28 novembre 2018

JOSEPH, PERE DE BETHARRAM



Joseph Domecq en 1997





A l'heure où je pose ces lignes, il s'apprête à être reçu par le Père en sa maison.
Joseph Domecq s'est endormi lundi matin auprès de ses frères à Pau. Cet après-midi, il est accueilli pour la dernière fois dans la chapelle qu'il a longtemps servie, dans son sanctuaire de Notre-Dame de Bétharram, à une quinzaine de kilomètres de Lourdes.

Bétharram, reposante escale au bord du gave émeraude, repos des pèlerins en route pour la cité mariale, havre de paix pour les automobilistes au long cours.
C'est sur le parvis de la chapelle que je fis la connaissance du père Domecq, l'été 1993 il me semble. Mon pèlerinage auprès de Marie m'emmène  inévitablement à Lestelle-Bétharram où mes parents me conduisirent au début des années 1980.


Ce jour de 1993 donc, Joseph balayait devant son église. Dès lors il devint notre ami. Chaque passage dans les Pyrénées lui valait un salut de notre part.
Il dut quitter l'établissement quelques années plus tard pour se retrouver dans une petite paroisse entre Oloron et l'Espagne, Sarrance, enserrée par la haute montagne. Il finissait sa vie ecclésiastique dans une presque solitude, loin des flux touristiques de Bétharram. 


A l'heure de la retraite, Joseph fut admis dans une communauté à Pau. Nous l'avons retrouvé à Lourdes en 2013. Le même petit bonhomme travaillé par l'âge, lui qui ne voulait pas vieillir. Il portait le béret béarnais.



Cet après-midi Joseph, le ciel est radieux sur Bétharram. La température printanière. Quand les anges voyagent, il fait beau, dit-on chez moi, qui suis à mille bornes dans la tristesse automnale. La chapelle où tu officias t'offre une voûte toujours étoilée. Je n'ai jamais oublié la douce senteur d'antan, mélange de vieilles pierres, d'encens et d'encaustique. Tu auras une messe digne de ce nom.

Puis on te portera en terre parmi tes prédécesseurs, confrères et frères du monastère. Le chemin de croix proche rappellera combien la vie n'est pas un fleuve tranquille, mais le gave de Pau bercera ton sommeil, dans la maison de saint Michel Garicoïts ton patron.

Dans mes interminables pérégrinations qui me faisaient traverser la France, ton sourire et ta discrète voix étaient déjà une bénédiction. 

Désormais il me reste ton seul souvenir. Et je te promets de te revoir, de me ressourcer à la fontaine de Saint-Roch, qui guérit les blessures et lave mes larmes.

Adiu Joseph !






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