4 novembre 2022

EUROPA PARK : ILLUSIONS D'AUTOMNE



Vendredi 28 octobre. Des températures exceptionnelles, des tenues parfois estivales encore dans le parc de loisirs préféré au monde. Une journée classée rouge, donc à forte affluence.   Et pour les amateurs, les personnages du carnaval de la peur. Le public adulte peut se donner d'autres frissons dans l'événement Traumatica quand la nuit s'abat.









16H30. Nous courons vers le Teatro, théâtre baroque pour la dernière représentation de "Darkness", le show d'Halloween de Vincent Vignaud. L'illusionniste international mulhousien y enchaîne les numéros avec le Ballet d'Europa Park. Il faut tenir la scène pendant une demi-heure et tenir les quelque 550 spectateurs en haleine. Les danseuses disparaissent, apparaissent, les corps sont enfermés, "coupés", "transpercés"... Dans une atmosphère de film d'épouvante. Sabbat, Matrix, on ne sait pas vraiment, c'est endiablé mais efficace. Vincent Vignaud a sorti la machinerie de Las Vegas dont le scorpion à scie circulaire.
J'ai le plaisir de voir le maître de l'illusion après le spectacle.
Vincent me confie le bonheur de se produire de nouveau à Europa Park et particulièrement dans ce théâtre d'inspiration italienne, sa salle fétiche à Rust. Pour la troupe, le numéro se terminera le 31, mais le Mulhousien reviendra l'été prochain. Vincent se félicite que la famille Mack maintienne autant de spectacles artistiques quand d'autres parcs réduisent la voilure. Ce que me confirmera plus tard Benjamin Krämer, qui travaille dans le département Entertainment d'Europa Park. Ici, il y a toujours à voir et tous les publics s'y retrouvent. Certains visiteurs apprécient de se poser dans un fauteuil entre deux attractions. 




Quand mes entretiens s'achèvent avec les deux professionnels, le soir s'empare du parc qui se pare de nouvelles lumières. Je suis toujours en polo, j'aimerais que ce moment ne s'éteigne pas dans cette douceur post-estivale. 






Ce soir, le parc fermera à 20 heures. Les Horror Nights happent leurs premiers visiteurs là-bas. Je rentre avec l'impression d'avoir fait un beau rêve. Les zombies ne font pas partie de mon monde. 




2 novembre 2022

FESTIVAL SANS NOM : LES BELLES ANNEES D'HENRI LOEVENBRUCK

 On l'espérait exceptionnel. Le Festival Sans Nom a été à la hauteur de son dixième anniversaire. "Il n'y aura pas mieux" annonce Ian Manook alias Patrick Manoukian. Mulhouse a le meilleur festival du polar en 2022 pour le journaliste - écrivain - éditeur. On avait déjà attaqué le menu vendredi avec Henri Loevenbruck.




Le FSN ne se limite pas à un week-end événementiel courant octobre. Les organisateurs gardent le livre ouvert toute l'année et proposent à intervalles réguliers des déjeuners du polar au Mercure Mulhouse Centre. A quelques heures du 10e festival, on a donc déjeuné avec Henri Loevenbruck, parrain de l'édition anniversaire. Une heure et demie de bonheur à écouter cet homme multiple qui déclare être pour la censure mais dit tout haut ce qu'il pense. 


Désormais quinqua, il se classe parmi les papas du confinement. Il a eu le temps de co-créer la vie et de jouer la nounou quand la maman s'est cassé le pied... De 2020, l'écrivain se souvient justement du Festival Sans Nom, un des rares à se maintenir par gros temps de Covid ; "ça nous a fait du bien Mulhouse", de revoir les compères de la plume dans un endroit où l'on sait recevoir et rire malgré tout. Les écrivains, rappelle-t-il, ont une vie sociale réduite. L'enfermement sanitaire va laisser durablement sa trace.
"J'ai rarement vu autant de dépressions ces six derniers mois." Le coronavirus, Henri l'a contracté dès le début, confie-t-il et l'homme en garde des acouphènes. Mais il a traversé l'épreuve avec ses camarades par le jeu de rôle, confesse-t-il. Beaucoup sont arrivés à l'écriture par cette activité. Interrogé par Hervé Weill, le romancier s'amuse: "en France, on parle de bouffe quand on mange". Aux déjeuners du polar de Mulhouse, les plats sont entrecoupés d'une discussion. Forcément, Henri va devoir revenir sur "un des meilleurs romans de la décennie", Nous rêvions juste de liberté

"A moto, on adore être seul à plusieurs"

Ecrit à 42 piges, après un très long travail de documentation. L'auteur est convaincu qu'il s'agit de son meilleur roman, le plus intime, qui parle de moto mais n'est pas un bouquin de bécanes, dont l'intrigue a été voulue nulle part et n'importe quand. Un hymne à l'adolescence, les plus belles années chez Henri... Dans ce projet, il s'est fait plaisir, confie-t-il, mais ce livre aura aussi été "son plus grand four en grand format". Au point que l'écrivain allait rester deux ans sans se remettre à l'ouvrage. Aujourd'hui, le chef-d'œuvre est en cours d'adaptation en Espagne. 5 réalisateurs s'y sont déjà collés. Et il semble très difficile de trouver le bon titre en anglais.

Henri Loevenbruck parle enfin de la société qui change. Il se dit traumatisé par la perte de confiance des gens dans la presse. En voilà un au moins qui garde la sienne aux journalistes. C'est un métier. "Les réseaux sociaux, publions-y les photos de nos chats et de nos chattes."