31 octobre 2018

NUIT DE LA TROUILLE : MUSEE HYSTERIQUE !





Cette fin d'après-midi du dernier jour d'octobre, l'hôtel de ville de Mulhouse semble plongé dans l'obscurité. Un panneau montre le chemin de "La Nuit de la Trouille". Il faut gravir les marches du vénérable édifice pour accéder à l'animation du jour ou plutôt du soir. Après deux éditions dans les bâtiments de l'Université populaire , "La Nuit de la Trouille" s'est trouvé un nouveau théâtre de jeu inespéré, le bâtiment municipal au klapperstei. A 17H40, les figurants mettent la touche finale à leurs habits et ajustent au besoin leurs masques. Leur nombre paraît pléthorique, entre collaborateurs de l'UP, employés des Musées Mulhouse Sud Alsace et bénévoles. Les groupes d'enfants afflueront par vagues. Plus de 400 inscrits aux différentes séances qui courent jusqu'à 22 heures. Les salles du musée sont habillées pour l'occasion sur deux étages.










Munis d'un plan et d'un carnet de route, les petits visiteurs et leurs accompagnateurs se voient remettre un guide. Il s'agit d'accomplir une chasse aux énigmes qui conduira les meilleurs au trésor. La salle du conseil est transformée en labyrinthe noir, la décoration est de circonstance à chaque étage, sous l’œil impassible d"un gardien qui va assister à une expérience inédite. La plupart des personnels d'ailleurs sont déguisés ou pour le moins grimés. Des ateliers sont disposés sur le circuit sur la thématique de l'événement, les contes et légendes. Le théâtre de la Sinne a été mis à contribution pour les costumes. 
La chaleur naturelle du lieu se mêle aux frissons de l'animation en cours. "La Nuit de la Trouille" a trouvé son public et sa place dans l'offre familiale des vacances de la Toussaint à Mulhouse. C'est une belle conception. Vraiment, ça mérite un coup de chapeau (de sorcière) !





#NuitdelaTrouille3 

29 octobre 2018

THIERRY BUCHER A ETEINT SON FOUR





Dimanche 28 octobre. C'est une curieuse impression qui m'habite au moment de pousser la porte du 62, rue de Bâle à Mulhouse. La boutique de Thierry Bucher vit ses dernières heures. Il va être midi. Les vitrines sont quasi vides, ne restent que quelques commandes et la pyramide de macarons décorative. Plusieurs clients sont là, dont Gilbert Buttazzoni. On passe derrière. Les coulisses que je commençais à apprivoiser et que je ne reverrais sans doute plus. L'apprentie BTM s'affaire au fond. Thierry travaille sa dernière production d'éclairs en accordant une interview vidéo à Jean-François Frey, photographe de L'Alsace journaliste reporter d'images en formation. Devant, Manon est au service avec le renfort d'un grand gaillard. C'est un jour historique pour cette maison que Thierry a reprise il y a plus de vingt ans et qui voit défiler un chapelet de gens. Elles viennent toutes remercier, congratuler, embrasser le maître chocolatier - pâtissier qui n'imaginait pas connaître tant de monde. 







Tout est allé vite en quelques jours. Je me souviens qu'il y a quelques semaines, Thierry évoquait l'envie de soleil lointain. 

Les récents événements devant et autour de son commerce l'ont bousculé au point de tout plaquer et de quitter Mulhouse. Depuis quelques temps, la vie du quartier s'est dégradée avec les incivilités, les bagarres, les trafics et autres faits illégaux. L'artisan est épuisé de recourir à la police quand ça devient intenable. Et en veut aux élus qui n'auraient pas pris la mesure de ce qui se trame dans ce qui fut la réputée Bàslerstross. Certes Michèle Lutz, artisane en retraite et maire, s'est rendue sur place en fin de semaine. Mais la décision de Thierry semble irrévocable.  Quand bien même il vient d'injecter 50.000 € dans ses murs. Et il doit se séparer de 4 collaborateurs. "Un crève-cœur" lâche le pâtissier le regard humide. On n'abandonne pas habituellement une telle affaire. 





Avant de prendre congé de lui, Thierry me confie le glaçage blanc des éclairs, un point faible chez moi qui d'ailleurs  ne suis pas du métier. Il m'apprend la position de la spatule. Je n'oublierai pas.
Et m'offre un tablier de chocolatier collector que je promets de porter quand je me remettrai à l'ouvrage.
A 17H, Thierry a prévu de baisser le rideau. Pour moi, c'est déjà l'heure.
Soudain, dans la pluie d'octobre, la rue me paraît plus froide.