30 octobre 2025

LA NUIT DU POLAR DE L'ECOMUSEE








Toussaint 1930, 18H. Hans et son apprenti s'affairent devant le garage au cœur de Bollwiller. Anna appelle son mari pour le dîner. En revenant de l'atelier, l'artisan s'effondre.  Il a été tué. C'est la scène inaugurale de l'enquête de police participative nocturne que propose l'Ecomusée d'Alsace pour finir les vacances d'automne. 
"Kriminàcht / Mais qui a tué Hans ?" a été donnée en avant-première le 29 octobre.




Nous avons été invités pour 19H45. 70 inscrits, une quarantaine de présents. Après avoir assisté au commencement de l'histoire place de l'Eden, nous sommes répartis en petits groupes par des guides dotés d'une lanterne. Le nôtre semble issu d'un western avec son chapeau et son long manteau. Je fais équipe avec mon confrère Michel Hartmann, fidèle de l'Ecomusée. Le décès de Hans a été constaté par un policier de passage, Frédéric Hunsinger, qui tient davantage du savant barbu de Tintin dans L'étoile mystérieuse que d'un inspecteur. Le policier requiert notre concours pour élucider l'affaire. Qui a tué le garagiste de Bollwiller, comment et pourquoi? Pour progresser dans l'enquête, un livret de jeu a été remis aux participants. S'agissant de la soirée sur invitation, le déroulé sera sans doute différent, car nous devrons nous contenter d'un cheminement prédéfini et voir chaque scène une seule fois. Cela devrait suffire. La pluie s'invite soudain dans la nuit ungersheimoise, ajoutant à l'atmosphère polar. 




En une heure et demie, il nous faudra parcourir 6 scènes dans un périmètre restreint, du cœur du village au cimetière. Chacune peut nourrir notre investigation par des objets, des paroles, des comportements. Dans quelques unes, il nous est possible d'interroger les personnages. C'est le cas au café de la gare, carrefour de rencontres et tripot clandestin tenu par Kathala, qui affiche sa passion pour les crimes et présentement importunée par un marchand de vin relou. A la scierie, on apprend que les époux Steinbargen ne roucoulent pas ou plus. Eric semble plus épris par sa "Lison", sa machine, que Joséphine, dont le frère Xavier est mort prématurément au Hartmannswillerkopf. Nous allons ensuite prendre le train, qui ne partira pas… en raison du meurtre de Hans. Le contrôleur est familier du café. Il sort de sa réserve et trahit son trafic de tabac en malmenant sans raison des professeurs d'université. Mais Eugène n'est qu'un enfant de chœur comparé au curé que, plus loin,  nous allons surprendre alcoolisé à l'autel, en compagnie de Rosalie sa bonne. Cette séquence m'est insupportable car tout désacralisée que soit cette chapelle minière, ce "prêtre" insulte le calice et dans le jeu confesse l'impensable. Un tour au cimetière ne sera pas superflu, où nous échangeons avec un croque-mort loquace. On notera les légumes de saison illuminés sur les tombes. 




Après plus d'un tour de cadran, Michel croit tenir le meurtrier quand je reste prudent. Sur la dizaine de personnages vus, certains ne présentent aucunement le profil du tueur. Mais une chose est avérée. Hans n'avait manifestement pas que des amis dans le village. Chacun savait de l'autre. Entre liaisons secrètes et trafics divers, sur fond de passé malheureux, ça finit par tourner mal. Le contrôleur Eugène l'a assuré : "il n'y a pas que les tickets qu'on poinçonne". 







"Kriminàcht" est la grande nouveauté de l'année à l'Ecomusée. Imaginée par l'Ecomusée sous la direction de l'adjointe Solène Rouault, écrite et scénarisée par La Fabrik sous la conduite de Gabriel Lebrun, voilà une proposition culturelle divertissante bien ficelée. Les comédiens sont des salariés et des bénévoles du musée. Le jeu d'acteur n'est pas toujours au rendez-vous de fait, mais l'ensemble est convaincant. Et l'enquête ?  Je ne pense pas avoir eu suffisamment de temps pour confondre le meurtrier, mais j'ai mon intime conviction. 






La murder party de l'Ecomusée se poursuit jusqu'à samedi 1er novembre, à partir de 18H30.  

25 octobre 2025

LE MEILLEUR PITHIVIERS AU MONDE EN PREPARATION AU CHAMBARD



8 candidats disputeront le championnat du monde de la tourte de gibier à Kaysersberg le 18 novembre. A eux de sublimer une référence de la haute cuisine cynégétique française.



Olivier Nasti ouvre l'appétit avec son pithiviers de lièvre 




Bouquetin, chamois, chevreuil, chèvre à bézoard, mouflon… Autant d'animaux bien connus d'Olivier Nasti, chef chasseur et cuisinier de chasse. Le Chambard, son établissement, présente une galerie de trophées enrichie des œuvres de Walter Arlaud, artiste animalier. C'est la saison du gibier justement, qui a inspiré au MOF double macaron Michelin le Festival de la chasse dans sa maison. C'est la 3e édition qui propose une expérience gastronomique unique pour célébrer le territoire de chasse alsacien en savourant une viande locale prélevée par Olivier Nasti ou ses proches. A cette occasion, d'autres toques sont invitées. Mathieu Silvestre, champion du monde du lièvre à la royale, est à l'honneur cette semaine.  C'est le second d'Olivier. Et lors de ce événement a émergé l'idée d'un championnat du monde de la tourte de gibier, portée par le maître des lieux, Eric Briffard et Fabien Pairon.

La tourte de gibier remonte au Moyen Âge avec les banquets seigneuriaux. Chasseurs et cuisiniers ont amélioré les préparations en y incorporant épices et ingrédients de luxe. Elle peut se décliner en 3 versions : à plume, à poil et à plume et à poil. A la différence d'un pâté en croûte, généralement moulé dans un cadre rectangulaire et consommé froid, la tourte se présente sous une forme plus libre, ronde, scellée sur elle-même. La tourte réussie se distingue par une pâte feuilletée de grande qualité, bien dorée et croustillante, résistant à la cuisson sans détremper la farce. Celle-ci sera parfumée, combinaison de gibiers, agrémentée de foie gras, champignons et condiments. La sauce ou jus rehaussera les saveurs naturelles de la viande. Enfin, un décor soigné, avec des motifs incisés avant cuisson pour souligner l'esthétique et l'élégance du produit.





 Mets emblématique de la gastronomie française, tourte ou pithiviers de gibier, cette préparation met en avant l'art de transformer les produits bruts en une création culinaire sophistiquée symbolisant l'équilibre parfait entre croustillant et fondant. Olivier Nasti se définissant comme "un homme très technique" et passionné de chasse, il a trouvé dans cette réalisation une opportunité de donner une reconnaissance internationale. Le 18 novembre, les cuisines du Chambard seront le théâtre de ce premier championnat du monde. On y attend un plateau d'excellence, entre les candidats et les membres du jury.



Festival de la chasse et coiffe de circonstance


Une vingtaine de dossiers détaillés sont parvenus à l'organisateur, dont un seul présenté par une femme. Ils seront 8 finalistes à disputer l'épreuve de 4 heures, chacun bénéficiant d'un commis attribué par tirage au sort. Autour d'Olivier Nasti, président du concours, Eric Briffard le Bourguignon est "la référence absolue" du pithiviers, tandis que Fabien Pairon, de la même région, est l'artisan du goût et de la transmission. 3 MOF à la tête du championnat, dont la présidence honorifique est attribuée à un 4e, Romuald Fassenet, qui chapeaute la Team France Bocuse d'Or. Dans leur sillage, un jury d'excellence et un autre de cuisine pour évaluer les candidats. Tous des pointures dans leur domaine, qu'il s'agisse de la cuisine ou de la charcuterie. Le chef d'Emmanuel Macron en sera. Les finalistes devront produire deux tourtes pour 8 personnes chacune et 16 garnitures. 

Quel que soit le résultat, ce championnat qui repoussera les limites de leur créativité leur ouvrira de nouvelles opportunités à la table internationale.








15 octobre 2025

DOMO FRANCE A LA MAISON A ALTKIRCH

Petit électroménager 





Il y a 10 ans, la justice mettait fin à l'activité de CSI Domena, le spécialiste de fers et centrales vapeur d'Altkirch. L'entreprise avait été liquidée en mars 2015, entraînant dans sa chute près d'une centaine d'emplois. Sa maison-mère, Superba, était reprise la même année par le Belge Van de Wiele. Le fabricant mulhousien de machines textiles a 70 ans aujourd'hui et emmène le marché du traitement thermique du fil.

 Trois anciens cadres de Domena ne se sont pas résolus cependant à la perte du fleuron du petit électroménager. En unissant leurs compétences, Jean Steinmetz, Véronique Lizano et Céline Kohler ont dès lors fondé leur propre société, SLK, dont les lettres sont les initiales de leurs patronymes. Ils espéraient reprendre la marque créée en 1990 mais à leur grande surprise, elle devenait inaccessible financièrement. C'est ainsi que s'est présentée une opportunité outre-Quiévrain. Domo. La marque familiale belge, véritable référence au Benelux, qui allait rapidement devenir la seule de la petite société établie à Mulhouse. Au départ à la retraite de Jean Steinmetz, en 2023,  SLK Electro est devenue filiale à part entière de la maison de Herentals, sous la présidence  du dirigeant belge Wim De Voeght. Cécile Kohler en assurant la direction générale. 

Il a fallu ouvrir la route à Domo sur le difficile marché français du petit électroménager, fortement concurrentiel. La marque belge doit trouver sa place parmi les grandes et celles des distributeurs. La période de la Covid a été une aubaine pour le secteur, notamment les machines à pain, mais l'éclaircie aura été de courte durée. La ténacité de la petite société alsacienne aura toutefois permis de référencer Domo dans tous les circuits de distribution. A Altkirch, Olivier Boule est de ces  détaillants qui ont fait confiance à l'entreprise de la famille De Voeght. Chaque circuit ses produits. La force de Domo réside dans l'étendue de sa gamme, plus de 400 produits électroménagers dédiés à l'univers de la maison, près de 50 nouveautés chaque année et un bon rapport qualité - prix. En 2026, l'industriel belge soufflera 40 bougies et fêtera 40 années de croissance et d'innovation. 

De Domena à Domo, Céline Kohler elle est revenue à Altkirch où elle développe avec une force de 30 vendeurs le premier marché à l'export de sa maison-mère, la France. 


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