Moernach sur la route de Ferrette, au cœur du Sundgau. Dans cette paisible campagne après deux mois d'été, le monde paysan de Haute Alsace s'est retrouvé le 20 août pour promouvoir le travail de la terre et distinguer ses talents.
Les Jeunes Agriculteurs du Haut-Rhin ont créé "Sillon d'énergie", une manifestation festive autour d'un concours de labour, la 64e finale départementale pour candidats de 16 à 35 ans et travaillant dans l'agriculture. Ce concours fut initié après la guerre par les Jeunes Agriculteurs déjà. Le labour étant une technique de travail du sol destinée à assouplir la terre et la préparer aux semis. Un bon labour se caractérise par "des sillons bien réguliers et droits, une raie propre et nette, un terrage et un déterrage soignés et un enfouissement parfait des résidus".
Posés sur
le pré comme une poitrine féminine, deux ballons verts à
côté d'une exploitation laitière. Une unité de méthanisation et une
activité traditionnelle. Des remorques vantant les biodéchets en guise d'arche de bienvenue. Pour faire le lien entre agriculture, production d'énergie, environnement et emploi.
J'y ai rencontré Mathieu, double actif. Issu du monde agricole dans lequel il s'investit encore partiellement, car il ne pourrait plus en vivre à l'en croire. A 32 ans, cet agriculteur de Heiwiller pouvait encore disputer l'épreuve de labour. Sur un Renault de 130 chevaux.
C'était dans le Sundgau, avec des engins de générations différentes, les vieux tracteurs au rouge défraîchi rugissant derrière les mastodontes rutilants au repos.
Avec le soleil de face sur le champ à travailler, la présence encore de cow-boys de l'ouest départemental, la plaine qui se présentait à contre-jour prenait des allures de grand espace américain. A quelques kilomètres de la médiévale église de Feldbach, la terre de Moernach est toujours cultivée, mais j'y ai décelé un sillon d'énergie nouvelle.
AGAPES & AVENTURES Se laisser porter et se laisser surprendre. "Il n'y a pas de hasard, mais des rencontres." Voir aussi LES LETTRES DE PASCAL K leslettresdepascalk.blogspot.com
21 août 2017
18 août 2017
LE DERNIER JOUR DE JENY
Dimanche
18 août 2013
Le
jour tant redouté est arrivé. J'aurais aimé qu'il n'existât pas. Mais la coupe
s'est présentée. J'avais réglé le réveil sur sept heures pour allonger la journée.
Il ferait encore relativement beau.
(...)
A
17 heures, nous étions à l'EuroAirport. Cette plateforme que je fréquente
professionnellement depuis un quart de siècle, que je connais comme mon
appartement, où maintenant je devais conduire la femme que la France
m'enlève... Le ciel s'était ennuagé davantage.
17H30.
Check-in réalisé au guichet 66, côté suisse. Ce n'est pas la foule dans
l'aérogare, plutôt déserte secteur français. Sandra opère.
Le
vol est programmé pour 19H55. Mais d'abord, en finir avec les formalités de
l'Etat français. Trouver la police aux frontières. Depuis que le passage est
libre entre les deux zones de départ, difficile de la rencontrer. A
l'information côté helvétique, l'agent de comptoir obtient qu'un fonctionnaire vienne à nous.
Un
policier en civil, un touriste presque, en tenue de téléspectateur de match de
foot, mais cool. L'intéressé n'en revient pas qu'on respecte les injonctions de
la préfecture. Il n'a pas l'habitude. Il ira mettre le cachet de son service,
mais Jeny devra être porteuse de ce document en débarquant à Vienne, porte de
sortie de l'espace Schengen. Sinon, il pourrait lui en coûter et là encore être
menacée de ne pas remettre les pieds chez nous...
18H15.
Jeny a envie d'un chocolat chaud, que lui prépare un distributeur. Nous sommes
quasiment seuls dans le hall, en face d'une employée d'Air France qui ne sait
pas comment tuer le temps. Or il s'écoule.
18H30.
Nous nous rapprochons de l'embarquement. Un tour rapide sur la terrasse via les
sculptures de Tinguely et nous voilà près du contrôle. Des couples. Des
embrassades. Une fille larmoie contre son chéri. La bouche de Jeny est triste. Mes lèvres
épuisées. Quelques baisers. Nous nous renouvelons les promesses. “Pom rak chun”
lui dis-je encore. Sa main est chaude.
18H46. Jeny a essuyé ses yeux et s'engouffre dans le dédale. Le premier contôleur est tout sourire. Puis elle disparaît. Je ne la revois plus.
18H46. Jeny a essuyé ses yeux et s'engouffre dans le dédale. Le premier contôleur est tout sourire. Puis elle disparaît. Je ne la revois plus.
Je
retiens ma peine. Mes pas sont lourds, incertains, ma pensée obscurcie, je quitte
l'aérogare. Lentement. A la caisse, une vacancière pousse un cri: elle doit
s'acquitter de 60€ de stationnement...
Les
cieux se sont obscurcis.
J'avais
promis à Jeny d'assister à son décollage. Je me dirige vers le belvédère de
Blotzheim où beaucoup passent outre l'interdiction de circuler en voiture. Nous
sommes une vingtaine, des pique-niqueurs, des proches de passagers comme moi,
des connaisseurs de l'aéronautiaue, comme … Paulo, qui à ma surprise, est venu
pour le 777 cargo coréen (et pour mon amour).
easyJet
distille ses vols et met de l'orange dans le gris foncé. Des gouttes tombent.
20H. Le bimoteur à hélices d'Austrian s'avance. Il glisse dans le sens opposé. Il m'envole ma Jeny.
La pluie tombe.
20H. Le bimoteur à hélices d'Austrian s'avance. Il glisse dans le sens opposé. Il m'envole ma Jeny.
La pluie tombe.
19
août 2013
17 août 2017
LES BOUQUINS D'OELENBERG
C'est l'été, le temps du recul, de la pause, de la lecture. Dans la paix des champs qui ceignent ses vénérables murs, Notre-Dame d'Oelenberg pointe ses tours dans le ciel de Reiningue. Pourtant, en cet après-midi d'août, la fréquentation est inhabituellement élevée pour un jour de semaine. Nous sommes au lendemain de l'Assomption certes. Des pèlerins, des touristes, des clients du magasin monastique, des habitués...
Au cœur de l'été donc, un des derniers monastères, fondé par les Eguisheim au XIe siècle, propose une vente de livres. C'est la deuxième fois que l'abbaye ouvre ses portes pour une telle manifestation destinée à financer de coûteux travaux. L'entretien des lieux dépasse largement la capacité financière des moines trappistes cisterciens.
Dans la grande salle de l'abbaye, transformée en salle de vente, une profusion de bouquins. L'approvisionnement ne tarit pas, les réserves étant riches et les donateurs au rendez-vous. Pas de tarif pour la librairie, chacun donne ce qu'il peut / veut. Aux livres s'ajoute cette fois une brocante, avec de belles pièces aux prix convenus avec un professionnel.
Pour Gilles, un ami d'Oelenberg venu offrir son temps à la communauté, cette vente d'été est d'abord un soutien aux religieux qui vivent de leurs mains et de la prière.
La vente - brocante de l'abbaye d'Oelenberg est ouverte jusqu'au 26 août, sauf le dimanche.
www.abbaye-oelenberg.com
NAGER DANS LE RHIN BÂLOIS
Bon an mal an, quelque 5000 nageurs participent au Rheinschwimmen de Bâle. La 37e édition s'est déroulée le 15 août dans des conditions agréables une fois de plus. La descente du Rhin, réglée entre le Schaffhauser Rheinweg et la Johanniterbrücke, est envoyée à 18H. Elle est organisée par la SLRG, société suisse de sauvetage maritime, avec de nombreux sponsors. Le parcours s'adresse à de bons nageurs, qui emportent leur sac de natation. La 37e a attiré entre 4500 et 5000 adeptes d'une expérience recommandée par les Bâlois.
Photos du Rheinschwimmen 2015 Pascal Kury
16 août 2017
L'ASSOMPTION AU GRÜNENWALD (SUNDGAU)
Mardi 15 août. Il est 9H45 quand j'arrive devant la chapelle Notre-Dame du Grünenwald, sur les hauteurs d'Ueberstrass, dans cette inséparable vallée de la Largue que je fréquente depuis plus de trois décennies. C'est l'Assomption, la commémoration du grand voyage de la Vierge au Ciel. Une belle journée d'été, lumineuse sur l'Alsace. Pèlerinage marial, le Grünenwald attire des fidèles du Grand Est et du Territoire de Belfort. Pour la Pâque d'été, comme l'a déclaré l'évêque auxiliaire Mgr Dollmann, la foule a tôt fait d'investir les lieux. De fait, il faut récupérer des bancs de plein air pour compléter le parvis, au centre duquel de douces mains ont réalisé quelques heures plus tôt une grande fresque à partir d'images saintes et confectionnée d'une multitude d'éléments naturels : cailloux, grains, fleurs, tomates, poivrons, raisins. Une éphémère œuvre d'art populaire que d'ardents villageois reconstituent chaque année pour la montée au Ciel de Marie. Au centre de cette réalisation qui suscite l'admiration, la Vierge de Fatima sur un nuage fleuri.
L'office du jour est célébré par le prélat sundgauvien, entouré des ministres locaux et du confrère huninguois Mathieu. Mgr Dollmann donnera encore dans l'après-midi une conférence, avant les vêpres.
Le soir va tomber quand le ciel s'assombrit. Des nuages orageux couvrent la région. Mais la procession nocturne du Grünenwald sera une fois encore préservée des intempéries. Il y a moins de monde que le matin, cependant davantage de jeunes, pour un rosaire itinérant qui finira dans la chapelle, de nouveau pleine.
A l'heure de la séparation, la nuit est installée mais je rentre avec un bonheur indicible. J'aime particulièrement le 15 août, fête nationale française avant la Révolution, coupure chrétienne au cœur de l'été, qui me donne enfin d'honorer l'invitation de la Femme définitivement choisie par Dieu.
14 août 2017
EN FAMILLE AVEC ROSE ET LOUIS DANS LES VOSGES
Le massif des Vosges est présenté par ses promoteurs comme "naturellement tourné vers les familles". Pour développer et diversifier l'offre touristique 4 saisons en direction de ce public, la filière "Massif des Vosges en famille" a finalisé la création d'un réseau de 10 jeux de piste gratuits dans autant de stations - vallées participant à la démarche : Ballon d'Alsace, Rouge Gazon, Bussang, Markstein, Ventron, La Bresse, Gérardmer, Schnepfenried, Lac Blanc et Champ du Feu. Ces jeux de piste sont conçus pour toute la famille, petits et grands. Les scénarii, distincts, valorisent l'histoire, le patrimoine et l'environnement. Le fil conducteur étant deux personnages, Rose et Louis.
Récemment, l'office de tourisme de Guebwiller a présenté le nouveau jeu de piste du Markstein. Celui-ci vous emmène, en 9 étapes, à la chasse aux myrtilles. Compter 1H15 en moyenne.
"Sur la piste des myrtilles" a été réalisé par l’office en partenariat avec le syndicat mixte du Markstein Grand-Ballon et l’OT de la Vallée de Saint-Amarin. Le point de départ du jeu se situe au Col du Hahnenbrunnen.
Pour la petite histoire, Rose et Louis rendent visite à leur mamie Anna, cuisinière à la ferme-auberge du site. Seulement voilà, leur mamie Anna est bien embêtée car elle n’a plus de myrtilles pour préparer sa fameuse tarte. Rose et Louis sont donc chargés d’aller en chercher à la ferme-auberge voisine. Mais à qui doivent-ils demander les myrtilles ? Pour le découvrir, les familles munies d’un carnet de jeu et d’une carte, partent à la recherche d’indices. Pour résoudre les énigmes, rien de bien sorcier, il suffit d’être curieux et d’avoir un bon sens de l’observation !
A Gérardmer, nous retrouvons Rose et Louis sur les traces de papy Gérard. En 1941, Gérard a 11 ans et quitte la Perle des Vosges pour fuir la guerre. Avec sa famille, il s'installe dans le Nord et y fait sa vie. En revenant bien plus tard dans sa ville d'enfance avec ses petits-enfants, mais aussi Rose et Louis, il va se mettre en quête de souvenirs de jeunesse, à partir d'un plan de 1940...
"Le Massif des Vosges en famille" est une une des 5 filières stratégiques des acteurs touristiques de ce territoire allant de Wissembourg à Belfort. Il est piloté par le conseil départemental des Vosges, sous la responsabilité de Maryse Côme, qui travaille avec les 10 stations concernées et une douzaine de référents, à l'écoute des attentes familiales.
Maryse Côme |
Léonie, référente famille |
Jeux de piste, jeu de l'oie géant, balades en familles, circuits poussettes, autant de propositions pour capter et fidéliser un public dans une moyenne montagne accessible à tous et à dimension humaine.
www.massif-des-vosges.com/en-famille
13 août 2017
DANNEMARIE : LES SILHOUETTES EN VACANCES !
Dimanche 13 août 18 heures. Une centaine de personnes sont présentes sur le parvis de l'hôtel de ville de Dannemarie, pour la remise des silhouettes qui défraient la chronique estivale dans la petite ville mais bien au-delà. Dannemarie a fait de 2017 l'année de la Femme. A ce titre, elle a installé de nombreuses silhouettes féminines et d'accessoires féminins sur son territoire. Certaines pas du goût du tout des Effronté-e-s, association strasbourgeoise qui a saisi le tribunal administratif et obtenu le retrait des œuvres réalisées "par des bénévoles", sans argent public, souligne la mairie. La polémique enfle malgré la trêve estivale et tel un village gaulois, Dannemarie promet, forte de nombreux soutiens, de ne pas en rester là. La cité a interjeté appel d'ailleurs.
En attendant, la décision de justice a été respectée. Les silhouettes retirées. Mais cette fois, ce sont les Dannemariens eux-mêmes qui s'en emparent. Des citoyens solidaires de l'initiative municipale et inquiets de l'atteinte aux libertés se sont portés candidats à la prise en charge, d'ici à l'automne, des objets de la controverse. Ce dimanche soir donc, ils ont emporté leur silhouette qu'ils s'engagent à mettre en évidence dans leur propriété, de façon qu'elle soit visible de la rue.
Il y avait plus d'acquéreurs que de silhouettes évidemment. Paul Mumbach attend l'arrêt de la cour d'appel.
Si d'aventure Dannemarie était déboutée, le maire craint pour la Marianne aux appas saillants symbole de la République des Droits de l'homme.
Une bonne nouvelle dans cette tempête estivale : les touristes seraient plus nombreux dans le secteur de la Porte d'Alsace.
Même si les silhouettes prennent des vacances imposées.
Photos Adam Kossuth
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