27 décembre 2016

UN MATIN A BELFORT



Belfort le 26 décembre. Tandis que l’Alsace se remet paisiblement des festins de Noël ou les prolonge, la cité au lion reprend le cours normal de la semaine de travail. Bien que beaucoup soient en congés.

 
Cette année, la Saint-Etienne tombe le lundi. Quand vers dix heures j’entre dans le centre de Belfort, je vois une ville semi-endormie. Nombre de commerces sont encore fermés. On est loin de la ruche d’avant le réveillon. 

Pourtant, les forces commerciales de Belfort invitent régulièrement les voisins haut-rhinois à une migration consommatrice les jours fériés spécifiques à l’Alsace – Moselle, le deuxième jour de Noël et le vendredi saint (ou « vendredi belfortain »). 

Lundi matin donc. Je n’aurai  pas l’embarras du choix pour les boutiques. Mais il faut passer par les immanquables de la place, le Monoprix et les Galeries Lafayette. Le premier semble en travaux depuis belle lurette. Il lui manque la marquise. A l’intérieur, le revêtement de sol luit comme une patinoire mais nous cherchons avec difficulté des traces de Noël dans la décoration. Au sous-sol, c’est la surface alimentaire, toujours tristounette. Le rayon poissonnerie est comme une coquille vide. Aux caisses, une hôtesse aussi gaie qu’un plat d’huîtres indigeste… Je trouve mon bonheur (simple) dans une serviette fabriquée en France par une vieille maison.

Changement d’ambiance dans le plateau piétonnier avec les Galeries. Le Monop’  vu précédemment  n’est  pas donné malgré ses éponges premier prix, mais ici, c’est une autre atmosphère et une gamme supérieure. Je pense inévitablement au regretté Globe de Mulhouse. Ah, l’univers des grands magasins, leurs couleurs, leurs odeurs. Sobriété dans les suspensions de saison. A se demander si Noël fiche les boules ? La fête est finie dans le commerce, place au blanc, dont les parures de lit s’affichent, très colorées. C’est le soleil catalan de Desigual. A la caisse, un petit échange avec l’employée qui me parle de la journée alsacienne. Dommage que l’effectif de ce bâtiment fonde. Il ne serait plus que de trente personnes… 

Je me souviens d’avoir travaillé dans cette charmante ville de province il y a vingt ans. Certains commerces ont disparu comme la boucherie chevaline et la pâtisserie du boulevard Carnot. Mais face à la gare, devenue vintage, la douce maison Klein, les maîtres chocolatiers… J’y prends toujours plaisir à une dégustation. Quant à l’établissement ferroviaire, j’en déduis qu’il est désormais octogénaire, puisqu’il est contemporain du Front populaire…

En quittant Belfort, je repasse devant le cours Notre-Dame-Des-Anges dont l’église a été balayée pour dangerosité, elle qui n’était guère plus âgée. Beaucoup de souvenirs me rattachent à la cité des Trois Sièges et curieusement aucun amour. Pourtant si elle avait été plus jeune, Mimi m’aurait sûrement fait la cour, si j’en crois la confession de cette femme extraordinaire qui s’endormit définitivement en décembre 1997.  



Belfort et moi avons en effet une relation bien particulière.

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