24 octobre 2017

HAUTE THUR EXPLORATION





C'était une belle bâtisse, une demeure de maître qui devait appartenir à un directeur, un ingénieur peut-être, au temps où le textile faisait la richesse et la renommée de la vallée. 
La maison  n'est plus qu'une coquille inerte, une ossature de poutres dans ses murs. Elle est abandonnée au temps qui fait son œuvre, pourtant elle ne semble pas avoir été livrée aux vandales, juste vidée de ce qui pouvait être réutilisé.
Au sol, des rubans à l'inscription "Boussac". 














22 octobre 2017

LA PETITE TROUILLE DU PETIT PRINCE

 Le Parc du Petit Prince à Ungersheim se remet à l'aventure Halloween 




21 octobre. Il est 16H15 quand nous nous présentons à l'accueil du  Petit Prince. Une souriante hôtesse nous salue qui porte une cape rubis sur haut rouge. C'est la tenue de la courte saison Halloween dans le parc de loisirs dédié au héros de Saint-Exupéry. Fabien Michel accourt. C'est le directeur du site depuis sa genèse. Il est heureux et rit souvent. Les chiffres de l'exploitation sont nettement au-dessus des prévisions. Le PPP a trouvé sa place dans l'offre familiale et dans son territoire, à côté de l’Écomusée. Les deux établissements ont bien compris qu'il fallait travailler en bonne intelligence. La coopération monte en puissance.
Mais nous sommes venus pour Halloween, qui ici correspond aux vacances de la Toussaint. Deux semaines, mais qui promettent une fréquentation forte.
En un peu plus d'une heure, Fabien nous fait expérimenter les attractions dédiées à la thématique. Quelques frissons, jamais de sueurs froides, ce n'est pas l'esprit du parc qui s'adresse à un public familial. 




Le tunnel qui mène au parc s'est transformé en repaire d'araignées. Le ton est donné.  Dehors, dans le cratère central, le Petit Prince domine une citrouille. Le cœur du parc est décoré de cucurbitacées et d'éléments d'automne. Les références sont là : mouton, rose, serpent... La végétation s'est mise au diapason. 


Il fait très doux encore pour le premier jour de l'animation. Plusieurs visiteurs ne portent qu'un t-shirt. Le public est au rendez-vous, mais ce ne sera pas une journée sous tension. Le dimanche précédent, il fallait gérer 3.000 personnes. 

Les enfants peuvent se faire grimer le visage aux couleurs de l'ambiance, en le confiant aux mains expertes des maquilleuses sous le chapiteau du volcan. Du reste, le parc a noué un partenariat avec le site deguisetoi.fr



Première étape, "Vol de nuit" qui devient "La crypte". Le parcours intérieur à sensations est transposé en version Halloween. 
Le petit train a pris l'appellation "Halloween Express". La conductrice ricane en annonçant un voyage angoissant qui longe un bois hanté et traverse un tunnel. Les moutons ignorent tout ça et quémandent leur nourriture en escortant la rame.
"Courrier Sud" s'est mué en Manoir. Il faut en sortir deux minutes après avoir écouté les instructions et trouvé le code à quatre chiffres. Il m'en aura manqué un. Dehors, un écran permet de visualiser la progression des intrus.









"Métamorphose-toi en froussard" est notre quatrième proposition. A la rencontre des habitants d'un lieu hanté. 
Pour ceux qui veulent prendre de la hauteur, "L'aérobar du buveur" s'est transposé en "Tour de la Mygale".  Enfin, au petit théâtre, on peut écouter "les contes qui font peur". En arpentant les allées et les attractions, le visiteur recueillera des indices et résoudra des énigmes lui permettant de participer au jeu spécial Halloween, "La chasse aux citrouilles".

Fabien Michel, directeur du PPP


Évidemment, la dernière journée d'octobre sera particulièrement longue, avec sa nocturne.

Novembre viendra, puis les lumignons et les voix rauques s'éteindront pour quelques semaines. Le 6 novembre, le Parc du Petit Prince entrera dans son sommeil hivernal. Vivement le printemps ! 

parcdupetitprince.com                                                                                                 

18 octobre 2017

EXPERIENCES CULINAIRES DE REFUGE



Il fallait changer d'air. Passer une partie du week-end au Hus, le refuge du Ski-Club Mulhouse, en contrebas de la route des Crêtes, tout près des Vosges. Cette mi-octobre, nous bénéficions d'une météo quasi-estivale en journée, avec un mercure au-dessus des 20°C.




La forêt s'est parée des ocres de l'automne mais les arbres sont encore vêtus. Ciel ensoleillé. Bientôt le bâtiment paraît. Des voitures aussi, qui stationnent devant. Je rêvais d'un séjour en comité restreint, il n'y aura jamais eu autant d'hôtes en ma présence. Le refuge est presque complet. Le garde s'appelle Xavier. Il ressemble à Fabrice Lucchini en version luxembourgeoise. A notre arrivée vers 18 heures, le feu n'est pas encore vigoureux dans la cuisinière. Une fumée d'allumage stagne dans la grande salle. 
Qu'à cela ne tienne, je suis venu pour profiter pleinement de ce piano centenaire, qui ne m'a pas encore livré tous ses secrets, dont la plaque à pâtisserie. 
Il est 18H15 lorsque j'entame la préparation de mon fond brun. Il servira pour mon rôti. Peu à peu, les résidents du week-end se succèdent. Qui avec un enfant en bas âge, qui avec un enfant, qui avec l'attirail du randonneur. 


Les apéritifs se préparent. Avec la douceur extérieure, un groupe va envoyer les réjouissances au pied du refuge, où un feu de camp danse dans son cercle de pierres. 
Un garçon entame un saucisson. Guillaume, un Francilien venu s'évader dans le massif en parcourant une vingtaine de bornes. Il est seul. Plus pour longtemps; il passera la soirée avec nous et partagera notre dîner. Avec son chocolat, je ferai un enrobage aux noisettes sur la banane rôtie. 
En confectionnant ma soupe de légumes, je me rends compte que je n'ai pas de moulin. Cela n'enlèvera rien à sa saveur. Demain, j'y adjoindrai le fumet et les pâtes de notre compagnon de table.
La grande salle devient restaurant la nuit venue. Les tablées s'animent avec les calories du kachelofe, les arômes du munster fondu et les breuvages, dans une atmosphère de grande convivialité.
En cuisine, on s'affaire, entre cuisiniers, commis à la vaisselle et spectateurs. 

Bientôt vient l'heure du coucher. Avant minuit pour ce qui me concerne, dans un dortoir où nous ne sommes heureusement que cinq. Je vais profiter de ma première nuit de montagne à peu près complète.





Dimanche matin. Il faut attendre midi pour qu'on se décide enfin à relancer le feu. La plupart des convives ont faim. Cette fois nous sommes presque entre hommes, Thierry et moi. Deux quinquas passionnés de cuisine. Lui pro, moi amateur. Thierry, qui revendique une longue expérience chez des étoilés, apprête une choucroute pour une dizaine de randonneurs. Le refuge a cela de magique que nous partageons nos ingrédients et nos acquis. Thierry goûte ma soupe augmentée, je déguste son chou. 
Au passage, les occupants du refuge laissent traîner leur narine, histoire de capter quelque effluve de viande ou d'appareil.
Le dimanche après-midi pourtant, l'enthousiasme fait déjà place à la nostalgie. L'âtre du piano faiblit. Il va falloir tout remettre en état et s'en retourner en plaine. En pensant à la prochaine fois.
Mais cette fois, l'hiver aura enserré le nid douillet des hauteurs de Kruth.



16 octobre 2017

LES SYMPTOMES INVRAISEMBLABLES DU DR KASZUK





Les Éditions du Lion à Belfort ont officiellement lancé le 14 octobre la réédition du best-seller du Dr Kaszuk, 
"Les sorciers du Sundgau et autres souvenirs". Un événement qui avait pour cadre le Dorfhus de Hirsingue, à quelques dizaines de mètres de la sépulture du regretté médecin. 

Natif de Moscou, Cyrille Kaszuk participa à la libération de l'Alsace en 1944. Il s'établit dans le Sundgau qu'il n'allait plus quitter, médecin de campagne exerçant dans le chef-lieu de la vallée de l'Ill. Armand Reinhard, maire de Hirsingue, a rappelé combien le Dr Kaszuk était bon et généreux, humble et humaniste, un puits de science et un éternel étudiant, un inventeur génial par surcroît. Connu dans tout le Sundgau, le défunt s'en est allé en 2014, à 95 ans.


C'est en 1981 que sortit son livre de souvenirs sur les "sorciers". Après la guerre, le Sundgau à la fois rural et industriel était pauvre et toujours nourri de croyances et pratiques séculaires et profondes. C'est ce territoire que le médecin allait arpenter, dans des villages au lampadaire rare, où l'on était aux prémices de la transformation urbaine que permettrait le travail frontalier en pleine expansion.

C'est dans son travail que le généraliste fut confronté à des "choses inexplicables". Toute sa vie, il fut le témoin de la confrontation "des forces du bien et du mal".
Il est difficile de croire à la sorcellerie quand on n'y a pas été confronté. A mon avis, le Dr Kaszuk n'y croyait pas. Il préférait parler de gens mal intentionnées. En proposant toujours une voie positive.
Gilles Kaszuk, Armand Reinhard et Christophe Grudler (Ed du Lion)

Ses anecdotes avaient été rééditées en 1993. Depuis, elles étaient de nouveau introuvables. Désormais, c'est sur l'initiative de son fils Gilles Kaszuk avec l'enthousiasme de l'éditeur belfortain et l'encouragement de la commune, que l'ouvrage paraît pour la troisième fois, dans une version augmentée de l'hommage de Gilles à son père.

"Les sorciers du Sundgau"  aux Editions du Lion. En diffusion nationale.

13 octobre 2017

SAVOUREUSES JOURNEES D'OCTOBRE



Quand reviennent les nuits fraîches et les intempéries des mornes saisons, il est recommandé de faire étape aux Journées d'Octobre de Mulhouse. A titre professionnel, je m'y déplace depuis trois décennies, sans savoir encore donner la bonne définition de cette manifestation typiquement mulhousienne.



A l'origine était un marché de fruits et légumes. Aujourd'hui, les JO sont un événement pluridisciplinaire alliant salon de l'artisanat, foire commerciale, marché paysan, festival de saveurs, halle de restauration, scènes musicales, fête foraine et surtout des floralies. Le show folie'flore qui a incontestablement remis sur pied et sauvé une sortie automnale en perte de vitesse. Les fleurs cette année, les paysages, les arbres, les fruits et légumes, ont ramené à la Mertzau des flots de visiteurs. En 2016, plus de 140.000 entrées ont été comptées en une dizaine de jours.



C'est l'assurance de revoir un certain nombre de professionnels, du tenancier du restaurant italien au marchand de sécateurs en passant par le maraîcher aux poires de beau calibre. 

J'ai commencé la visite de presse par les métiers de bouche. Les boulangers appliquent la recette du bredala de l'année lauréat du concours, un sablé moelleux et croustillant à la ganache. Chez les pâtissiers, on honore folie'flore. Ainsi Chocoflore, sablé en forme de fleur avec praliné aux spéculos et les madeleines aux fleurs. Les bouchers - charcutiers - traiteurs enfin proposent le pâté chaud aux olives et aux champignons et osent le jambon sans nitrates ni polyphosphates. Un produit d'aspect déroutant pour les palais non initiés mais dont l'expression des ingrédients parle seul. 



Les corporations profitent des JO et de leur filet continu de visiteurs pour promouvoir leurs filières et le savoir-faire traditionnel au service du (bon) goût. Elles organisent des concours pour amateurs et pairs : bredala de Mulhouse, baguette, brioche, frangipane, tarte au chocolat, deckwurst / fleischwurst (saucisse de viande). 

Par ces temps de tension en Catalogne, un drapeau espagnol m'interpelle en face d'un restaurant. Christian est mandaté par Tierra de Jabugo pour faire déguster un autre jambon vrai, l'ibérique. Le vendeur est basque, il porte le béret avec assurance qui est bardé de pin's, autant de références aux endroits traversés.
Le Franco-Espagnol est convaincu que la région du séparatiste Puigdemont ne fera pas sécession. Et que le cochon nourri aux bellotas réconciliera tous les Ibères. 



Du Sud encore, mais du côté de Marseille, Gilles et Florian officient pour La palette à fromage, un négoce de tommes au lait cru de vache et de comtés du Jura pour les JO. Les deux collègues peinent parfois à séduire les passants derrière leurs meules. Pourtant ils ne manquent pas d'arguments. Ce binôme d ' humeur potache fait valoir des arômes inédits, truffe, pesto, piment...



Le voyage gastronomique vaut à lui seul le détour par le parc-expo, où la tentation de la dégustation est permanente.


10 octobre 2017

JOURNEES D'OCTOBRE MULHOUSE : LES ROSES BLANCHES DE NATH




Si la fleur coupée et le travail de fleuriste sont les vedettes de folie'flore, le visiteur pénètre le show floral par les créations de Nathalie Wetzel.


Pour cette jeune chef d'entreprise adoptée par Fessenheim, les Journées d'Octobre ont été une aubaine pour son activité en démarrage. Céramiste formée à l'institut européen de Guebwiller, la quadragénaire a ouvert son propre atelier au voisinage du Rhin, NATH. Céramique contemporaine. Nathalie est membre de la pépinière FREMAA (artisans d'art) .




C'est sa deuxième participation à la manifestation d'automne des Mulhousiens. Pour la vitrine de folie'flore, il lui a fallu emporter des centaines de fleurs cuites et peintes. L'an dernier, sa marguerite avait été plébiscitée au parc - expo de la Mertzau. Aujourd'hui, ce sont par surcroît des réalisations plus contemporaines à piquer dans un massif, une pelouse, un pot. En rappel de sa ligne de vaisselle Un point c'est tout , les fleurs blanches ont pour cœur une tasse, une boule à picots ou une autre proéminence, une des préoccupations de l'artiste étant la préhension.

S'agissant des tarifs, les fleurs cuites de Nathalie se vendent de 12 à 21 €.


NATH. aux JO 2017 de Muhouse. Elle donnera des portes ouvertes en son son atelier de Fess' (comme on dit) les 4 et 5 novembre.

4 octobre 2017

ALVERSON : LE COIFFEUR AU NOM QUI SONNE AMERICAIN





A Mulhouse, il perpétue l'excellence capillaire de ses ascendants: Alexandre Alverson représente la troisième génération de la coiffure venue des Etats-Unis. Dans son élégant salon de la rue du Maréchal de Lattre de Tassigny, au voisinage de l'ancienne institution Wir, le sémillant artisan à la chemise fleurie me refait l'histoire d'une saga de déjà soixante-dix ans...

Avant la dernière guerre mondiale, Thomas Alverson coupe les cheveux à New-York. Il recrute une Française, qui devient son épouse et qu'il va suivre dans le vieux continent. Par amour. Le couple s'installe à Mulhouse, rue Poincaré, près de la gare, mais leur bien sera confisqué par l'occupant allemand. A la Libération, les Alverson s'établissent à Dornach. Les années 50 marquent la révélation du "coiffeur américain",  Porte de Bâle. Thomas Alverson fait sensation avec son salon en appartement, à l'étage, une nouveauté à grand succès. Raymond, son fils, prendra la succession d'une affaire qui se veut alors très accessible mais exige beaucoup de travail. Les journées commencent à 6H pour s'achever fort tard le soir.
Dans le même temps, le coiffeur s'occupe de têtes célèbres, souvent des comédiens de passage sur les planches de la Sinne. Alverson est devenu le leader mulhousien de la coiffure. Au plus fort, il comptera cinq salons. Raymond posera les ciseaux en 1988. Entre-temps, il aura pris pignon sur rue à l'emplacement actuel, avec un design novateur pour l'époque. Pionnier encore.

DR

DR

Alexandre pour sa part entre dans le métier en 1982, stimulé par sa grand-mère, alors qu'il se voyait dans la mécanique. Il multiplie expériences et formations dans le monde. Depuis 1991, il est aux commandes de la maison promue dans le haut de gamme et le service de qualité. Son affaire emploie une demi-douzaine de collaborateurs experts du cheveu et rompus à La Biosthétique  - the culture of global beauty. En 2015, c'est l'adjonction d'un carré barbier, qui lui vaudra un renouveau de la clientèle masculine, dans un métier en souffrance. Les coiffeurs à domicile grignotent des parts de marché et les visites des clientes s'espacent.




Mais Alexandre fait face avec la notoriété et le savoir-faire, aussi avec la diversification de ses prestations. Dans la lignée de ses prédécesseurs, l'entrepreneur ne lâche jamais la bride et va avec son temps. Un salon contemporain pour une enseigne septuagénaire. Les soins d'une grande marque et un rasage à l'ancienne.

The Alverson way of life.

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