5 juin 2017

40.000 AU SLOWUP ALSACE !

Pour la cinquième fois consécutive, je participe au SlowUp Alsace, organisé le premier dimanche de juin en Alsace centrale par Alsace Destination Tourisme et ses nombreux partenaires. En 2017, la fête des déplacements doux tombe sur la Pentecôte. Fort bien pour les participants, qui auront loisir de récupérer le lendemain pour la plupart. Moins bien pour les organisateurs, qui craignent de ne pas trouver suffisamment de bénévoles. Finalement, avec un ciel variable et plutôt ensoleillé pour commencer, le 5e SlowUp alsacien sera un nouveau succès, avec sans doute plus de 40.000 adeptes, un record.



Habituellement je prends la route de Bergheim en voiture, où  un parking spacieux permet de rallier rapidement le circuit. Nous sommes quatre ce matin à quitter le Sundgau. Eloi, Noémie, Pascale et moi. Avec trois VTT/C et une trottinette. Le train nous paraissait évident. Départ 10H26 en gare d'Altkirch. Le trajet jusqu'à Mulhouse est court et sans difficulté. En gare de Mulhouse - Ville, l'affaire se présente moins sereinement. Sur le quai, nous formons un groupe d'une douzaine de candidats au SlowUp avec autant de cycles. Le TER 200 est annoncé avec un léger retard. Les voyageurs en seront quitte avec des minutes perdues supplémentaires, le temps d'embarquer personnes et engins dans une rame qui n'était pas adaptée, bredouillera la cheffe de bord dans son micro, en formulant les excuses de son entreprise. Des trains spéciaux étaient proposés depuis Strasbourg, mais non depuis le Sud Alsace. Belle équité. Une Riedisheimoise qui avait pris les devants s'était vu recommander le covoiturage pour Sélestat. Et les vélos ? ...
Nous voilà donc répartis en tête de train, Pascale et moi en première classe carrément avec les bicyclettes barrant les plateformes. Les contrôleurs ne passeraient pas. Nous n'en avons pas vu d'ailleurs, à l'exception d'un binôme assis tout près de nous, mais affecté manifestement à la LGV.
Sélestat est bientôt en ligne de mire, avec son château d'eau. Il faudra dix bonnes minutes pour sortir les vélos du TER. Le SlowUp peut commencer. 

Devant la gare de la cité humaniste, les premiers stands d'accueil et d'information. Les acteurs du tourisme sont omniprésents, il s'agit de vendre cette région d'Alsace au pied du Haut-Koenigsbourg et au-delà l'ancienne région administrative. Dans quelques instants, nous serons dans le centre de Sélestat, où les terrasses sont animées. Traverser cette ville de plus de 20.000 habitants dans ses artères libérées de tout véhicule à moteur, impensable naguère... 
Notre groupe s'enrichit du renfort de Géraldine, Aline et Ju. Les deux filles ont adopté le dress code de la manifestation, le blanc, pour célébrer les blancs du vignoble d'Alsace. J'ai opté pour le rouge, couleur de Pentecôte. Le SlowUp étant un défilé ininterrompu, j'ai fixé le porte-étendard à ma trottinette avec les couleurs de la Thaïlande, pour associer mon épouse retournée dans son pays et qui aurait aimé rouler à mes côtés. Un drapeau souligne aussi le côté parade et se révèle utile pour être repéré dans une grappe.
Les premiers kilomètres nous conduisent à Scherwiller, où mes compagnons de route se posent déjà pour déjeuner, à mon grand regret. Nous venons de nous élancer... Le village des lavandières est aussi bruyant qu'une cour de récré. Pascal au micro accueille les visiteurs, mais la sono est piquante. J'en profite pour saluer Anne-Gaëlle, animatrice de jeux de bois. Qui me fait découvrir Puissance 4 en 3D, avec de grosses boules. Les toilettes de l'école sont prises d'assaut par le public. Des femmes déplorent l'absence de papier.
La route reprend, vers Châtenois. Village d'accueil comme à Sélestat, effervescente traverse. Comme chaque année, je pense faire la bise à Alexandra, la sémillante fleuriste, mais j'arrive hors délai. Encore raté. 
A Kintzheim où j'ai perdu mon groupe, un caméraman solitaire m'aborde. Maxime, d'Alsace 20, interpellé par ma trottinette. Il est intéressé par les "engins originaux". Je lui raconte en quelques phrases, en me gardant de lui rapporter que je suis journaliste aussi.
Sur la route des vins, Orschwiller et son incontournable cave Les Faîtières. André, l'attachant directeur, est absent une fois de plus. Il préfère la paix du chai au flot de cyclistes sans doute. Pas de dégustation pour moi, on ne badine pas avec l'équilibre. Du reste, le moindre verre de vin coupe les jambes. Et je ne suis qu'à mi-chemin. Isabelle que j'aurais dû voir ici est apparemment loin derrière sur son vélo gris. Nous ne la verrons pas aujourd'hui.

La beauté du SlowUp passe par les paysages de carte postale. Le vignoble verdoyant, les maisons à colombage, les vallons. Eh oui, le parcours vient à grimper. Beaucoup de petites reines sont à la traîne quand je trottine, dans l'effort aussi. Chemin faisant, les producteurs d'eau rendent la route moins douloureuse. Rivella remplit les gobelets de ses bienfaits suisses, Carola, l'embouteilleur de Ribeauvillé, distribue des bouteilles aux extraits d'agrumes. Saint-Hippolyte me fait un peu mal et je manque de passer le carrefour sans m'arrêter, n'ayant pas vu le jeune gendarme.
Rodern et Rohrschwihr suivent, avant la terrible descente (pour les rollers) vers Bergheim. La vitesse est telle que ma casquette s'envole. Elle sera mon souvenir dans cette contrée. Bergheim donc. Point de départ de Gégé, Aline et Ju. Point d'arrivée pour le trio, dont nous prenons congé. Pascale est sur la route de Sélestat déjà, loin devant.
Il est 16H30 quand je me décide enfin à passer à table. Ce sera une tarte flambée  sur le pavé. Dans son cabanon, un homme essuie un verre avec le torchon qu'il venait de poser sur son épaule.
"Bergheim se visite à pied ou à vélo" rappelle un écriteau. La vague blanche fend la rue principale, tandis que je m'écarte au cimetière, pour le rituel pèlerinage devant la sépulture de Franz, le père François de Waldighoffen, décédé trop jeune. Le béret blanc est posé dans la ligne de mire du château-fort le plus connu d'Alsace. 
Tout est presque accompli. Il reste une dizaine de kilomètres pour retrouver Sélestat. Cette fois, par la véloroute du vignoble. C'est plus étroit, donc plus encombré. C'est là aussi que je m'autorise à dépasser de nombreux cyclistes. Chacun son rythme. Dans les derniers hectomètres que j'avale presque, une jeune Thaïlandaise me salue dans sa langue. 
La gare de Sélestat. Eloi, Noémie et Pascale m'attendent. Comme ce souriant couple mulhousien que nous avons vu ce matin. 
Le retour s'effectue sans trop de peine, les vélos chargés dans la voiture fourgon. Nous avons 31 kilomètres dans les jambes. Cinq heures de randonnée festive et touristique. 
Et si la fatigue finit par s'emparer de nous, nous savourons cette communion massive. A la Pentecôte en Alsace centrale, des milliers de slowuppers étaient en blanc.






Pascal Kury 5 juin 2017  

Photos Adàm Kossuth

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