24 septembre 2017

LES CAGETTES DE BISEL

 
Benoît Brissinger et Stef B.


A l'époque, on parlait de "Nature et Passion". Aujourd'hui, on dit "La balade des étangs" pour le petit déjeuner gourmand de Bisel, dans le Sundgau. Cette manifestation itinérante portée par le comité de gestion de la salle polyvalente fédère la petite dizaine d'associations du village forestier. Ce 24 septembre, 7 et 12 km de parcours étaient proposés aux randonneurs en quête de plein air et de produits du terroir.
Les balades gourmandes se multiplient, mais à Bisel on a l'ancienneté et les particularités locales, comme  les plans d'eau, les bunkers de la Grande Guerre et les installations des artistes comme Stef B. Les plasticiens échangent volontiers avec les marcheurs. 200 à 300 personnes y participent annuellement, pour le plus grand plaisir des organisateurs au rang desquels Benoît Brissinger, le paysagiste inspiré de la commune. En 2015, celui-ci avait commencé une œuvre supposée éphémère, une ligne de cagettes "prêtées" par le fromager Antony et formant une volute autour d'un tronc. Sur place, Benoît constate que son travail est préservé malgré l'ouvrage du temps. Un regard sur la société de (sur)consommation, sur laquelle la nature a toujours le dernier mot...






A Bisel, le petit déjeuner gourmand finit à la maison pour tous. Un brunch bien mérité.

 

23 septembre 2017

FANAS DE TRAINS EN BRIQUE



Le plus grand musée ferroviaire d'Europe est à Mulhouse. Et la Cité du Train donne ces 23 et 24 septembre son salon du modélisme. Avec un hôte qui parle à toutes les générations : LEGO°.

Depuis 2006, le salon porté par RAMCAS  (Rail Miniature Club Alsace Sud) accueille des exposants de toute l'Europe présentant des modèles et des reproductions de tous les moyens de transport : train, avion, voiture, bateau...
2017 marque une grande nouveauté, l'exposition de jouets LEGO°. La firme danoise fête ses 85 ans. Sa petite brique lancée en 1949 a fait le tour du monde. Il s'en est vendu des milliards d'exemplaires.
A la Cité du Train, les LEGO° sont le domaine de Fanabriques, l'association de Rosheim au pays de sainte Odile. Constituée en 2009, celle-ci revendique tout près de 600 membres dont deux tiers d'enfants. Elle dispense des ateliers tous les deux mois dans plusieurs localités. Mulhouse est nouvelle terre d'exposition thématique sur sa feuille de route, or les sollicitations sont permanentes. Fanabriques ne peut répondre favorablement à tous. Ambassadeur de la célèbre marque mondialement présente mais concurrencée et désormais ralentie dans sa croissance, le club rosheimois bénéficie d'un retour de la firme danoise, dans le cadre d'un partenariat très réglementé. LEGO° ne peut subventionner tous ceux qui s'en réclament. Au Musée du Jouet et des Petits Trains de Colmar (MAJEPT), l'association est présente à l'année et s'apprête à participer à la nouvelle attraction des figurines dans le jeu.
En attendant, le premier week-end de l'automne est dédié aux trains LEGO° parmi les modèles grandeur nature de la collection SNCF. 


Guy Meyer, président de Fanabriques et ... cheminot



Une dizaine de passionnés ont rapporté boîtes et réseaux, rappelant que de tout temps le fabricant de briques a construit des locomotives, des wagons et des gares. La gamme CREATOR proposant même sans le nommer le 001 de TGV...


L'information du jour enfin...L'exposition annuelle de Fanabriques quittera le Bas -Rhin en 2018 pour Colmar.

22 septembre 2017

TRAUMATICALYPSE NOW



C'est une belle journée de l'été finissant. L'automne va sonner. Déjà la végétation se pare des couleurs d'octobre. Europa Park reçoit la presse et ses partenaires pour la présentation de la période Halloween, une saison à elle seule dans le "meilleur parc du monde". A l'écart de la féerie des cucurbitacées, disposées par dizaines de milliers à travers le site, un univers singulier se détache au voisinage du quartier grec. La famille Mack avait fait sensation pendant des années avec ses Horror Nights. En 2017 naît Traumatica, "le nouvel événement terrifiant". 










Pour la 11e année, le parc de loisirs de Rust anticipe un reliquat de monde dévasté par on ne sait quel feu - les océans seraient asséchés et les montagnes des tas d'ossements. Un décor apocalyptique doit être imaginé par le spectateur, qui accepte par sa visite d'être spectacteur, en qualité de survivant parmi les derniers humains.
Car ici, le passé n'existe plus. Et le salut n'est possible que dans la fuite. Avancer vite alors, voire courir. Pour pénétrer fatalement dans un territoire où le pire est toujours certain. Traumatica  est un champ de bataille où s'affrontent cinq factions : les Shadows assoiffés de sang, les Fallen débiles, le Pack des bikers qui vivent pour en découdre, les repoussants Ghouls et les insurgés armés de Resistance. Toute cette horde dont l'enfer ne voudrait pas est promise à vos trousses. A vous de jouer...
Les zombies des précédentes éditions ont disparu. Mais pas les bâtiments hantés. En visite de presse, il nous est donné d'apprécier l'environnement en fin d'après-midi. La progression dans le champ de maïs serait presque une balade à conter fleurette sous le soleil. Mais la nuit tombée, tout devient possible dans le friselis des épis et des feuilles.
En pénétrant dans le garage des motards, on entre dans le dur très vite. Un bar sombre de gros bras, où l'addition s'annonce douloureuse. Chez les démons de Fallen, j'ai la chance de m'aventurer sans personne devant moi et suivi de deux hommes. Sensations garanties. Ça surgit, ça vocifère, ça cogne, ça gémit, ça bondit comme un balancier... Difficile de dire où je me trouve, sinon dans la presque obscurité, dans des scènes très différentes, que je ne décrirai pas pour ne pas trahir le secret. Parfois une forme passe à côté  ou devant mes jambes.
Chaque faction a sa "maison". Un espace de 300 m2 découpé en pièces thématisées. L'ensemble du plateau Traumatica occupe deux hectares. 


Dans moins de deux heures les premiers visiteurs non officiels vont s'engouffrer dans le monde perdu. Ils s'agglutinent déjà devant le portail. Avec le renfort de la nuit, les dizaines de comédiens et figurants vont les harceler et les entraîner dans ce délire horrifique collectif.  

Après une poussée d'adrénaline, le Vampire's Club est un refuge pour passer à la dance party... Pour le reste, quelques attractions habituelles mais revisitées sont accessibles au peuple de Traumatica, sur la musique de Benjamin Richter. 





Traumatica. Jusqu'au 4 novembre à Europa Park.
traumatica.com

13 septembre 2017

LES VOITURES DE L'AVIATEUR





La Cité de l'Auto - Collection Schlumpf de Mulhouse a fêté le 12 septembre la restauration de la Ferrari Type 250 GT, un coupé de 1959 offert en 1994 par un général d'aviation, Raymond Debord.
Tout a commencé par la donation au musée d'une Rolls - Royce Silver Cloud qui appartenait à son père. Un bijou qui dormait dans un garage parisien, avenue Foch. Et que les mécaniciens dépêchés par le musée ont eu beaucoup de mal à sortir, l'immeuble ayant été modifié avec le temps. Le généreux donateur, passionné de moteurs d'avions mais pas de voitures, fut séduit par les visiteurs d'Alsace, au point qu'il leur légua encore deux autres véhicules, une Bugatti Type 30 bleue et cette Ferrari rouge. Pour  remettre cette dernière en selle, les techniciens de l'atelier ont dû constituer un outillage spécifique.
Patrick Garnier, ancien directeur du musée de l'automobile, s'est fait un plaisir de raconter comment la collection mulhousienne s'enrichit ainsi de trois pièces exceptionnelles. Un don comme il n'en avait rarement vu. 



Bernadette Groff, vice-présidente de M2A en charge des musées, a eu droit à un tour de piste sur l'autodrome. A sa descente, la maire de Brunstatt - Didenheim me confia qu' "on ne se remet pas d'un tel voyage".  




10 septembre 2017

LES AMERICAINES DE CUBA A LA FOIRE EUROPEENNE







Les prévisionnistes de Météo Grand Est nous promettaient un temps maussade ce samedi, pluvieux et automnal. Quand nous partons d'Altkirch vers 8 heures, le ciel est menaçant mais une éclaircie se manifeste. Deux heures plus tard, nous arrivons à la Foire européenne, la sortie de la rentrée à Strasbourg. Eloi s'est proposé de nous y emmener à bord d'une voiture de location Citiz. Il nous dépose devant le Parlement européen, à proximité d'un gros chantier. Le quartier d'affaires du Wacken prend forme et grignote sans relâche le domaine de la foire - exposition octogénaire. Bientôt les derniers bâtiments historiques disparaîtront. Nous nous présentons donc à l'entrée quartier européen. Un filtrage Vigipirate s'impose avant la caisse et deux comédiens s'empressent de nous faire oublier la contrainte sécuritaire. La foire vient de rouvrir, le visiteur n'est donc pas foule.

Strasbourg Événements a mis l'accent sur le pays invité d'honneur, Cuba. Une destination montante, malheureusement aussi éprouvée par les ouragans de cette fin d'été. Une "rue" a été reconstituée pour figurer l'atmosphère de l'île majeure des Antilles, avec les indispensables voitures américaines des années 50, en l'occurrence deux pick-up Chevrolet. Pour le reste, des reproductions sur murs et quelques stands tenus par des associations engagées dans la culture cubaine. Nous aurons croisé l'effigie du Che , forcément, voire les cigares de La Havane plus loin, mais à l'heure de notre passage, l'attraction phare de la 85e est un non - événement. Un espace d'une centaine de mètres carrés à vue d'oeil où il ne se passe rien. Certes, on peut jouer du selfie sur la plage de carte postale, mais l'organisateur nous a survendu l'affaire. Bien sûr, les danseurs de salsa vont se déhancher sur la petite scène tout à l'heure, tandis que les sonorités caribéennes se distillent dehors encore. Un rideau nous ouvre l'accès à l'espace voisin, japonisant celui-ci. On y initie à des jeux de stratégie, on y propose des articles et produits du Levant, on peut aussi s'y restaurer et entrer dans la cuisine nippone à prix abordables. 






Ça tombe bien, j'ai une petite faim. Le Jardin des Délices attenant est un palais de saveurs. Je me délecte d'un streusel  à la cannelle au voisinage des boulangers, qui cuisent sur place et commercialisent leurs pains. C'est le jour du meilleur kougelhopf du Bas-Rhin et du pain du petit déjeuner. Certaines réalisations sont singulières, pas au goût de mon experte maman. 


D'une pâtisserie à l'autre, un arrêt devant les confiseries du Maroc, commercialisées par une maison parisienne. La "gazelle"  blonde qui me sert fait la moue quand je la questionne sur les affaires. Beaucoup de passage, mais peu d'acheteurs.
En face, des textiles. Je me décide pour une chemise asiatique confectionnée au Vietnam. Tout sourire, le vendeur.
Un saut sur la place centrale de la Foire européenne, où j'attends Marie-France. Hélas retenue par une urgence, la dame des relations publiques ne sera pas visible aujourd'hui.
En retournant sur nos pas, nous croisons les démonstrateurs d'objets divers censés améliorer notre confort ou nos tâches domestiques. Ceux-là nous rappellent que malgré Cuba, c'est d'abord la foire aux portes des institutions européennes.


                                                                                                                               

                                                                                                                                                                                                                                                               .


8 septembre 2017

LE DERNIER SOUFFLE DE PIERRE

Pierre Rapp pêcheur d'hommes et pêcheur de poissonsHindlingen septembre 1977







" Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église" (Matthieu 16:18). Il était l’Église d'Altkirch pendant quatre bonnes décennies. Pierre Rapp a été rappelé à Dieu le 6 septembre, à 87 ans. Comme ses doux parents, il a eu la grâce d'une longue vie. Pierre arriva à Altkirch en 1968 ; il ne pourra fêter le jubilé de son installation dans la capitale du Sundgau, dont il fut citoyen d'honneur depuis peu. 

Pierre a été mon curé de toujours, malgré son légitime retrait ces derniers temps. Il a été celui de ma grand-mère Maria, qui appréciait ses interprétations. Il  savait la musique et le chant. C'est lui qui accompagna sur le seuil de la maison du Père mes grands-parents maternels, nous réconfortant de ses mots justes. C'est lui qui m'emmena d'abord au renouvellement des vœux de baptême. Je m'étais donné la varicelle  pour me soustraire à la retraite auparavant ; Pierre me fit livrer une croix de bronze, que je retrouve à l'instant devant mes yeux. Elle fait partie de mon quotidien depuis si longtemps et là, je la vois... Ce jour de juin 1979, il se passa quelque chose de fort et d'indescriptible en moi. La cire brûlante de la bougie sur ma main, les frissons d'une émotion. Pierre m'avait donné l'accolade pendant l'office. C'était le souffle de la Pentecôte, qui a fait de moi un chrétien fidèle mais faible comme le sont la plupart des hommes. Avec Pierre, nous avions toujours plaisir à nous voir, à échanger rapidement.
Ma vie professionnelle commença quelques années après la communion tout à côté du presbytère. Pierre devint ainsi mon voisin de travail. Il aura dû ramasser quelques vinyles dans son potager... Tout religieux qu'il était, il ne s'interdisait pas d'écouter la radio, la mienne en particulier. J'avais en lui un auditeur de proximité immédiate  et assidu qui me complimentait. En retour, je le félicitais pour ses homélies, claires et structurées. 


Le temps a passé. Immuablement, je revoyais notre curé doyen devant la grande croix du cimetière, le jour de la Toussaint. J'avais le sentiment qu'il n'avait guère changé en traversant les décennies.  Le 11 septembre 2017,
Pierre fera le dernier voyage depuis Notre-Dame de l'Assomption qui domine Altkirch, dans son église qu'il a tant servie.
Depuis son départ à la retraite officielle, trois curés se sont succédé. Or sa longévité, son charisme, sa voix grave et posée le rendraient irremplaçable. 

La dernière Toussaint de Pierre Rapp. Altkirch 2016.

Les murs de ma prime entreprise ont été rasés, le presbytère est un manoir froid et Pierre est convoqué par son saint patron. Mais les pierres de Notre-Dame se souviendront. Longtemps.

Au revoir Monsieur le Curé.

5 septembre 2017

LA JOYEUSE RENTREE DE L'ECOLE DE CHIMIE DE MULHOUSE



C'est la plus ancienne de France, mais "en mouvement et dynamique": l'école de chimie de Mulhouse a fait sa rentrée le 4 septembre. Après les 2e et 3e années, c'était le tour le lendemain des nouveaux. Ils sont 79 entrants, pour moitié des filles. Près d'un sur deux a passé le concours commun polytechnique filière PC et TPC.


Accueillis par les officiels et les personnels de l'ENSCMu, les étudiants ont été rapidement pris en charge par la colorée cohorte du BDE et des associations étudiantes. Le temps de l'intégration commence par la fête. Jocelyne Brendlé directrice de l'établissement aura rappelé auparavant les atouts de l'école au sein de l'UHA, près des laboratoires de recherche, dans une zone géographique privilégiée, avec Eucor le campus européen ( Strasbourg, Mulhouse, Karlsruhe, Fribourg, Bâle), porte d'entrée à l'international. Sans oublier les réseaux dont Alsace Tech qui fédère 14 grandes écoles et la fédération Gay-Lussac.
Aux nouveaux élèves - ingénieurs, il est demandé d'intégrer la communauté chimiste, de travailler le développement personnel et collectif, de participer activement à la vie de l'école et d'être force de proposition. "Réussir ensemble" est d'ailleurs le mot d'ordre de l'UHA. Une université partagée entre Mulhouse et Colmar, qui devrait atteindre les 8500 étudiants cette année.

Enfin l'école de chimie s'est donné une nouvelle identité visuelle. "Mulhouse" apparaît plus clairement, comme "chimie", souligné de rose, sa couleur distinctive. 
Jocelyne Brendlé directrice et son adjoint


Au bout des vingt minutes de cérémonie officielle, l'amphi Werner a été assailli d'une ribambelle d'étudiants costumés et bruyants, qui ont investi la partie supérieure et les côtés dans un brouhaha festif. C'est la tradition. A ce moment, une ancienne me pria de sortir. Les chimistes doivent rester entre eux. 
C'est le début d'une longue histoire que d'aucuns prolongeront dans l'amicale.  




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