FAIRE DE BEAUX REVES A MONTBELIARD

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Nichée dans son écrin vert d'une trentaine d'ares, protégée par de puissants marronniers, elle se dresse au bout de la rue Charles Goguel. Cette maison de maître centenaire porte l'apaisant nom de "La Rêverie". Nathalie et son époux Philippe avaient un coup de foudre pour cette bâtisse discrète en bordure de l'Allan, à deux pas de l'office de tourisme et du centre-ville. Ils ont retapé cette demeure en lui gardant le cachet des domiciles bourgeois. J'y aurai pour deux nuitées ma chambre d'hôtes.

Quand en fin d'après-midi je me présente au bout de l'impasse, Nathalie m'accueille avec un grand sourire. D'emblée, j'aime ce lieu. Et cette armoire à clés particulièrement, qui me rappelle celle du père Fouras dans sa vigie. Philippe n'est pas loin qui insistera pour m'aider à monter les bagages. Le couple a aménagé cinq chambres d'hôtes avec salles de bain privatives au deuxième et au troisième étage, poétiquement baptisées. Je choisis "Lilette", avec son grand lit barré d'une parure plumes de paon. Entre tradition et modernité et vue sur le  parc. Pas un bruit ne troublera ma nuit. 

Les hôtes, qu'ils soient touristes ou salariés d'entreprise détachés comme ceux que je croise ce soir, bénéficient d'un salon et d'un grand séjour pour dîner. 
Un livre d'or est à la disposition de celui/celle qui se pose en ces murs.
Avec le temps, Nathalie et Philippe se sont fait de nouveaux amis. Comment d'ailleurs ne pas le devenir ? Le deuxième soir, ils m'ont offert l'apéritif du terroir, le pontarlier - anis de la distillerie Guy, une belle entreprise du Patrimoine vivant. Version Ponsec et Sapont (avec le sirop de sapin). 

Le couple reçoit beaucoup en fin d'année avec les Lumières de Noël. Mais quelle que soit la saison, "La Rêverie" se prête à une escale reposante. Les cyclotouristes s'y requinquent aussi, tout près de l' Eurovélo 6, face au parc du Près-la-Rose.

Nuitée à 78 € pour 1 personne, à 98 € pour 2.

lareveriemontbeliard@gmail.com

paysdemontbeliard-tourisme.com

SUR LES TERRES DE PEUGEOT DANS UNE VIEILLE RENAULT

 

C'est rue Henri Mouhot que démarre mon séjour dans le Pays de Montbéliard. Idéalement situé entre la gare et le château dans une belle demeure de maître, l'office de tourisme est inratable sur son emplacement. Nous sommes sur les terres de Peugeot mais nous allons rouler en Renault pour cette mise en bouche touristique et gastronomique de deux heures.

L'OT du Pays de Montbéliard et le club des Vieux Volants Franc-Comtois proposent une balade en voiture ancienne dans la cité des Princes. En compagnie de Vanessa, ma guide, l'équipage du jour est formé de Jean-Luc, président de l'association établie à Sochaux et de Denis, son adjoint. Jean-Luc est venu avec son véhicule du quotidien, une Colorale Prairie de 1953. Le premier SUV de Renault, explique cet ancien routier international totalisant des millions de kilomètres en Europe. Avec sa voiture retapée et rendue à son bleu à grands frais, Jean-Luc n'est pas très éloigné de ses poids lourds. La Colorale a un châssis de camion et des roues impressionnantes. A l'époque, c'était la voiture de la campagne. Mais le modèle n'a pas été un succès. De fait, il est rare. Jean-Luc l'a déniché sur Le Bon Coin. Malheureusement le temps instable et frais ne permet pas de découvrir le toit. Nous n'irons guère vite non plus. La Colorale pèse plus d'une tonne et demie et bien sûr n'a pas la direction assistée. Tandis que j'interroge le propriétaire sur les caractéristiques de son engin à long capot, Denis raconte, à la manière d'un Dr Cymes dans les traits et le verbe,  l'histoire du territoire à travers les places, avenues, sites et monuments que nous croisons. 

Au rond-point d'Helvétie qui permet d'entrer à l'usine PSA (aujourd'hui Stellantis) Denis rappelle qu'au plus fort de l'activité voilà 50 ans, Peugeot y employait 42.000 personnes, six fois plus qu'actuellement mais il faut relativiser car de nombreux sous-traitants dont Faurecia assurent ce que le Lion ne produit plus. Autrefois, la Nationale 437 Belfort-Besançon traversait le centre de production. Le stade Auguste Bonal, directeur de l'emboutissage exécuté par les nazis, l'église Ste-Croix dessinée par Marcel Lods, le musée de l'Aventure Peugeot défilent. La religion est indissociable de l'histoire du Pays de Montbéliard, des capitaines d'industrie protestants aux travailleurs catholiques en passant par les mennonites, pères de la vache de race montbéliarde. 
Passons la sous-préfecture d'architecture contemporaine pour admirer l'immeuble du lion Peugeot face à la gare, première enseigne publicitaire monumentale.

Dans le cœur de ville évidemment le temple St-Martin autour duquel se blottit le célèbre marché de Noël, l'hôtel Beurnier-Rossel et son musée d'art et d'histoire, l'hôtel de ville XVIIIe et le château des Ducs de Wurtemberg, accessible par un unique porche.

La balade des Vieux Volants nous emmène encore à Ste-Suzanne où la douce musique de L'Epée  s'est tue voilà longtemps, à Bart où le fer était battu, au port de plaisance de Montbéliard et ses parcs à bouger. L'eau coule de source ici. L'Allan caresse les rives, le Doubs est proche, la Lizaine se devine sous le pavé.

Nous avons beaucoup de chance. Voilà qu'en grimpant vers le Mont-Bart par une route forestière, le ciel s'est ouvert.
Ni une ni deux, le pique-nique s'organise au sommet, dont l'altitude permet de voir tout autour et loin par beau temps.

L'assiette de La Fromagerie de Montbéliard sera bien copieuse pour un apéritif escorté d'un jura de l'Etoile. 
Pas de Pays de Montbéliard sans saveurs gustatives.

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#vieuxvolantsfranccomtois