2 mars 2017

MIGRANTS


Giboulées de mars
Le ciel déverse ses larmes
La place de la gare est un hiver
Dans l'abribus battu par le vent
Un couple et deux jeunes enfants
En habits de fortune
Le père est transi de froid
La tête encapuchonnée
La mère fixe le vide
Les petiotes ne bougent pas
La famille attend
Autour d'un bagage
Reliquat d'une vie radiée

Quelqu'un viendra la recueillir
Mettre fin à une longue errance
Ce soir elle aura sans doute un toit
Pour un provisoire indéterminé
Dans un paysage de petite montagne
Où court la bise
Entre hôtes porteurs de chaleur et citoyens méfiants
Parmi d'autres naufragés de la guerre
La pluie ne cesse de tomber
La petite famille reste figée
Je revois les migrants croisés l'an dernier
Je vais prendre un train
J'ai soudain un peu plus froid



Pascal Kury 02 mars 2016

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