26 octobre 2021

UN OPPRESSANT "TETE-A-TETE" A LA FILATURE

#teteatete


   Photo DR


17H15, vendredi. J'ai la tête comme une citrouille d'Halloween, chargée de faits d'actualité. Plus de onze heures se sont écoulées entre ma prise de fonction et mon arrivée à La Filature. L'espace culturel du Nouveau Bassin baigne dans le soleil d'octobre. Un personnel en noir m'accueille chaleureusement. Je m'étais inscrit à une séance réservée à la presse. Un voyage au bout de la nuit préparé par Stéphane Gladyszewski. On nous a promis une rencontre déroutante...

Axelle m'emmène dans les coulisses de la scène nationale et me laisse devant une porte comme un patient en consultation. Je n'attends pas. Le régisseur m'introduit dans un espace sans lumière. Pour avancer, il tient une lampe. Quelques explications et me voilà assis sur un tabouret réglable les coudes en appui, le visage dans un masque et un casque sur les oreilles. Je ne vois rien. Pour l'instant. Me voilà dans un huis clos ou presque, puisque l'assistant de l'artiste doit être dans mon dos. Dès lors, c'est une dimension dans laquelle il n'y a plus ni temps, ni espace. Juste l'obscurité, au mieux une pénombre et un son dont je ne me souviens plus. Une voix d'enfant parfois. Je vais rester ainsi pendant un quart d'heure, quasiment immobile,  à fixer ce que les orifices du masque me permettent de voir. 

S'agissant d'un tête-à-tête, je guette l'arrivée de mon partenaire et surtout maître de jeu. Je distingue le haut de son visage, son regard inquisiteur. Il apparaît, disparaît, se déplace, trahi par ses pas. Peut-être danse-t-il. Sa tenue de scène, que j'apercevrai plus tard, rappelle qu'il est danseur. Il manipule des objets que je n'identifie pas, mais craque une allumette. Je revois la flamme. Il ne dit mot. L'heure que je traverse me paraît une éternité. Stéphane Gladyszewski produit un thriller dont il n'est pas possible de de s'échapper à moins d'une crise d'angoisse. J'ai le sentiment d'être prisonnier de son intrigue, ne pouvant que regarder des bribes, écouter des choses étranges et sentir l'odeur de l'allumette brûlée. L'artiste est en nage. Il donne énormément dans cette performance des perceptions.

Le Montréalais d'origine polonaise est multidisciplinaire. Corps, image et lumière lui permettent d'explorer des univers visuels et sensoriels dans ce qu'il appelle des "pièces expérientielles". La technologie est inévitable. Grâce à des éléments optiques de haute précision, mon visage se superposera au sien dans l'hologramme final. Bluffant. Surréaliste. Déroutant. Mais la greffe prend. 


"Tête-à-tête" de et avec Stéphane Gladyszewski a été créé en 2012. 
Spectacle proposé par La Filature jusqu'au 7 novembre.
1re édition des Nuits de l'Etrange.

danielleveilledanse.org  

lafilature.org


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22 octobre 2021

WESSERLING CHAUFFE LES DIEUX D'EGYPTE

 



Au Parc de Wesserling, le Festival des Jardins métissés s'est éteint le 10 octobre. En attendant Noël au jardin, l'équipe de l'écomusée textile s'amuse dans une proposition Halloween, Le Tombeau maudit. 7 soirées destinées à un public familial. Ce soir, c'est la répétition générale.




Il fait encore jour quand, devant la pyramide en bois, une dizaine de comédiens prennent la pose. Puis chacun de filer à son espace scénique. Pour la première fois, la Grande Chaufferie de Wesserling offre ses murs et ses installations désaffectées à une animation Halloween. Une dame élégante nous ouvre la voie du Tombeau de Wesserling. La thématique estivale de l'Egypte ancienne a été conservée pour le spectacle participatif. 




Le long couloir métallique en pente nous met dans l'ambiance avec les premières toiles d'araignées. A l'accueil dans le "tombeau", un personnage tient un registre. Une tête de chacal. C'est Anubis, maître des nécropoles et protecteur des embaumeurs. Ce serait un père Fouras, qui promet une aventure sans issue tout en ouvrant la chasse aux énigmes. Une bonne réponse est sanctionnée d'une carte, préalable à la poursuite du parcours.




Cette fois, nous arpentons les passerelles de l'ancienne chaufferie. Une gardienne au cerveau apparent nous cueille sur sa plateforme. Elle promène dans sa main des vers et désigne qui va mettre la sienne dans une des trois jarres pour trouver un objet. Dans le cube figurant le tombeau, une musique lancinante est distillée tandis que les rencontres se succèdent, avec leurs énigmes. Il nous sera même donné de goûter un mélange d'épices. A l'arrivée, les cartes collectées sont mises à profit pour former un mot-code libérant le groupe vers la lumière. 



Le Tombeau maudit
, c'est un escape game teinté de Fort Boyard dans un décor post-industriel qui vaut à lui seul le déplacement. Depuis quatre ans, il inspire les acteurs culturels. Le jeu aura duré environ 45 minutes. 1500 aventuriers vont s'y mettre d'ici au 1er novembre, par petits groupes.