,8 M de téléspectateurs soit 11,4% de parts de marché (Médiamétrie). 

LA DER DES DERDALA MATCHES

Le 26 décembre. Deuxième jour férié de l'année spécifique à l'Alsace-Moselle. 
Notre deuxième jour de Noël. La "France de l'intérieur" comme nous l'appelons depuis les départements du Rhin s'est partiellement remise à travailler quand nous observons vraiment la trêve. Voilà quarante ans, mon père m'emmenait à Tagsdorf ce jour-là. Ce petit village au pied de la hochi Stross, la route haute des travailleurs frontaliers, organisait son traditionnel tournoi de belote de la St-Etienne, une des rares animations alors, les marchés de Noël ne s'étant pas encore multipliés. 

Le concours se déroulait dans les locaux du FC Tagsdorf, le club-house bordant la pelouse principale. C'était l'époque des tournois. On y retrouvait des têtes familières, essentiellement des hommes d'âge mûr ou retraités. Quelques dames aussi. Je me souviens de l'habillage velours bordeaux et des lambris des murs, de la fresque en hommage aux joueurs. J'aimais bien ce lieu de convivialité où s'entassaient plus d'une centaine de joueurs les grandes années, au point d'utiliser encore les vestiaires. Il fallait disputer 45 manches, 15 par ronde, en individuel face à 3 adversaires, chacun tiré au sort. Pour espérer un prix, il fallait viser les 2000 points. Je crois que j'avais un peu plus de chance que papa quand nous fréquentions les tournois ensemble. Ils étaient souvent dans un nuage de fumée, beaucoup de tapeurs de carton étant aussi addicts à la cigarette. Aux deux tiers du jeu, il était encore proposé une tombola. Et quand les jeux étaient faits, nous attendions la proclamation du palmarès en avalant l'en-cas inclus dans le droit d'entrée. Ainsi passait l'après-midi, 5 bonnes heures dans ce microcosme de chasseurs d'atout.

Et puis je suis venu seul au tournoi de Tagsdorf. Nous étions bien moins nombreux. Dans un air plus respirable depuis qu'il était interdit de fumer. Avec l'informatique, les résultats tombaient plus vite. René Danési, qui a longtemps présidé aux affaires communales, faisait toujours une apparition. 

Il était une fois le tournoi de la St-Etienne de Tagsdorf. Avec ou sans la Covid, beaucoup de manifestations se sont éteintes. J'ai eu le bonheur de retourner au tournoi de Pâques de Sentheim. Comme je suis aussi joueur d'échecs.
Comme quand j'avais 20 ans.

FAIRE LES BOUTIQUES AVEC PATTY

C'était il y a quasiment un an, le 22 décembre 2023. Patricia Vest et ses collègues du "Cœur de Mulhouse" dévoilaient leur 17e sac shopping dans leur rue Henriette chérie. Coloré, joyeux, vitaminé, comme l'était l'animatrice de ce vieux Mulhouse commerçant. Il rendait hommage au tramway. C'était un matin pluvieux. C'était aussi je crois ma dernière interview de Patricia, que la maladie allait emporter quelques mois plus tard. Patty la souris s'en est allée presque dix ans après le naufrage du grand magasin du Globe. 

Patricia le 22 décembre 2023

L'autre samedi, en revenant à la boutique aux étoffes du marché de Noël, déjà dévalisée, j'ai eu la chance de tomber sur le dernier sac shopping du "Cœur". Sûrement pas un hasard. Une rencontre inattendue avec Patricia, qui nous manque, quand sa boutique "Imagine" va disparaître à son tour.
En attendant, le sac shopping 2024 s'inscrit dans les 800 ans de la cité et est résolument dédié à Patty, qui a tant donné au commerce indépendant de Mulhouse.   

L'HIVER DE LA STE-CATHERINE

J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises sur ce blog depuis 2018 de partager mes impressions sur la foire Ste-Catherine d'Altkirch, que je fréquente depuis cinq décennies, étant natif et domicilié dans la ville - centre du Sundgau. J'ai connu l'excitation de l'enfance mais devenu senior, la manifestation annuelle du monde paysan dans la haute ville me laisse nostalgique. Quand la Simon et Jude de Habsheim a rebondi grâce au concours départemental de races bovines, la cinq fois centenaire Ste-Catherine est sur une pente descendante. Certes, elle reste le rendez-vous sud-alsacien du machinisme agricole, mais j'ai vu ce 21 novembre un marché clairsemé, loin de la promesse attendue. Il est vrai que je m'y suis présenté vers 15 heures, alors que les flocons de neige commençaient à blanchir le paysage. L'alerte météo diffusée quelques heures plus tôt n'arrangeait rien. Alors quand je me suis engagé dans la rue Henner, certains commençaient à remballer. La place de la Réunion m'a paru vide. Au fil des années, l'emprise de la foire d'automne semble diminuer, malgré les 5000 m linéaires avancés par la Ville. Je ne me souviens pas d'une Ste-Catherine neigeuse; pourtant d'autres m'en ont fait part. L'événement climatique a précipité en tous cas la clôture de la manifestation. Autrefois, on prolongeait le moment dans les bistrots. En regagnant mon domicile vers 20H30, la rue du 3e Zouaves ressemblait à une page blanche. Il sera plus difficile de réécrire le Kàtrinamart que de raconter ce qu'on y a vécu dans l'ancien monde.