18 octobre 2017

EXPERIENCES CULINAIRES DE REFUGE



Il fallait changer d'air. Passer une partie du week-end au Hus, le refuge du Ski-Club Mulhouse, en contrebas de la route des Crêtes, tout près des Vosges. Cette mi-octobre, nous bénéficions d'une météo quasi-estivale en journée, avec un mercure au-dessus des 20°C.




La forêt s'est parée des ocres de l'automne mais les arbres sont encore vêtus. Ciel ensoleillé. Bientôt le bâtiment paraît. Des voitures aussi, qui stationnent devant. Je rêvais d'un séjour en comité restreint, il n'y aura jamais eu autant d'hôtes en ma présence. Le refuge est presque complet. Le garde s'appelle Xavier. Il ressemble à Fabrice Lucchini en version luxembourgeoise. A notre arrivée vers 18 heures, le feu n'est pas encore vigoureux dans la cuisinière. Une fumée d'allumage stagne dans la grande salle. 
Qu'à cela ne tienne, je suis venu pour profiter pleinement de ce piano centenaire, qui ne m'a pas encore livré tous ses secrets, dont la plaque à pâtisserie. 
Il est 18H15 lorsque j'entame la préparation de mon fond brun. Il servira pour mon rôti. Peu à peu, les résidents du week-end se succèdent. Qui avec un enfant en bas âge, qui avec un enfant, qui avec l'attirail du randonneur. 


Les apéritifs se préparent. Avec la douceur extérieure, un groupe va envoyer les réjouissances au pied du refuge, où un feu de camp danse dans son cercle de pierres. 
Un garçon entame un saucisson. Guillaume, un Francilien venu s'évader dans le massif en parcourant une vingtaine de bornes. Il est seul. Plus pour longtemps; il passera la soirée avec nous et partagera notre dîner. Avec son chocolat, je ferai un enrobage aux noisettes sur la banane rôtie. 
En confectionnant ma soupe de légumes, je me rends compte que je n'ai pas de moulin. Cela n'enlèvera rien à sa saveur. Demain, j'y adjoindrai le fumet et les pâtes de notre compagnon de table.
La grande salle devient restaurant la nuit venue. Les tablées s'animent avec les calories du kachelofe, les arômes du munster fondu et les breuvages, dans une atmosphère de grande convivialité.
En cuisine, on s'affaire, entre cuisiniers, commis à la vaisselle et spectateurs. 

Bientôt vient l'heure du coucher. Avant minuit pour ce qui me concerne, dans un dortoir où nous ne sommes heureusement que cinq. Je vais profiter de ma première nuit de montagne à peu près complète.





Dimanche matin. Il faut attendre midi pour qu'on se décide enfin à relancer le feu. La plupart des convives ont faim. Cette fois nous sommes presque entre hommes, Thierry et moi. Deux quinquas passionnés de cuisine. Lui pro, moi amateur. Thierry, qui revendique une longue expérience chez des étoilés, apprête une choucroute pour une dizaine de randonneurs. Le refuge a cela de magique que nous partageons nos ingrédients et nos acquis. Thierry goûte ma soupe augmentée, je déguste son chou. 
Au passage, les occupants du refuge laissent traîner leur narine, histoire de capter quelque effluve de viande ou d'appareil.
Le dimanche après-midi pourtant, l'enthousiasme fait déjà place à la nostalgie. L'âtre du piano faiblit. Il va falloir tout remettre en état et s'en retourner en plaine. En pensant à la prochaine fois.
Mais cette fois, l'hiver aura enserré le nid douillet des hauteurs de Kruth.



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