Les derniers moines venaient de partir quand le tournage s'est installé à Notre-Dame d'Oelenberg en juin dernier. L'abbaye de Reiningue a prêté ses murs à la réalisation de "Doux Jésus", le film routard de Frédéric Quiring, à venir en salle en avril.
Le réalisateur de "Notre tout petit mariage" est en tournée promotionnelle pour sa comédie.
Nous l'avons rencontré dans un bar cosy de Mulhouse avec son actrice Marylou Berry (qui tient le rôle principal) et Laurent Riche, président de l'Agence d'Attractivité Mulhouse Sud Alsace. Frédéric Quiring est venu en Alsace parce qu'il espérait une aide de la Région. C'est la mission cinéma de l'agence mulhousienne qui a mis de l'argent. 15.000 €, presque un tiers de son budget annuel. Avec un retour sur investissement. 1 € dans un tournage en rapporte 5 à 7, rappelle le maire de Kingersheim. De toute façon, le cinéaste a eu un coup de cœur pour le territoire. "C'est une région très inspirante" qui lui a donné les paysages dont il voulait et les vieilles pierres religieuses ont fait le reste. Tourner à Paris devient compliqué, mieux vaut se tourner vers la province. Alors pendant trois semaines l'été 2024, l'équipe de Frédéric Quiring a travaillé dans l'agglomération mulhousienne, à Reiningue et Brunstatt. De quoi générer 1300 nuitées. Mais s'agissant d'un road movie, il a circulé dans le Grand Est.
"Doux Jésus" est un film sur la foi, une adhésion humaine qui appartient à tout le monde et qui n'est pas exclusive à la confession, explique Marylou Berry. La comédienne se souvient que la religion réunissait la famille. Elle campe sœur Lucie, religieuse candide et dévouée, qui fuit son couvent à la recherche d'un amour perdu. Son personnage doux et solaire va plonger dans un monde inconnu des moniales, avec ses codes, ses surprises, ses tentations. Et sur ses traces, une Isabelle Nanty en mère sup. L'actrice qui surfe sur la vague Tuche avait enfin dit oui à Frédéric Quiring sans lire le scénario. Les deux se connaissent de longue date, Isabelle étant par ailleurs professeure d'art dramatique.
Alors que le prince Carnaval et sa cohorte venaient de converger vers la festive place de la Réunion, Frédéric et Marylou devaient, après une choucroute, assurer les avant-premières de Cernay et Mulhouse ce soir-là. Le lendemain, ce serait Colmar et son festival du film.
Avec le même bonheur d'aller à la rencontre du public. Le réalisateur et l'actrice sont convaincus que leur film est fédérateur. Il touche les gens sans les enfermer dans un cloître. Et Marylou a dû "mettre en bouche des mots qu'elle n'avait jamais dits". Doux Jésus !
En salle le 9 avril