12 avril 2024

IL FAUT SAUVER LE SOLDAT MHA




En fin d'année à Dannemarie (Haut-Rhin), l'imposant bâtiment en briques rouges de la rue de Bâle aurait pu fêter 100 ans de vie industrielle. Les scooters Peugeot appartiennent à hier, mais aujourd'hui, il fait mémoire de la Grande Guerre.




Depuis quelques jours, le Mémorial de Haute-Alsace a rouvert ses portes au public. Le vent mauvais de l'automne s'est dissipé et c'est d'aujourd'hui que mes interlocuteurs Léonard et Roland parlent. On fait table rase du passé, déterminés à faire avancer "un paquebot remis à flot après trois mois de préparation intensive". Une nouvelle équipe est mandatée par la Ville pour conduire le musée, assignée à atteindre les 5.000 entrées et à limiter le déficit à 20.000 € pour la première saison de l'après, jusqu'à début novembre. Sous gestion municipale précédemment, le MHA a compté deux directeurs et une chargée d'accueil. Avec les bénévoles de l'association de gestion, au nombre d'une vingtaine, un permanent féru d'histoire assurera les visites guidées prochainement. Des étudiants complèteront l'effectif, mais les bonnes volontés restent les bienvenues. Au dernier salon Festivitas de Mulhouse, des centaines de contacts ont été pris. Des groupes sont annoncés. L'armée est intéressée aussi. Le devoir de mémoire ne doit pas s'éteindre.




Pendant la trêve hivernale, le musée a été nettoyé et a connu quelques transformations. "Les Tranchées oubliées" qui donnent corps à une partie de l'impressionnante collection de Jacky Sontag, permettent un parcours immersif et chronologique. Français et Allemands se font face dans une ambiance sonore reproduisant une scène de guerre. Le cheminement est traversant. Les mannequins figés pourraient se réveiller avec un peu d'imagination. Il faut compter une à deux heures pour apprécier la visite parmi la multitude de vestiges du début du siècle dernier, dont les uniformes de soldats américains et leurs casques en demi-soucoupe. Avant de finir par la boutique, il ne sera pas inutile de plonger dans la période du retour à la France, quand 90% des Alsaciens ne comprenaient rien à la langue de Molière. Temps du tri de la population et de l'épuration vingt-cinq ans avant celle de la Libération…





Léonard Scherrer et Roland Poillet



Dans cette petite ville de Dannemarie (2300 âmes environ), un magnifique musée rappelle qu'un territoire au sud de l'Alsace a subi près d'un demi-siècle dans les serres de l'aigle noir de Prusse. Un mémorial qu'il serait impensable d'effacer.


Le Mémorial de Haute-Alsace se visite du mercredi au dimanche de 10H à 17H30.



                                             memorial-haute-alsace.fr 

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