AGAPES & AVENTURES Se laisser porter et se laisser surprendre. "Il n'y a pas de hasard, mais des rencontres." Voir aussi LES LETTRES DE PASCAL K leslettresdepascalk.blogspot.com
10 septembre 2017
LES AMERICAINES DE CUBA A LA FOIRE EUROPEENNE
Les prévisionnistes de Météo Grand Est nous promettaient un temps maussade ce samedi, pluvieux et automnal. Quand nous partons d'Altkirch vers 8 heures, le ciel est menaçant mais une éclaircie se manifeste. Deux heures plus tard, nous arrivons à la Foire européenne, la sortie de la rentrée à Strasbourg. Eloi s'est proposé de nous y emmener à bord d'une voiture de location Citiz. Il nous dépose devant le Parlement européen, à proximité d'un gros chantier. Le quartier d'affaires du Wacken prend forme et grignote sans relâche le domaine de la foire - exposition octogénaire. Bientôt les derniers bâtiments historiques disparaîtront. Nous nous présentons donc à l'entrée quartier européen. Un filtrage Vigipirate s'impose avant la caisse et deux comédiens s'empressent de nous faire oublier la contrainte sécuritaire. La foire vient de rouvrir, le visiteur n'est donc pas foule.
Strasbourg Événements a mis l'accent sur le pays invité d'honneur, Cuba. Une destination montante, malheureusement aussi éprouvée par les ouragans de cette fin d'été. Une "rue" a été reconstituée pour figurer l'atmosphère de l'île majeure des Antilles, avec les indispensables voitures américaines des années 50, en l'occurrence deux pick-up Chevrolet. Pour le reste, des reproductions sur murs et quelques stands tenus par des associations engagées dans la culture cubaine. Nous aurons croisé l'effigie du Che , forcément, voire les cigares de La Havane plus loin, mais à l'heure de notre passage, l'attraction phare de la 85e est un non - événement. Un espace d'une centaine de mètres carrés à vue d'oeil où il ne se passe rien. Certes, on peut jouer du selfie sur la plage de carte postale, mais l'organisateur nous a survendu l'affaire. Bien sûr, les danseurs de salsa vont se déhancher sur la petite scène tout à l'heure, tandis que les sonorités caribéennes se distillent dehors encore. Un rideau nous ouvre l'accès à l'espace voisin, japonisant celui-ci. On y initie à des jeux de stratégie, on y propose des articles et produits du Levant, on peut aussi s'y restaurer et entrer dans la cuisine nippone à prix abordables.
Ça tombe bien, j'ai une petite faim. Le Jardin des Délices attenant est un palais de saveurs. Je me délecte d'un streusel à la cannelle au voisinage des boulangers, qui cuisent sur place et commercialisent leurs pains. C'est le jour du meilleur kougelhopf du Bas-Rhin et du pain du petit déjeuner. Certaines réalisations sont singulières, pas au goût de mon experte maman.
D'une pâtisserie à l'autre, un arrêt devant les confiseries du Maroc, commercialisées par une maison parisienne. La "gazelle" blonde qui me sert fait la moue quand je la questionne sur les affaires. Beaucoup de passage, mais peu d'acheteurs.
En face, des textiles. Je me décide pour une chemise asiatique confectionnée au Vietnam. Tout sourire, le vendeur.
Un saut sur la place centrale de la Foire européenne, où j'attends Marie-France. Hélas retenue par une urgence, la dame des relations publiques ne sera pas visible aujourd'hui.
En retournant sur nos pas, nous croisons les démonstrateurs d'objets divers censés améliorer notre confort ou nos tâches domestiques. Ceux-là nous rappellent que malgré Cuba, c'est d'abord la foire aux portes des institutions européennes.
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8 septembre 2017
LE DERNIER SOUFFLE DE PIERRE
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Pierre Rapp pêcheur d'hommes et pêcheur de poissons | Hindlingen septembre 1977 |
Pierre a été mon curé de toujours, malgré son légitime retrait ces derniers temps. Il a été celui de ma grand-mère Maria, qui appréciait ses interprétations. Il savait la musique et le chant. C'est lui qui accompagna sur le seuil de la maison du Père mes grands-parents maternels, nous réconfortant de ses mots justes. C'est lui qui m'emmena d'abord au renouvellement des vœux de baptême. Je m'étais donné la varicelle pour me soustraire à la retraite auparavant ; Pierre me fit livrer une croix de bronze, que je retrouve à l'instant devant mes yeux. Elle fait partie de mon quotidien depuis si longtemps et là, je la vois... Ce jour de juin 1979, il se passa quelque chose de fort et d'indescriptible en moi. La cire brûlante de la bougie sur ma main, les frissons d'une émotion. Pierre m'avait donné l'accolade pendant l'office. C'était le souffle de la Pentecôte, qui a fait de moi un chrétien fidèle mais faible comme le sont la plupart des hommes. Avec Pierre, nous avions toujours plaisir à nous voir, à échanger rapidement.
Ma vie professionnelle commença quelques années après la communion tout à côté du presbytère. Pierre devint ainsi mon voisin de travail. Il aura dû ramasser quelques vinyles dans son potager... Tout religieux qu'il était, il ne s'interdisait pas d'écouter la radio, la mienne en particulier. J'avais en lui un auditeur de proximité immédiate et assidu qui me complimentait. En retour, je le félicitais pour ses homélies, claires et structurées.
Le temps a passé. Immuablement, je revoyais notre curé doyen devant la grande croix du cimetière, le jour de la Toussaint. J'avais le sentiment qu'il n'avait guère changé en traversant les décennies. Le 11 septembre 2017,
Pierre fera le dernier voyage depuis Notre-Dame de l'Assomption qui domine Altkirch, dans son église qu'il a tant servie.
Depuis son départ à la retraite officielle, trois curés se sont succédé. Or sa longévité, son charisme, sa voix grave et posée le rendraient irremplaçable.
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La dernière Toussaint de Pierre Rapp. Altkirch 2016. |
Les murs de ma prime entreprise ont été rasés, le presbytère est un manoir froid et Pierre est convoqué par son saint patron. Mais les pierres de Notre-Dame se souviendront. Longtemps.
Au revoir Monsieur le Curé.
5 septembre 2017
LA JOYEUSE RENTREE DE L'ECOLE DE CHIMIE DE MULHOUSE
C'est la plus ancienne de France, mais "en mouvement et dynamique": l'école de chimie de Mulhouse a fait sa rentrée le 4 septembre. Après les 2e et 3e années, c'était le tour le lendemain des nouveaux. Ils sont 79 entrants, pour moitié des filles. Près d'un sur deux a passé le concours commun polytechnique filière PC et TPC.
Accueillis par les officiels et les personnels de l'ENSCMu, les étudiants ont été rapidement pris en charge par la colorée cohorte du BDE et des associations étudiantes. Le temps de l'intégration commence par la fête. Jocelyne Brendlé directrice de l'établissement aura rappelé auparavant les atouts de l'école au sein de l'UHA, près des laboratoires de recherche, dans une zone géographique privilégiée, avec Eucor le campus européen ( Strasbourg, Mulhouse, Karlsruhe, Fribourg, Bâle), porte d'entrée à l'international. Sans oublier les réseaux dont Alsace Tech qui fédère 14 grandes écoles et la fédération Gay-Lussac.
Aux nouveaux élèves - ingénieurs, il est demandé d'intégrer la communauté chimiste, de travailler le développement personnel et collectif, de participer activement à la vie de l'école et d'être force de proposition. "Réussir ensemble" est d'ailleurs le mot d'ordre de l'UHA. Une université partagée entre Mulhouse et Colmar, qui devrait atteindre les 8500 étudiants cette année.
Enfin l'école de chimie s'est donné une nouvelle identité visuelle. "Mulhouse" apparaît plus clairement, comme "chimie", souligné de rose, sa couleur distinctive.
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Jocelyne Brendlé directrice et son adjoint |
Au bout des vingt minutes de cérémonie officielle, l'amphi Werner a été assailli d'une ribambelle d'étudiants costumés et bruyants, qui ont investi la partie supérieure et les côtés dans un brouhaha festif. C'est la tradition. A ce moment, une ancienne me pria de sortir. Les chimistes doivent rester entre eux.
C'est le début d'une longue histoire que d'aucuns prolongeront dans l'amicale.
3 septembre 2017
SAINT-LOUIS : DIALOGUE A LA SYNAGOGUE
Dimanche 03 septembre. C'est la rentrée des associations à Saint-Louis, qui animent joyeusement le Forum. A côté, des enfants jouent dans l'enceinte de l'école. Rue de la synagogue, je repars à la découverte du judaïsme à l'occasion des Journées européennes de la Culture et du Patrimoine juifs en France. En Alsace, plusieurs sites sont ouverts aujourd'hui, dont la synagogue de Saint-Louis.
Porte de France, on estime entre 200 et 250 le nombre de juifs, à peine un peu plus de 1% de la population de la troisième ville du Haut-Rhin. Mais suffisant pour maintenir le souffle de la Torah.
C'est d'ailleurs dans le Grand Est qu'on recense le plus de lieux de culte israélites. Saint-Louis s'inspire de Soultz-sous-Forêts. De style néo-byzantin, la synagogue fut achevée en 1907, dessinée par l'architecte mulhousien Alexandre Louvat qui lui donna deux tours coiffées de bulbes. Le Sundgau fut terre de judaïsme avec la prospère Durmenach, mais aussi les deux Hagenthal et Hégenheim. Saint-Louis vint plus tard, au début du XXe et le bâtiment à damiers fit l'objet d'une extension en 1933 avec l'apport de juifs fuyant le nazisme. L'édifice fut profané pendant la guerre. Restauré à la Libération. Aujourd'hui, on y vient seulement le samedi, m'annonce Marc Meyer, en poste ici à partir de 1966. Après près de quatre décennies de ministère, il passa le témoin à son gendre Raphaël Breisacher. L'ancien rabbin partage volontiers ses souvenirs et sa science. Marc Meyer aime sa synagogue. De l'intérieur, car dehors, les briques ne sont pas à son goût. Il m'indique la Tenture pourpre, qui a la particularité de se fermer et de s'ouvrir verticalement. Elle est ornée aussi de lys, pour rappeler la cité aux trois fleurs.
Le religieux en retraite se félicite de l'intérêt pour les JEPJF, qui permettent aux juifs de s'ouvrir au monde. "En temps normal, soupire-t-il, on est entre nous". Et de moins en moins nombreux.
Il est loin le temps où il fallait acheter sa place pour entrer dans la synagogue de la rue éponyme, à Saint-Louis.
1 septembre 2017
FAIRE CORPS AVEC LE JARDIN EPHEMERE
Derniers jours d'août. La minérale place de la Réunion dans le cœur historique de Mulhouse se pare, devant les marches de Saint-Etienne, d'une construction végétalisée. C'est le retour du Jardin éphémère. Depuis une douzaine d'années, les jardiniers municipaux donnent le meilleur d'eux-mêmes pour le réaliser. Précédemment on parlait du SEVE ; désormais c'est le JPEV comme Jardins publics Espaces verts. Il est seize heures ce 31 août, deux tours d'horloge avant l'inauguration officielle, dans une atmosphère brutalement rafraîchie. Du brûlant épisode nous sommes presque en automne, comme semble l'attester le bouleau dressé au centre du paysage provisoire, avec son feuillage en partie jauni. En fait, l'arbre a souffert des fortes chaleurs, explique Alain Genewe, responsable maintenance au service, notre guide de presse. Des enfants, des adultes passent et posent sur les plaques de pelouse qu'ils fragilisent d'autant. "C'est un décor de théâtre" , déclare le technicien du JPEV. Mais ni panneau d'interdiction ni agent pour rappeler le public aux règles élémentaires du savoir - vivre au jardin. Un jeune adulte est assis sur un banc, forme noire sur fond blanc. Cette année, les bancs sont partie intégrante de l'espace. Quiconque s'y pose devient acteur de l'espace.
Le Jardin éphémère a été installé en trois jours, préparé dans les serres comme un kit à revêtir d'une trentaine d'espèces de vivaces, vêtement de bacs de bois et métal. Un fond sonore adoucit la flânerie dans cette composition d'une centaine de mètres carrés.
Quand la nuit tombe, la musique change et l'éclairage ouvre d'autres perspectives.
Le Jardin éphémère s'éteindra dans trois semaines. Il est porte d'entrée aux Journées d'Octobre (5 au 15) dont le spectacle s'annonce particulièrement floral. Pourtant, le dixième mois de l'année est encore loin. Marquer un temps d'arrêt dans cet écrin délicat, c'est bouter la rentrée hors de son calendrier, prolonger les vacances ou les convoquer en pensée.
Les bassins entendent susurrer les filets d'eau. Les touristes passent.
L'été continue à Mulhouse.
30 août 2017
UNE COUPE A ROPPENTZWILLER
Roppentzwiller, entre Waldighoffen et Durmenach, Sundgau.
Au croisement de la rue principale et de la rue de l'école, l'ancien café "A la Choppe" crée l'animation ces jours-ci. C'est l'ouverture conservatoire pour conserver la précieuse Licence IV. Trois ans se sont écoulés depuis mon dernier passage et pourtant rien ne semble avoir changé dans cet immeuble angulaire couleur brique. Marie-Juliette, peut-être, n'est pas là aujourd'hui. C'est l'exploitante d'hier, nonagénaire. Le bistrot est devenu silencieux en 2009. Il est toujours en vente, après des transactions avortées.
J'aime les troquets du temps passé. Les papiers peints remontent aux années 60 si j'en crois Morand, un voisin attaché également aux choses de nos aïeux. Il est venu avec son petit-fils.
Le plafond laqué reflète sa couleur café crème en harmonie avec les tons rustiques du bar et de la salle. Quelques hommes conversent avec Patrick, l'héritier, et son fils Anthony. Eux non plus n'ont guère changé en trois ans.
Hier soir, La Choppe a fait le plein. Musique de potes et cuisine thaïlandaise dans un bistrot de chez nous. C'est cette ambiance que j'essaie de retrouver en considérant les tables et les chaises soigneusement disposées, tout en savourant ma coupe de champagne. Un breuvage d'or pour célébrer ce réveil éphémère au cœur du village. Un bonheur simple en échangeant avec les consommateurs et le barman.
Ouvert en 1929, le café a vu passer des générations de cultivateurs et d'ouvriers, proche du canal de l'usine et de la gare qui ne sont plus que des souvenirs.
Les bulles de ma coupe sont les paillettes du temps qui passe.
Je dois reprendre la route, heureux de ces retrouvailles, les dernières peut-être. Dans trois ans, La Choppe sera peut-être convertie en appartements.
29 août 2017
L'AUBERGE DE L'ILLBERG
M2A ouvre les portes de ses sites le 02 septembre. Ils sont une trentaine dans l'agglomération. A deux kilomètres du centre-ville de Mulhouse, surplombant la plaine sportive, l'Auberge de Jeunesse.
Dans son cadre verdoyant, une institution qui a fêté ses soixante ans en 2014 et désormais sous la tutelle de l'office de tourisme et des congrès. L'établissement avait redémarré au printemps 2016 après quelques mois d'inactivité. Avec 103 lits, un parc arboré et une situation enviable proche des infrastructures sportives - palais des sports, piscine olympique, patinoire - , l'AJ de Mulhouse fait le bonheur de toutes les générations et de publics divers : jeunes, étudiants, scolaires, familles, cyclosportifs et sportifs tout court. Pour les Mulhousiens, ses salles de réunion permettent d'organiser assemblées générales et séminaires.
Labellisée Familles Plus, la maison fait encore valoir son agrément Tourisme et Handicap pour les quatre déficiences.
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Lysiane l'accueillante maîtresse de maison |
Auberge de Jeunesse Mulhouse 37, rue de l'Illberg.
Portes ouvertes le 02 septembre.
www.mulhouse-alsace.fr
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