2 janvier 2021

PRENDRE UN TOUK-TOUK VERT A NEVERS

 



En septembre, il nous a été proposé de nous « ressourcer en Loire bourguignonne ». Un voyage de presse partagé avec six consœurs parisiennes et notre guide Maryline, qui débuta à Nevers. Cinquième ville de Bourgogne par sa population, un peu plus de 30.000 habitants, capitale de ce qu’on appelait le Nivernais jadis. C’est en gare que Maryline et moi, en provenance de Dijon, faisons la connaissance du groupe de Paris. Dans cette ville d’art et d’histoire, les bâtiments ferroviaires sont d’époque récente et rénovés. Mon attention est captée par ce qui fut l’Hôtel Moderne juste en face. 




Mais sur le parvis de la gare, l’animation est assurée par des tuk-tuk blancs. Un gaillard bonhomme à la barbe de Père Noël nous accueille : Fabrice Oger, un Bas-Rhinois établi dans la Nièvre. De sa voix douce, ce dynamique entrepreneur va m’expliquer rapidement comment les tricycles se sont imposés dans la cité de Louis de Gonzague-Nevers.

Fabrice a travaillé quatre années en Thaïlande. Lors de son séjour, il fut amené à emprunter souvent les tuk-tuk, ces véhicules appréciés des farang, plus nombreux et moins coûteux que les taxis. L’Alsacien en rentrant de Bangkok a décidé d’importer le concept en France. Dans la foulée de la COP21, il imagina un tricycle intégralement écologique. En famille, il travaille à VTB, Vélo Taxi Bikes, une SARL installée Avenue de Gaulle à Nevers. Fabrice en est le responsable commercial. 

Si le tuk-tuk du sud-est asiatique pétarade et pollue, le touk-touk nerversois n’émet ni bruit ni CO2.

C’est un vélo à assistance électrique. Souvent pointées du doigt, les batteries des nouveaux véhicules réputés verts. VTB mise sur les panneaux photovoltaïques pour recharger ses vélos-taxis.

Ainsi, ce seront les seuls véhicules du genre sans émission de gaz à effet de serre dans l’Hexagone. A la rentrée, Fabrice disposait d’une flotte de 8 tuk-tuk et d’une trentaine en pièces détachées. Il ambitionne de créer une unité de production dans le département bourguignon avec un objectif de 3000 exemplaires en 5 ans. Dans le pays nantais, c’est un projet de vélo de ville à guidon connecté qui est à l’étude. Car VTB loue aussi des cycles.





Notre prise en charge de la gare vers le Palais ducal ne dure que quelques minutes pour quelques centaines de mètres. Suffisant pour apprécier le service et échanger quelques mots avec le conducteur. L’assistance électrique est la bienvenue quand la rue monte, mais à l’approche plus tard de la Faïencerie Georges, elle sera à la peine sur un véhicule. VTB met ses touk-touk à la disposition des Neversois, coursier de proximité, vélos-taxis, mais aussi promeneur de personnes âgées, transporteur d’écoliers et bien sûr acteur du tourisme local, baladant les touristes entre cathédrale St-Cyr-et-Ste-Julitte et Musée de la Faïence. Toujours dans l’air du temps, les tricycles blancs participent à la redynamisation du centre-ville. Enfin, la large surface arrière de la carrosserie est un support publicitaire idéal sur un véhicule à l’image très positive. Fabrice Oger n’oublie pas de souligner la création d’emploi. Rien qu’à Nevers, la nouvelle activité pourrait générer une douzaine de postes selon l’entrepreneur.





VTB 46 Avenue du Général de Gaulle 58000 Nevers

Email : vtb.taxibikes@gmail.com


<script data-ad-client="ca-pub-3217579359405315" async src="https://pagead2.googlesyndication.com/pagead/js/adsbygoogle.js"></script>

17 décembre 2020

MA NUIT VINTAGE AU DON SUISSE (LA BRESSE)

Décembre 2018 






La Bresse. Ce nom évoque le plus grand domaine skiable du massif vosgien. Sa notoriété a été bénéfique aux entrepreneurs comme Régis Laurent, le fondateur et dirigeant de Bol d’air, une PME prospère qui a fait de l’évasion son fonds de commerce. Depuis quatre ans, l’homme venu du parapente propose aussi une escale hors sol dans un village qui a vite trouvé ses habitants, La Clairière aux Cabanes.




Au départ de l’Escargot Géant, bâtiment d’accueil, une douzaine de cabanes sont posées dans un quadrilatère naturel. Cette fois, on me loge dans la plus méridionale, comptant parmi les Cabanes dans les arbres.

Elle porte le drapeau rouge à croix blanche. C’est la Baraque du Don Suisse. Devant la petite maison, l’épave d’un GMC abandonné par les libérateurs. Soudain on fait un bond de 70 ans dans le passé.
Chassés de France en 1944, les Allemands pratiquèrent la politique de la terre brûlée dans leur retraite. Ils incendièrent La Bresse. Le père de Régis Laurent a connu cette page d’histoire.

Avec l’aide du Don Suisse, une fondation, des baraquements furent montés après la guerre. La cabane que je vais occuper une nuit s’en inspire.



C’est comme si elle était faite pour moi. Sitôt entré, me voilà dans les années 1940. J’ai l’impression d’aller chez ma grand-mère. Buffet de cuisine en bois à portes vitrées, poste de radio, évier carré, cuisinière à bois, lampes à pétrole, linge suspendu… Des boîtes métalliques à l’éclairage en passant par le mobilier, le décorateur a pris soin d’éviter les anachronismes.  C’est presque un sans – faute. Les prises sont actuelles.


La pièce principale est le lieu de vie. On y cuisine, on s’y restaure, on s’y chauffe, on peut y faire sa toilette comme nos aïeux. Pas de salle d’eau, mais un WC à chasse à chaîne comme dans notre enfance. Pour la douche, une cabine privative est prête de l’autre côté du chemin, dans le grand Escargot.



Pour la nuit, j’ai l’embarras du choix. Deux chambres, trois lits. Ils rappellent ceux de mes grands-parents aussi. Je me glisse dans un nid douillet près d’un chevet surmonté d’un petit abat-jour éclairant la Vierge de Lourdes. A l’époque, on était croyant.
La nuit sera noire. Le vent s’engouffre dans les arbres. Il pleut un peu.


Je dors comme une souche. Je n’aurai pas froid. Je me suis demandé en entrant comment ce chalet était chauffé, la cuisinière éteinte…
Par le sol pardi. C’est l’innovation discrète apportée à la baraque post- Libération. Ainsi, pas de radiateur électrique incongru.

Au petit matin, il faut bien sûr sortir sous la pluie et gagner les sanitaires.
Le jour se lève, j’ai fait un voyage dans le temps sans rêver de l’exode de Blancfaing de 1944. Les gouttes glissent sur le métal inerte du GMC.

En montant prendre le petit déjeuner, je retrouve mes consœurs parisiennes qui viennent de passer leur première nuit dans les Hautes-Vosges. Chacune sa cabane insolite, chacune son histoire, son expérience, son ressenti.
Quand on a dormi dans 
La Clairière aux Cabanes, on pense à y revenir.

D’ailleurs les nuitées sont aussi nombreuses l’hiver que l’été. Et la cabane la plus réservée est aussi la plus chère !



                                                    Crédit photos La Clairière aux Cabanes 


Autres hébergements de 2 à 42 personnes.
Location de ski et 
Fantasticable sur réservation l’hiver.

www.la-clairiere-aux-cabanes.fr

www.bol-d-air.fr

<script data-ad-client="ca-pub-3217579359405315" async src="https://pagead2.googlesyndication.com/pagead/js/adsbygoogle.js"></script>