LES VELOROUTES D'ALSACE A COEUR : COLMAR - MULHOUSE

"Détachez-vous du peloton avec L'Alsace à Vélo !" Avec plus de 2.500 km de véloroutes et voies vertes, les cyclo-voyageurs ont de quoi faire dans la CeA*. Alsace Destination Tourisme m'emmène cet été au sud de Colmar pour une randonnée de deux journées. De la capitale des vins d'Alsace à ma ville de travail, Mulhouse, avec une escale à Guebwiller. 

Le voyage commence sur le parvis de la gare de Colmar où m'attendent  Marie, récemment intégrée à l'équipe colmarienne d'ADT, Alain, l'accompagnateur de la randonnée du vignoble et trois membres du Cyclo-Club de Colmar, qui feront la route avec nous. Récupérer d'abord mon cycle à l'hôtel voisin. Un vélo ville et chemins  avec sacoches, casque et nécessaire de réparation et antivol. Alain s'est fait piquer il y a peu deux VAE dans le garage d'un grand hôtel, il n'en revient pas.

Après la photo de groupe, nous partons pour le vignoble. Le quartier gare s'efface rapidement et nous voilà déjà à Wettolsheim, avec un arrêt devant la curiosité du village, la grotte de Lourdes, réplique conforme de celle de Massabielle, érigée à l'emplacement de la maison natale de l'évêque de Tarbes Mgr Schoepfer, après sa destruction par le feu en 1911. Une prière à Marie n'est pas perdue quand on voyage.

Eguisheim paraît, avec son chapelet de touristes. Un groupe est au crochet d'une guide agitant sa plume de paon. Dans l'un des villages préférés des Français, un jeune homme pilote deux VTT. C'est Maxime, un des deux dirigeants d'Alsa Cyclo Tours, qui prépare une famille de vacanciers à une randonnée. L'entreprise est installée près de la fontaine de saint Léon et compte deux agences à Kaysersberg et Colmar, outre deux partenariats à Strasbourg et Bâle. Location de deux-roues et tours guidés. alsacyclotours.alsace/fr. La société dispose d'une flotte de plus de 200 vélos.

Suit Gueberschwihr, avec son clocher roman dominant la grande place de la mairie. Mes copains cyclos sont arrivés avant moi, mon vélo étant plus adapté au tour à la supérette qu'à l'ascension de la Côte de Rouffach. Mais Alain garde un œil sur son "client". Sa société Fun2Sport basée à Habsheim se passionne aussi pour le vélo. Il est toujours en selle, accompagnant des cyclo-voyageurs en Alsace comme dans les contrées voisines. fun2sport.fr. Sur les hauteurs de Pfaffenheim, un étranger considère la plaine depuis son promontoire. C'est Joachim, un quinquagénaire allemand qui change d'air après avoir marié son fils. Il effectue un périple de 500 bornes en solitaire de Strasbourg à Constance. Tout heureux cependant de parler à quelqu'un quand nous engageons la conversation. Il cheminera avec nous quelques kilomètres. Les rouleurs du CCC sont bons princes. On va m'épargner le Bannstein pour rester dans les paysages de ceps. En même temps, je suis lesté de mon sac de voyage et mes mollets ne sont pas rompus à l'endurance vélo. 

Guebwiller nous accueille. Il faut aller à l'autre bout de la ville, terminus de l'étape du jour, au Domaine du Lac. Nous aurons parcouru 36 km en 3 heures environ, arrêts inclus. Marie nous rejoint pour le déjeuner. Le pass sanitaire sépare notre groupe en deux. Ceux qui peuvent aller au restaurant et ceux qui restent sur le bitume. Nous trouvons la solution la plus conviviale, chercher les pizzas et rester unis à l'écart. Une expérience nouvelle en accueil presse. 

C'est à l'issue de cette pause que nous nous séparons. Alain et les cyclos rentrent à Colmar par Murbach. Digestion rimera avec ascension. Marie et moi allons jouer les touristes dans la capitale du Florival. 

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Se restaurer à Guebwiller

   Bonne humeur à L'Angélus  

Comme lors de mon précédent passage en 2019 (Alsace à vélo - le Florival cyclofriendly) je recommande vivement L'Angélus de Milko Rota, aux petits soins pour ses clients, en face de St-Léger. Fermé le lundi. 

Dormir à Guebwiller

Au Domaine du Lac *** et son garage à vélos 

Visiter à Guebwiller

Les Dominicains de Haute-Alsace 

Le pôle culturel et touristique de La Neuenbourg et l'office de tourisme dans ses nouveaux murs

                                      Le château de La Neuenbourg et son magnifique parc

Notre-Dame de Guebwiller 

cc-guebwiller.fr et tourisme-guebwiller.fr

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Le lendemain, je vais reprendre la route en solo. Les prévisionnistes de la lucarne annoncent de la pluie. Il n'en sera rien, malgré un ciel très nuageux. Un couple d'Allemands récupère ses vélos en même temps que moi. Ils sont autrement équipés. Il est 9H10. Je glisse vers le centre-ville. Au voisinage de l'ancienne gare de Guebwiller, Bikestub La Maison du Vélo. Une jeune enseigne installée l'an dernier dans l'artère commerçante et désormais dans ses nouveaux murs rue de la gare. Le magasin du cycle d'aujourd'hui avec une touche américaine, Hugo et Elodie étant fans des Etats-Unis. 
alsacefreerideacademy.fr. 

Une heure plus tard, me voilà sur le chemin du retour, direction Mulhouse par les véloroutes.

La cave du Vieil-Armand a fière allure à Soultz-Wuenheim. Les vignes vont bientôt disparaître. Berrwiller endormie alors que tout le village était sur le final du dernier Tour Alsace voilà presque un mois...Dans les champs de sa plaine, le vent est un obstacle. Un moment de solitude sous un ciel cotonneux. 

C'est dans le Pays Thur-Doller enfin que je peux augmenter l'allure. A Leimbach je perds ma route mais ne rate pas une  maison à l'habillage surprenant. Un patchwork de décorations peintes. Plus loin, Aspach donne une nouvelle vie à sa gare avec le vélorail, nouveauté cette année.

Le temps passe, je retourne dans M2A par Reiningue et les tours d'Oelenberg. Heimsbrunn me fait plonger vers Morschwiller où m'attend la difficulté du jour, le chemin du Lugner. Didenheim et les barres des Coteaux se profilent. Mulhouse est dans la mire. 

Il est 14H quand je franchis l'entrée du camping de l'Ill, point final de mon séjour à vélo. Dans mon sillage, un couple de Besançon. Des cyclo-voyageurs comme moi, avec la remorque de bébé pour monsieur. Dans ce camping, un passage sur cinq se fait à vélo. Et désormais, le site est équipé d'un garage à cycles, apprécié des visiteurs.

                                   Lysianne, le sourire de Camping Paradis Mulhouse 

alsaceavelo.fr 

*CeA : Collectivité européenne d'Alsace depuis le 01.01.2021

TCHAO DROUOT

C'est une belle journée d'été, mais les cris d'enfants se sont éteints. 

Aucun adolescent ne tape le ballon sur le terrain de foot. Les volets sont fermés, les fenêtres murées ou condamnées par des plaques métalliques. Le Nouveau Drouot est exsangue. Amputé, défiguré. 
A l'entrée de Mulhouse, il avait été érigé pour les familles ouvrières dans les années 50. Voilà bientôt 3 ans, sa population apprenait la sentence. Il sera démoli. En 2014, il fut retenu parmi 200 quartiers prioritaires de la ville (QPV) et devait bénéficier à ce titre du nouveau programme de renouvellement urbain (NPRU). Il fallait alors choisir entre détruire et réhabiliter. Un peu moins de 300 familles habitaient le Nouveau Drouot. Désormais elles sont encore quelques unes comme en témoignent le linge au balcon et les voitures en stationnement. Il faut partir, car les pelles ont déjà emporté deux barres rue de la Navigation. 

Pas un chat. Aucune présence visible dans cette cité devenue hostile avec ses graffiti "anti-tout" pour citer un Mulhousien croisé en dehors du périmètre. Une affiche déchirée signale une "exploration ornitho-urbanistique" autour des nids. 

Même les oiseaux semblent avoir cherché un autre cocon. Même le panneau indiquant le programme de démolition a été partiellement brûlé. Les tentatives artistiques pour égayer les derniers jours n'ont pas été épargnées non plus.

Pourtant, là-bas, un fourgon se met en route. Et au milieu de ce no man's land deux agents de la régie de quartier s'affairent. La place est presque nette sous les slogans haineux tracés sur les murs. 

A proximité du quartier, un vieux monsieur tempête contre la déchéance de ce coin de Mulhouse. Demain, le Nouveau Drouot sera de l'histoire ancienne.

UNE NUIT AU FIRMAMENT D'OLIVIER NASTI

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Il est des séjours qu'on n'oublie pas. Après une semaine de travail en partie dans la fièvre du Tour Alsace, l'heure arrive de la déconnexion. Dimanche soir de juillet, arrivée au "Chambard", la maison multi-étoilée d'Olivier Nasti. Le parking de l'hôtel est complet, mais Patricia se fait un devoir de me libérer sa place. Derrière la baie vitrée, la brigade est aux ordres du MOF que je retrouve enfin dans un contexte festif, lui qui m'avait confessé pour la radio ses émotions et ses espoirs au plus fort de la Covid an I. Ce soir, nous dînons à La Table d'Olivier Nasti.

20H30. On nous installe dans les fauteuils circulaires de la salle à manger aux tons chaleureux et apaisants. Poutres apparentes et vieilles pierres. Eclairage feutré sur les tables rondes immaculées. Nos flûtes ressemblent à un couple d'artistes en scène. 

Auparavant nous nous sommes libérés de l'accessoire de distanciation à l'élégant porte-masques qui nous est réservé. Essentiellement des couples ce soir.

Comme Olivier Nasti, j'ai l'habitude de dresser la table à l'approche des plats. La sobriété pour sublimer l'assiette, dont le contenu fait spectacle. Le pain attendra aussi son heure. Je ne souhaite pas en savoir plus sur le voyage, pour me laisser surprendre. Le chef nous a préparé un mix de ses menus L'Histoire et L'Expression. Il commence par les bouchées de cette Alsace qu'il veut "contemporaine et savoureuse" à prendre dans un ordre défini. La chapelure verte du cromesquis d'escargot et la tarte flambée (flammée ?)  revisitée inaugurent avec panache le récital culinaire. Olivier a choisi les nectars idoines dont ce riesling 2011 de la Mosel. 

Les plats s'enchaînent pour le plaisir des yeux et du palais. L'anguille "au vert" légèrement fumée et laquée aux agrumes ; le foie gras d'oie d'Alsace en neige, crème de berawecka et tomme des montagnes ; l'œuf onctueux au fil de la saison et livèche, le céleri perpétuel ; la féra du Léman pêchée par Eric Jacquier au carvi des prés...Avant la viande. A ce moment apparaît le pain-kougelhopf posé sur un moule plein destiné à la spécialité alsacienne et en complément, trois beurres.

C'est la découverte du shabu-shabu, variante japonaise de la fondue chinoise, le bouillon cuisant ici du chevreuil d'été. La voie est ouverte à la noisette de chevreuil encore, bourgeons de sapin et airelles sauvages, kasknepfle comme nos grands-mères. Un couteau de chasse est disposé pour couper le morceau. On se souvient qu'Olivier est un chef cynégétique.

Le festival s'achève sur fromages et desserts. Divine crème glacée au miel des ruches du Chambard et crispy caramel ! L'œuvre de Gasco Jordan est de ces créations dont on se souvient toute sa vie...

Trois heures auront passé tandis que la salle se vide et que je considère la lampe à huile et la tenue de service du personnel féminin, inspirée d'une robe de la maîtresse de maison. La nuit est belle à Kaysersberg, dans cette maison où l'écriture culinaire d'Olivier est constellée, qu'importe le nombre de macarons du guide rouge, dont la réception étale un siècle d'éditions. Olivier Nasti appartient aux meilleurs du meilleur. KB aux grandes tables du monde.

  

 

Hôtel Spa Le Chambard*****

La Table d'Olivier Nasti**

La Winstub 

www.lechambard.fr