Nina et Lolo (2014) |
NINA
A
la fin des années 80, Radio Portesud faisait voyager le Sud Alsace
sur « la bonne latitude ». Blandine était troublante,
Tony hors sol comme on dirait aujourd’hui, Liselotte
« chantonnait » dans ses interventions.
Les
années passaient. Les animateurs précités ont pris un autre vol.
D’autres ont suivi. Nina entra un jour dans mon environnement. La
première image qui me revient est celle de notre rencontre à
l’Auberge du Zoo. Je me souviens de son visage rieur et de ses
lunettes espiègles.
A
l’état civil, cette petite dame multi-facettes apparaît sous
Christina Irène Boigeol. Nina Christina revient familièrement. Pour
ses collègues et pour une raison incompréhensible, elle s’appelle
« la vieille ». Il faut probablement chercher
l’explication dans la longue route de notre animatrice –
réalisatrice, illustration vivante de ce qu’un individu peut
accomplir durant son existence dans la diversité de ses parcours.
Nina a eu plusieurs vies professionnelles. Le fil conducteur étant
possiblement la relation humaine.
Les
archives de la rédaction me renvoient à deux événements
marquants. Une Nina appelant le secours médiatique depuis son
restaurant de Fessenheim pour faire valoir ses revendications.
Une
Nina militante qui passa outre la supplication de son employeur en se
présentant aux législatives de 1997 contre le lion d’Altkirch et
qui fit un score confidentiel. Les gens de média ne font pas les
meilleurs candidats politiques.
Nina,
c’est un peu plus que le quart de siècle derrière le micro.
« Toujours de bonne humeur » à la promotion, bougonne
dans les couloirs. Une star de l’audiovisuel quoi. Nous avons donc
longuement cheminé ensemble dans la même entreprise sans nous
connaître vraiment. Un collègue est réputé ne pas être un ami.
Nina
va prendre de la hauteur à l’âge où commence la vie selon Udo
Jürgens, chanteur allemand qu’elle a contribué à promouvoir en
miaulant à l’antenne. Après avoir maintenu la flamme alémanique
sur Dreyeckland, elle va rallumer les fourneaux d’une auberge de
fond de vallée et rassasier d’autres consommateurs de passage.
La
radio est comme un disque. Le dernier sillon atteint, la musique
s’arrête.
Nina
aura été une figure de l’épopée Dreyeckland, la radio née à
cause ou grâce à Fessenheim. Je n’aurais pas imaginé qu’elle
coupât son réacteur avant que ne se taisent ceux de la centrale.
Bonne
route Nina, toi qui sais que le bonheur est en cuisine.
Nina est aubergiste au lac d'Alfeld depuis le printemps 2018.
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