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Herrade von Meier est à l'affiche du film "De mauvaise foi" sorti sur les écrans français le 7 mai. La comédienne tient enfin son premier grand rôle au cinéma. Et la tournée de promotion s'est achevée le 9 à Altkirch, sa ville natale. Le Palace Lumière a rempli la grande salle à l'occasion de cette projection - rencontre qui a ému l'actrice.
Sélectionné au Festival de l'Alpe d'Huez dédié à la comédie, "De mauvaise foi" est produit par Saje, promoteur d'œuvres en rapport avec le témoignage chrétien. Le tournage a eu lieu l'été dernier, 27 jours de travail entre Dijon et Paray-le-Monial. Herrade (Blandine) donne la réplique conjugale à celui qu'elle considère comme l'un des meilleurs acteurs français du moment, Pascal Demolon (Réginald), "assurément" à l'aise dans son rôle de "notaire vieille France" de province. Réginald et Blandine sont châtelains dans cette Bourgogne riche de vieilles pierres et de spiritualité. Ils ont une fille, Athénaïs (Romane de Stabenrath), convoitée par un jeune loup prétentieux, Eliott (François-David Cardonnel). Deux mondes s'opposent. Celui de l'éducation dans la foi chrétienne avec bienséance et celui de la réussite tapageuse d'un monde qui écarte les loosers. Réginald et son break Volvo versus Eliott en Tesla rouge. Les tenants d'une tradition gastronomique et les antispécistes végétaliens.Les catholiques et les athées.
Le film réalisé par le jeune Albéric Saint-Martin est adapté du roman "Les pieuses combines de Réginald". Voilà un officier ministériel propriétaire d'un château aussi étanche qu'une passoire avec une chapelle dévastée. De coûteux investissements s'imposent. Avec son associé Edmond (Philippe Duquesne), cet auxiliaire de justice madré va se donner les moyens de sauver son patrimoine. Les ingrédients de la bonne comédie française sont dans la recette avec des personnages originaux, un héritage de comtesse, deux prétendants pour une demoiselle et des gags comme les cônes de signalisation pour privatiser le stationnement et le déconnant système d'arrosage connecté. Désirée par Eliott, l'homme aussi pressé que les GAFA son univers, Athénaïs séduit bientôt Arthur (Jean-Baptiste Lafarge), portraitiste talentueux. Cela rappelle "Titanic" avec la jeune fille tiraillée entre la fortune et la bohème.
Mais c'est encore un film de foi chrétienne. Car pour obtenir la main d'Athénaïs, le candidat doit se tourner vers l'Eglise. Eliott ne croit pas ; Arthur ne sait pas. Alors on embarque tout ce petit monde pour Paray et un pèlerinage inattendu. Le moment peut-être le plus fort pour un chrétien dans ce film, qui restitue la ferveur du culte au Sacré-Cœur. Quant à Herrade von Meier, elle incarne une maîtresse de maison droite, douce mais suspicieuse envers un mari accaparé par son téléphone. Heureusement, tout se termine comme dans un conte de fée.
Les critiques pointeront certaines maladresses, je me souviens de cette Comtesse plus alerte que mourante, mais voilà un film qui se vit comme une escapade en Côte-d'Or, qui "fait du bien qu'on ait ou non la foi" me glisse Herrade. 1H34 d'aventures amusantes, touchantes, décalées, loin de l'ultraviolence de nombreux films d'aujourd'hui. Sans scène de douche inutile, sans agapes de couette. Sans cigarette à chaque nouvelle scène, mais une pipe désuète pourtant du meilleur effet comme l'est celle du capitaine Haddock à Moulinsart. Un autre héros qu'incarnerait à merveille Pascal Demolon.
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Herrade von Meier devant la librairie - café Mille Feuilles d'Altkirch |