12 septembre 2022

UNE TOURNEE CHEZ GUSTI A HIRSINGUE





Hirsingue, jeudi 1er septembre, vers 19 heures. En quittant mon véhicule près de la poste, je perçois un brouhaha qui s'échappe des fenêtres de l'ancien restaurant "Au Raisin" rue du général de Gaulle. Une bâtisse ancienne aux murs colorés par le temps, pour quelques heures encore the place to be. C'est le dernier jour d'ouverture du bistrot temporaire. "Chez Gusti" indique un écriteau.
-Qui est Gusti (Güschti aurais-je écrit) ?                                                                        -C'est un peu nous tous, répond Georges, qui depuis une semaine court dans tous les sens pour assurer la bonne marche de la maison. 

Toute la famille est réquisitionnée, enfants et petit-enfants. Ils sont peut-être huit à s'affairer le dernier soir dans une salle aussi bruyante qu'un cours sans prof. Le café est plein comme un œuf, il a fallu rajouter quelque vingt chaises pour faire s'asseoir tous les convives. Je reconnais quelques têtes en montant vers la cuisine, où je retrouve une vieille connaissance. Récemment, un jeune homme m'avait reconnu, nous jouions aux échecs dans les années 90. Georges me sert un Spritz, un cocktail d'aujourd'hui. Il me parle des changements de consommation et nous échangeons sur l'école, en ce jour de rentrée, comme il était enseignant dans sa vie active. Le va-et-vient continue dans la cuisine, les verres à laver entrent, les bouteilles sortent. 


Je crois avoir découvert "Chez Gusti" en 2016, lors d'une ouverture temporaire déjà. J'aime les estaminets d'un autre temps comme les cafés qui ont survécu. Le bistrot de Hirsingue s'est tu voilà plus de vingt ans, mais c'est comme s'il n'avait jamais fermé. Parquet, tables, nappes, tapisseries...Rien n'a changé. Les lustres boules rappellent mon école. Les verres sont éclatants dans le vaisselier. Les cendriers ont certes disparu, mais l'atmosphère est celle d'un débit de boissons convivial. 


C'est en 2004 que le débit de boissons a rouvert pour la première fois depuis le décès de la maman de Georges. Parfois pour des événements, désormais pour conserver la précieuse licence. La crise sanitaire a bousculé le calendrier, d'où la réouverture cet été. Elle serait heureuse, la regrettée exploitante, de voir tant de monde ce soir, mais préoccupée aussi de l'accueil. En attendant, dans ce chahut joyeux, chacun a une histoire à partager. La vie de Hirsingue hier ressurgit, les plus âgés se rappellent peut-être que les Allemands occupaient les lieux pendant la guerre. Le café, c'est l'âme du village.
Georges et sa famille vont pouvoir souffler tout à l'heure quand le dernier client sera parti. "Chez Gusti" va entrer dans sa longue somnolence. Mais ses murs fatigués retiennent les souvenirs.  










31 août 2022

B+T GROUP FOURNIT DE L'ENERGIE PAR CSR A ALSACHIMIE

 


C’est le plus grand chantier industriel alsacien en cours…
Le groupe allemand B+T achève la construction d’un incinérateur de déchets sur la plateforme WEurope de Chalampé, dans la bande rhénane. Les travaux ont démarré fin 2020. L’unité devrait être opérationnelle début 2023. 




Alsachimie, principal acteur du polyamide en Alsace et propriétaire de la plateforme, a besoin de vapeur. B+T va lui fournir cette énergie à hauteur de 40 % de ses besoins grâce à cet incinérateur qui peut stocker 5 à 6000 tonnes de déchets. On parle d’UVE, unité de valorisation énergétique.













B+T a l’expertise de la gestion et du traitement des déchets. Le groupe a créé une coentreprise avec Schroll à Pfastatt. B+S Recyclage, unique en France, va transformer les déchets industriels banals en CSR. Les combustibles solides de récupération ont la plus forte valeur calorifique. Ils seront dirigés vers Chalampé. Le procédé s’inscrit dans la décarbonation de l’industrie, expliquent les acteurs ; en Allemagne déjà, les décharges ont disparu depuis bientôt vingt ans. Rien ne se perd, tout se recycle.

L’investissement est à la mesure du volume du bâtiment chalampéen, 115 M€, auxquels s’ajoutent 5 M pour Pfastatt. Il s’accompagne de recrutements, une cinquantaine d’emplois, principalement à l’unité de valorisation énergétique.

Le client Alsachimie pourra ainsi se passer d’une partie non négligeable d’énergie jusqu’alors produite par le fioul et le gaz notamment. A l’heure de la flambée des prix, ce type d’installation est appelé à se reproduire.

B+T escompte traiter 100.000 tonnes de déchets par an à Pfastatt. 
A Chalampé, le groupe pourra en valoriser le double. Retour sur investissement estimé à une quinzaine d’années.





Photos Pascal Kury 



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