29 septembre 2016

BLUME, FLEUR DE LA CUISINE REGIONALE




En marge du rallye Baiersbronn Classic, escale déjeunatoire et souvenir dans une vieille maison d'Obertal.

C'est une femme âgée qui nous accueille, la démarche mal assurée mais avec la voix ferme des gens de labeur. Erika, 78 ans, nous indique la table. Le restaurant commence à se vider, nous sommes un peu en retard.

Bientôt, un grand garçon nous rejoint. Theo HuB, plus jeune que son âge, la cinquième génération de la dynastie hôtelière et responsable de l'établissement. C'est lui qui dirige la cuisine aussi. Sa carte se nourrit des produits du terroir dont le parc national, avec un supplément d'herbes. Mais dans cette région touristique, le restaurateur a intérêt à offrir les incontournables, schnitzel, wurstsalat, truites...Pas question de rivaliser avec les tables de luxe, ici on savoure le traditionnel mais dans la qualité et le respect des mets et des saisons. Le Gasthof Blume est fréquenté essentiellement par une clientèle de proximité. Il est réputé entre autres pour la salade de pommes de terre.
Fondé en 1867, l'édifice est encore un hôtel de campagne de 18 chambres, qui n'a pas vocation à grandir, la famille HuB étant attachée au cachet de la structure, un havre de paix dans un environnement favorable à la détente.

                                                            La vie reprend 

Nous sommes là pour sonder les mémoires. En 1946, au lendemain de la guerre, sous occupation française, le Ruhestein fut le cadre d'une course de motos inédite. Les vainqueurs militaires s'étaient montrés magnanimes dans un contexte d'indigence et de carburant rare. Ils avaient autorisé cette épreuve sportive qui allait enflammer la route des crêtes. 30 à 40.000 spectateurs avaient assisté à cet événement sans lendemain. Toute la vallée voulait voir ces engins dans un joyeux vacarme et sans doute dans un nuage d'échappements...
Erika scrute ses souvenirs. Elle avait 8 ans à l'époque. Elle se souvient d'être montée à pied, comme tout le monde alors. De cette course mortelle aussi pour des pilotes. De ces engins d'un type nouveau qui annonçaient d'autres temps. Et de cette délicieuse marmelade au citron... Quand la vie reprend...

Erika a trimé toute sa vie manifestement. Elle a aussi eu la joie de rencontres marquantes, comme en 1954, année du triomphe des footballeurs allemands...
Son fils




Theo, 43 ans, n'a pas le temps de penser aux vieilles voitures. Mais le rallye Classic  générant des retombées pour l'ensemble de la vallée, il participe à l'effort collectif en soutenant les associations investies. Son regret: ne pas parler le français. Car dans ce coin d'Allemagne entre Strasbourg et Stuttgart, les Alsaciens sont nombreux.

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