29 juin 2023

WIDEMANN ETEINT SON FOUR



Quand un commerce de proximité ferme, l'âme du quartier est meurtrie. 
Ce 1er juillet à la mi-journée, Jeannette Widemann baissera définitivement le rideau de sa boulangerie du 35, rue du Manège à Mulhouse. Elle savait les jours comptés de l'enseigne familiale. Le nouveau plan de circulation lui avait déjà coûté des clients. Maintenant il faut partir pour laisser le quartier Fonderie poursuivre sa mue, entre centre-ville et village industriel. 
C'est une des plus anciennes boulangeries mulhousiennes que le renouvellement urbain emporte. Un nouveau deuil à surmonter pour l'ancienne vendeuse devenue patronne après le décès de son père. Ce matin, Claude est venu comme il le fait depuis quarante ans, chercher son pain frais. Le meilleur de la place à en croire le pâtissier retraité. Il faut dire qu'au laboratoire œuvre Roland, 48 ans de métier. Deux jours avant la cessation d'activité, le vide commence à se faire dans la boutique. Jeannette, 40 ans, n'a pas souhaité donner suite à la proposition de déplacer son entreprise. On ne transporte pas une boulangerie comme un four à tartes flambées. Elle ne sait pas encore ce qu'elle fera demain. La rue du Manège, après le départ de La Table de la Fonderie à Bourtzwiller, mange son pain noir.   




27 juin 2023

SOUS LE SOLEIL DU JURA



Cette année, le slowUp Jura Agglo'balade a attiré moins de monde.
Mais le plaisir d'y être a été intact.


Il est 11 heures quand Parinda et moi nous élançons dans le 13e slowUp dans la fertile vallée de Delémont. Comme souvent, j'ai perdu beaucoup de temps dans la préparation du matériel. A vélo, gare à la crevaison sur ce type de manifestation. Mieux vaut être prévoyant. A trottinette musculaire, je ne risque pas cet incident. Une fois de plus, je me suis retrouvé à Lucelle pour devoir prendre la déviation et m'engager en Suisse par Moulin-Neuf. Je me gare en entrée de ville, dans une rue au calme. Le sens de circulation de la manifestation a changé. Nous démarrons vraiment devant la gare de Delémont, dans un quartier animé par les terrasses, le trafic ferroviaire et les adeptes de la mobilité douce. Nous allons passer cinq heures sur le tracé, sous un soleil ardent. Au plus chaud, il fera 30° à l'ombre. L'Agglo'balade jurassienne est peut-être le slowUp le plus chaud. Il faudra nous hydrater souvent.




Nous roulons en compagnie d'un public familial, de cyclistes essentiellement. Les rollers sont plus nombreux qu'en Alsace. Elle a du mérite, la dame au bermuda rouge, seule dans l'effort. Un autre pratiquant me fait la conversation. Alain file à l'aise sur ses roues, cheveux au vent. Je le reverrai plus loin. En parcourant la campagne jurassienne, je savoure le bonheur d'avancer à l'écart de toute pollution. Chacun son rythme, sous l'œil des bovins. Elles ne sont qu'une poignée de communes à participer, mais partout il est une place festive.




Il me semble cependant que nous soyons moins nombreux partout.
Les organisateurs confirmeront. 18.000 participants, contre 23.000 l'an dernier. Il faut dire que le slowUp se greffe sur un week-end prolongé avec le 23 juin (Indépendance du Jura). La difficulté de s'y rendre par le train depuis Bâle et cette satanée chaleur ont eu sans doute une incidence sur la fréquentation. Il manquait aussi des sponsors et des bénévoles. Châtillon ne nous a pas reçus cet été. 

Mais l'expérience reste belle avec le final au château de Delémont.
Nous avons vaincu les 36 km au prix de plusieurs montées dont celle qui rallie l'arrivée. Nous avons pris le temps de l'épreuve. Au slowUp, la route nous appartient.