21 novembre 2019

FOIRE STE-CATHERINE ET CATHERINETTES




Les 17 H sont passées, la nuit étreint Altkirch. Certains stands sont déjà dans la pénombre. La sous-préfecture du Sundgau finit sa journée de la Sainte-Catherine.
Autant que je me souvienne, je n'ai jamais été en congé pour la foire annuelle depuis ma scolarité. L'actualité fait que je le suis par un hasard du calendrier. De retour d'Allemagne, j'ai pu cet après-midi y faire un tour en prenant le temps, un peu plus de deux heures, car à la Sainte-Catherine, on a de grandes chances de croiser un voisin, un ami, une copine.
C'est le rendez-vous que tout vrai Sundgauvien honore de sa présence.






Quand j'étais enfant, je me réjouissais de l'animation créée dans mon quartier, les premiers marchands installant leur camionnette dès la veille au soir. Les machines agricoles montaient sur la place Jourdain, les concessionnaires plaçaient leurs voitures. Le cliquetis des stands, le gémissement des barrières dans la nuit. Et quand le jour était levé, nous partîmes gonfler la marée chalande. C'était hier.








Il ne reviendra plus le temps de la foire avec ses huit cents stands. Changement d'époque, hyper-sécurisation avec Vigipirate notamment. Pour rentrer chez moi, j'ai dû présenter mes bagages. Cela n'entrave en rien la bonne humeur générale de la manifestation que saint Pierre a éclairci aujourd'hui et où le vin chaud réchauffait les agriculteurs (et les autres). Moins de vendeurs, moins de monde, une fréquentation plus resserrée sur la journée, mais des commerçants d'une incroyable longévité comme Jean-Pierre qui fait le voyage de Strasbourg depuis plus de cinquante ans. Il a les traits d'un homme qui a trimé. Plus haut, j'échange avec une jeune vendeuse qui n'a pas vu ses enfants depuis trois jours et qui a réservé son lit à l'hôpital. Elle a fait mille bornes pour rentrer un peu d'argent, car les Fêtes approchent. Dans la haute ville, une autre marchande plus âgée rappelle combien il est dur de vivre du commerce et surtout de la retraite de commerçant... En descendant vers la ville intermédiaire, des cartons abandonnés. Il était un peu seul tout à l'heure, le cireur de chaussures. Il y avait beaucoup d'espaces vides cette année. A l'heure où je pose ces lignes, beaucoup ont rangé. Mais depuis toujours, quand le jour décroît, le ronflement d'un groupe électrogène. Quand ces engins se mettent en route, la foire est sur le point de s'achever. "Wedder a Kàthrina umma" (encore une de passée)...







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