24 juillet 2020

PEDAL'EAU DE MULHOUSE

Courte navigation estivale sur le canal du quartier gare. 




Ce n'est pas la presqu'île Malraux de Strasbourg avec sa plage urbaine et sa flotte d'embarcations des Docks d'été, mais on se contente à Mulhouse de la paix du canal du Rhône au Rhin pour jouer les marins d'eau douce.
Mercredi après-midi sous un soleil voilé, dans une atmosphère chaude. C'est le moment de tester le bateau loisir d'Un été au fil de l'eau, un volet de Mon été à Mulhouse.





Partisan de l'effort physique, j'ai réservé un pédalo sur le site de la Ville. La demande étant forte, il faut passer par mulhouse.fr. Pour ne pas pédaler solo comme cela m'est arrivé un jour à Gérardmer, j'ai convoqué Eloi et complété l'équipage avec Elise, collègue cycliste. Il fallait se présenter en avance pour partir à l'heure. Jessica et son binôme d'Ozone Animations assurent l'accueil et les opérations d'embarquement / débarquement au niveau du jardin du MISE, desservi par un ponton. Les esquifs vont et viennent, bateau électrique sans permis, pédalo à auvent ou sans...




14H10 départ pour vingt minutes environ dans le sens Riedisheim - Brunstatt. Eloi est monté le premier. Il s'est installé au milieu et tiendra le cap. Elise et moi avons pris les places des pédaleurs. Le canal traverse Mulhouse sur 3 km, nous ferons quelque 450 m dans chaque sens, sur des eaux qui ne donnent pas envie d'y plonger un baigneur. C'est un couloir originellement destiné aux péniches il est vrai. Sur notre passage flottent ça et là des bouteilles vides. Elise imprime la marche, c'est la Paulette du pédalo, quand je m'imagine pirate sur flotteurs... Nous apprécions la fraîcheur sous la dalle en sursis de la gare et bientôt nous sommes dans le port de plaisance. Dans notre mire, le pont Fonderie, que nous n'atteindrons jamais faute de temps. Et puis le bateau à pédales est comme un blindé à chenilles, il n'avance pas.





Le petit garçon à l'arrière de l'embarcation que nous suivons nous renvoie joyeusement le salut. Réglés comme un coucou suisse et respectueux des règles, nous faisons demi-tour au bout des dix premières minutes. Le retour s'annonce moins touristique : voilà qu'Eloi se retrouve avec la poignée du levier de direction en main. L'usure sans doute. Ce pépin rend notre trajectoire incertaine et nous dérivons vers l'Anna-Sophia... Ce n'est pas ma première mésaventure à pédalo.




Nous finirons par rendre l'engin dans les délais, alors que de nouveaux navigateurs du dimanche patientent. 

Vingt minutes de pédalo est suffisant, concède le loueur.
Les corps ont chauffé, heureusement que le food-truck vient d'être installé derrière le musée. Un rafraîchissement s'impose.  Si le mercredi on fait du pédalo, le mardi on fera du vélo en août.  De la rosalie en l'occurrence. Ça nous rappellera les bords de mer sans nous faire perdre les pédales.






Un été au fil de l'eau au jardin du MISE jusqu'au 30 août.
www.mulhouse.fr  





23 juillet 2020

CASEM ’ ART URBAIN A NEUF-BRISACH




En clôture de ma journée de découverte du Pays de Brisach à vélo (voir Alsace à vélo BL780), Aurélie m’a conduit au Mausa Vauban, le musée en vue du territoire.


C’est pourtant un recoin de Neuf-Brisach, qui à l’extérieur ne paie pas de mine. L’habitat contemporain voisine avec les vieilles pierres des fortifications Vauban. Des murs peints annoncent la couleur : on entre dans l’univers des artistes de rue. Voici le Mausa Vauban, musée d’art urbain et de street art, à deux pas de la Porte de Belfort. Au bas de l’escalier, un couple échange cordialement avec des visiteurs. Clémentine Lemaître et Stanislas Belhomme. 



Ce sont les fondateurs de ce nouveau musée Vauban qui se développe dans une casemate de 1200 m². Ils ont eu le coup de cœur pour ces murs et le temps leur donne raison. En à peine deux ans, ils ont forgé un écrin solide au plus vieux mouvement de l’histoire de l’art. Et reçu plus d’artistes qu’ils ne l’escomptaient. Près d’une trentaine. Du beau monde, de réputation internationale, séduit par les les lieux auxquels chacun a apporté sa touche : «  le portrait de Vauban réalisé par le pochoiriste des grands hommes du Panthéon C215, les fresques de Seth le globe-painter, les grands corps blancs de Jérôme Mesnager, l’enfant de Colmar, les installations immersives de Denis Meyers et Levalet, le Lascaux du graffeur de métro Nasty, la Marilyn Monroe de Pure Evil, les photographies XXL de Joseph Ford et la chapelle de Guy Denning ». 




Les hôtes en résidence travaillent en présence du public qui n’en attendait pas tant, laissant parfois leur matériel en souvenir. Les belligérants d'hier avaient apprêté les voûtes avec un enduit. C’est dans cet abri, au frais et ventilé, que nous cheminons, de salle en couloir, entre des réalisations de tailles et techniques différentes, pochoir, fresque, peinture, collage… Les interventions voisinent avec des souvenirs de guerre comme ces rails et cette inscription en allemand. 






Une explosion de couleurs et une galerie de personnages qui racontent. C’est un musée vivant, avec des artistes vivants, souligne Stanislas, agréablement surpris de la fréquentation, 35.000 personnes depuis juillet 2018, et du public, des scolaires aux personnes âgées. Les voisins du Bade-Wurtemberg comptent pour une grande partie des visiteurs. Les artistes et leur constellation font le reste pour la promotion du lieu. Les créateurs du Mausa ne voulaient surtout pas d’un musée aseptisé de centre-ville. Le projet est évolutif, Stanislas rêve de louer des casemates supplémentaires que ses invités sauront habiller. C’est le work in progress comme il dit. Et comme produit d’appel ou pour ceux qui ne peuvent franchir la porte métallique du musée, des artistes créent en-dehors des murs, comme à la piscine de Vogelgrun.

Un bel endroit qui requinque un cyclotouriste éreinté, un accueil chaleureux, un lieu d’apprentissage du graff… Vauban aurait été fier sans doute qu’on habillât et égayât ses puissants dédales.



Avant les street artistes, des scouts avaient laissé leur empreinte pendant la dernière guerre.




Mausa Vauban, Place de la Porte-de-Belfort, Neuf-Brisach, du mardi au dimanche.
Gratuit pour les moins de 10 ans.




#mausavauban