12 octobre 2022

LES (COM)BATTANTES DE LA GRANDE GUERRE

 





TF1 nous a offert quatre lundis soir dans le cauchemar de la Première Guerre mondiale avec sa fiction « Les Combattantes », une coproduction avec Netflix à gros budget, 20 M€. C’était la création de la rentrée de la Une en 8 séquences de 52 minutes. Le dernier volet a réuni près de 6 M de téléspectateurs, contre moins de 5 en moyenne les 3 lundis précédents. Cécile Lome et Camille Treiner à l’écriture, Alexandre Laurent à la réalisation. Les auteurs ont voulu rendre hommage à ces femmes oubliées de l’Histoire, sans lesquelles la France n’aurait pu continuer quand les hommes étaient au front. La flamboyance de Marguerite (Audrey Fleurot), le sacerdoce de Sœur Agnès (Julie de Bona), l’abnégation de Suzanne (Camille Lou) et le bovarysme de Caroline (Sofia Essaïdi) en font des personnages attachants au destin bouleversé et meurtri par cette guerre qui produit des bouchers et anéantit les cœurs. Les scénaristes se sont investis du devoir de mémoire jusque dans les décors.
Ainsi les Vosges ont-elles accueilli une partie du tournage, elles qui avaient subi le front. On aura reconnu la commune de Senones rebaptisée « Saint-Paulin », nom fictif en référence sans doute à Saint-Paul, petit village du département. Et puis la manufacture royale de Bains-les-Bains, parfaite pour donner un environnement productif aux camions Dewitt, Plombières-les-Bains encore…Une aubaine pour le conseil départemental, qui a apporté son concours financier au titre de territoire de tournage.

Comment ne pas aimer ces 4 femmes si différentes, malmenées par cet univers d’hommes emportés dans la spirale du chaos.
Il n’est de guerre propre. D’ailleurs ici apparaissent les gaz de combat, peut-être en avance sur la chronologie de la Grande Guerre. Mais ce sont surtout ces hommes toxiques qui hanteront ces héroïnes d’un quotidien fait d’injustices, de larmes, de douleurs et de sang. Heureusement, l’officier chirurgien (Tom Leeb) fera oublier leur lâcheté, leur bassesse et leur perversité.


Le final de la mini-série aura cependant laissé beaucoup sur leur faim. Sœur Agnès (à mon sens bien jeune pour être supérieure) quittera-t-elle les ordres pour rejoindre le soldat (allemand) qui lui aura fait connaître l’amour ? Suzanne épousera-t-elle son médecin urgentiste ? Caroline Dewitt reprendra-t-elle les commandes de l’entreprise de son défunt mari ? Pour Marguerite, la prostituée devenue ambulancière, la vie s’est brutalement arrêtée dans la fange rougie par le sang des soldats.


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