Dans la rue
somnolente, quelques lieux de vie. C’est l’heure du dîner.
Ban Phaeng
regorge de petits restaurants tenus par deux ou trois personnes, souvent un
couple. Tantôt en dur tantôt sorte de paillote ouverte aux vents, la cuisine
s’effectuant devant, avec une installation sommaire. On ne s’embarrasse ni avec
la décoration ni avec le mobilier. Les références à la Nation sont là, couleurs
du royaume et du couple royal, mais aussi Bouddha qui diffuse sa paix depuis
son promontoire. Pour la vaisselle, rien d’étincelant, le pratique fait
l’affaire, le couvert à saisir dans le pot. La carte est plus ou moins fournie.
Pour les boissons, le choix est terrible, entre l’eau minérale et le soda dont
l’inévitable Coca Cola° qui étale sa puissance jusque sur la nappe
plastique…Avec un peu de chance, une bière thaïlandaise est proposée.
Voyage dans
l’assiette
Pour quelques dizaines de bahts, quelques euros, on vous sert un plat qui heureusement ne vous laissera pas sur votre faim. Porc, bœuf, poulet, crevette, calamar, poisson, soupe, riz, œufs, pâtes… Aux saveurs d’ici, aigres-douces, pimentées, exotiques. De jour comme de nuit, le spectacle de la rue ajoute à l’ambiance. Le soir, avec les éclairages et le coassement des batraciens, mais toujours avec les déplacements de scooters et le ronronnement des ventilateurs.
En quittant
notre table, nous croisons encore des restaurateurs ambulants sur side-car
thaï… Chacun son outil pour sustenter le travailleur ou le consommateur de
sortie, le touriste ne courant pas les rues ici.
Pour finir
sur un café, il faut encore arpenter la ville et obtenir enfin ce petit noir au
goût de succédané. Ce n’est pas le Pérou, mais ce n’est pas l’Italie non plus. Ça
aura été un voyage culinaire d’abord, aux parfums des rizières environnantes.
Août 2016 Pascal Kury