Dambach-la-Ville en Alsace centrale. Commune viticole bien connue avec son grand cru Frankstein, mais aussi terre d'industrie avec les cigares et les brosses hier et toujours les chaussants avec Labonal, qui résiste dans la tempête du mondialisme.
Dambach et son vaisseau fantôme à l'entrée du ban, une usine morte dont l'écru perce la verdoyante mer de vignes.
Il me semble m'être déjà aventuré sur cette friche. En revenant des Vosges du Nord, je ne peux m'empêcher d'y retourner.
Un site industriel abandonné depuis quinze ans, dont l'histoire a commencé voilà 80 ans. C'était la teinturerie de Labonal, qui mettait en couleur le fil de coton et de laine du fabricant alsacien de chaussettes. Les anciens se souviennent des conditions éprouvantes de travail, la chaleur, la poussière, le bruit, l'eau bouillante... En 1998, l'usine devenue Teinturerie Centre Alsace après le rachat de Labonal par Kindy passa entre les mains du groupe Robert Blondel. Les dés en étaient jetés déjà car cinq ans plus tard, Henri Kempf, le dirigeant emblématique, dut fermer sa maison.
TCA est désormais une carcasse vidée que traversent les courants d'air. Tout ce qui a pu être démonté ou saccagé l'a été. Les murs sont recouverts de graffiti. Une immense galerie d'art temporaire dans un silence de cathédrale.
Mais la défunte TCA est en sursis. Elle est promise à la destruction, au profit d'un outil viticole. La vigne a plus d'avenir que le textile.
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