26 juillet 2022

BEAURONNE (DORDOGNE) : CHAMBRE DE POTES



Beauronne 1992. Je me souviens de ce festin de roi donné par les époux Ranouil en leur demeure bordant une départementale. Des mets campagnards arrosés de montbazillac 1975 pour finir sur les alcools bruns du Sud-Ouest et les bulles Mumm 1982. Rarement j'aurai été servi avec autant d'égards par des connaissances de vacances. 

Beauronne 2022. 30 ans ont passé, mes hôtes d'hier ont quitté ce monde depuis belle lurette mais ils demeurent définitivement attachés au nom de cette commune rurale du Périgord blanc où le hasard ou non m'appelle.



En quête d'un hébergement dans cette région que j'ai arpentée à de nombreuses reprises, j'ai été séduit par une maison d'hôtes à la campagne, le Moulin de Faye, à Beauronne donc. Comment ne pas être attiré par cette bâtisse typique du XIXe dans son environnement verdoyant ? La forêt de la Double, l'étang de la Jemaye, Périgueux à une demi-heure de route… 
En quittant Mussidan et les grands axes routiers, il faut s'engager sur un chemin qui nous emmène vers ce paradis. Un hameau constitué notamment d'un ancien moulin et de cette habitation de 125 m2 au sol. J'ai pu échanger au téléphone juste avant avec Florent, le propriétaire qui nous attend. Je ne le connaissais pas, mais c'est comme si c'était un ami de longue date. Dans son sillage, une chienne avance sa truffe. C'est Donna, un des habitants du domaine. Pour être au complet, la chatte Vénus, très discrète pendant notre court séjour.


L'accueil est aussi odorant. Il faut traverser une haie de lavande avant de pénétrer dans la vieille maison, retapée avec des matériaux traditionnels. Nous dormirons à l'étage, dans une spacieuse chambre, dans un lit à baldaquin en bambou. 

J'ai vite adopté cette demeure décorée sobrement mais où chaque saison doit être un roman. Les poutres apparentes, le plancher, le dallage ancien rassurent. Notre salle de bains est aussi généreuse.

Florent offre le verre de bienvenue. Il a deux autres hôtes ce soir, Eric* et Sandra* venus de Barcelone. Le premier est un ancien collègue, la seconde sa fille. Bientôt, les trois  nous laissent la maison pour aller pique-niquer un peu plus loin. Parinda et moi dînons rapidement sur la terrasse tout en longueur, avant de faire une petite promenade alentour. Je marche pieds nus sur la chaussée encore tiède, considérant la rivière et les arbres alignés comme des soldats.

Nous nous retrouvons tous enfin autour de la table pour parler de nos voyages et de nos vies. Un voisin rapplique, Steve, qui nous fait déguster du veau façon gitane. Ici, on est dans le partage et la convivialité. Le tutoiement est une évidence. C'est comme si on s'était toujours fréquentés. Florent veille d'ailleurs à ce que ses visiteurs se sentent chez eux dans ces vieilles pierres qui auraient tant à raconter. La journée a été interminable pour moi, il faut songer à se reposer. Dans ma couche rustique, je dormirai comme un loir, oubliant de contempler la nuit périgordine. Pas de pollution lumineuse. Pas de télé non plus. On choisit le moulin de Faye pour débrancher, même si le wifi est garanti. 



Le lendemain matin, pas le temps de s'attarder alors que tout invite à prolonger le moment. Florent ne se couche pas tard et se lève tôt. A l'heure du petit déjeuner, il fait tourner le lave-linge. C'est lui qui tient la maison. Quelques fleurs égaieraient cette vénérable maison où je n'ai vu ni pendule ni horloge. 






Chambres d'hôtes de Faye
24400 Beauronne
07 69 85 72 23

                                             contact@chambre-hote-dordogne.fr





* les prénoms ont été changés

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