TF1
nous a offert quatre lundis soir dans le cauchemar de la Première
Guerre mondiale
avec sa fiction « Les Combattantes », une coproduction
avec Netflix à gros budget, 20 M€. C’était la création de la
rentrée de la Une en 8 séquences de 52 minutes. Le dernier volet a
réuni près de 6 M de téléspectateurs, contre moins de 5 en
moyenne les 3 lundis précédents. Cécile
Lome et Camille Treiner à l’écriture, Alexandre Laurent à la
réalisation. Les auteurs ont voulu rendre hommage à ces femmes
oubliées de l’Histoire, sans lesquelles la France n’aurait pu
continuer quand les hommes étaient au front. La flamboyance de
Marguerite (Audrey Fleurot), le sacerdoce de Sœur Agnès (Julie de
Bona), l’abnégation de Suzanne (Camille Lou) et le bovarysme de
Caroline (Sofia Essaïdi) en font des personnages attachants au
destin bouleversé et
meurtri par
cette guerre qui produit des bouchers et anéantit les cœurs. Les
scénaristes se sont investis du devoir de mémoire jusque dans les
décors.
Ainsi
les
Vosges ont-elles
accueilli une partie du tournage, elles qui avaient subi le front. On
aura reconnu la commune de Senones rebaptisée « Saint-Paulin »,
nom fictif en référence sans doute à Saint-Paul, petit village du
département. Et puis la manufacture royale de Bains-les-Bains,
parfaite
pour donner un environnement productif aux camions Dewitt,
Plombières-les-Bains encore…Une aubaine pour le conseil
départemental, qui a apporté son concours financier au titre de
territoire de tournage.
Comment ne pas aimer ces 4 femmes
si différentes, malmenées par cet univers d’hommes emportés dans
la spirale du chaos. Il
n’est de guerre propre. D’ailleurs ici apparaissent les gaz de
combat, peut-être en avance sur la chronologie de la Grande
Guerre. Mais ce sont surtout ces hommes toxiques qui hanteront ces
héroïnes d’un quotidien fait d’injustices,
de
larmes, de
douleurs
et de sang. Heureusement, l’officier chirurgien (Tom Leeb) fera
oublier leur lâcheté,
leur bassesse
et leur perversité.
Le final de la mini-série aura cependant laissé beaucoup sur leur faim. Sœur Agnès (à mon sens bien jeune pour être supérieure) quittera-t-elle les ordres pour rejoindre le soldat (allemand) qui lui aura fait connaître l’amour ? Suzanne épousera-t-elle son médecin urgentiste ? Caroline Dewitt reprendra-t-elle les commandes de l’entreprise de son défunt mari ? Pour Marguerite, la prostituée devenue ambulancière, la vie s’est brutalement arrêtée dans la fange rougie par le sang des soldats.
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