26 août 2020

A BALLERSDORF, LE TRAIN NE S'ARRETE PLUS









 2020 aura été l'année des vacances au pays pour la plupart d'entre nous. Dans ma troisième semaine de congés, j'ai choisi une destination tout proche, qui m'a interpellé dans le magazine "En vadrouille pour découvrir l'Alsace à petits pas" paru pour l'été...Ballersdorf.  Si proche que j'aurais pu m'y rendre à pied.
Nous sommes à environ 6 km d'Altkirch, sur la route de Belfort. Le village m'est familier. J'y avais mon garagiste et j'allais occasionnellement à la messe dominicale.





C'est d'ailleurs derrière l'église que commence le circuit proposé par l'association bisontine La Vadrouille. Les abords de St-Jean ont été réaménagés et permettent le stationnement. Le parcours s'étend sur 9 km à effectuer en 3 heures à titre indicatif pour une dénivelée de 150 m. Le N°4 du magazine associe la marche au monde ferroviaire, train et tramway. Dans ce coin du pays de Dannemarie, la ligne Paris - Bâle coupe le village. Je me souviens d'avoir cherché naguère la gare, mais je n'avais trouvé que les quais. Avec l'avènement de TGV, Ballersdorf a disparu du réseau. L'arrêt a été supprimé en 2011. Les accès à la voie ont été condamnés. Et le nom de Ballersdorf a été retiré des poteaux. J'aurai la surprise, en fin de visite, d'apercevoir, abandonné dans une propriété,  le panneau métallique de ce qui devait orner effectivement un bâtiment...


En quittant le village, un premier étang. Le chemin emprunte au circuit ND des Moissons. En continuant tout droit, nous irions sur le chantier de la déviation de Ballersdorf, un itinéraire de 2,5 km dont la livraison était prévue pour l'automne... Nous revenons dans la commune, traversons la D419 puis bientôt la voie ferrée. Des calvaires, la chapelle St-Martin, dernier témoin de Mettersdorf, rasé par les envahisseurs il y a environ cinq cents ans. En considérant ces vestiges, je pense à nos ancêtres qui pendant des siècles eurent à subir le pire. 




Aujourd'hui, nous marchons dans la paix de ce paysage d'arbres fruitiers et de champs. Le rail n'est jamais loin. Il se fait très proche un moment, puis nous descendons au pied du viaduc. Une trentaine d'arches sur près de 400 m. Un accident de personne s'y est produit récemment.






A ce stade, il faut revenir sur nos pas qui nous mèneront vers d'autres plans d'eau puis la voie ferrée de nouveau avant de regagner le centre de Ballersdorf. L'inventeur de la randonnée a retenu notamment de ce "village typique du Sundgau" les maisons à colombages. Aucune de celles que j'ai croisées n'a séduit mon regard. Mais au bout des trois heures, c'est l'itinéraire qui m'a requinqué. 












Près de chez moi, une campagne verte et généreuse, dans laquelle file le train des gens pressés.


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23 août 2020

DÉBRANCHER A L'HORS DU TEMPS

💓💓💓


A quelques six cents mètres du lac, sur le boulevard Kelsch, une table de Gérardmer qui mérite une visite. 


L'Hors du Temps est né dans un lieu chargé d'histoire, refuge des Gérômois pendant la guerre dévastatrice, une ancienne filature. N'était l'enseigne, on ne devinerait pas ce que les murs recèlent aujourd'hui. Il faut quitter l'artère et entrer par le porche. Nous voilà déjà ailleurs. A gauche, il faut gravir quelques marches pour accéder à la salle de restaurant d'inspiration contemporaine. Nous préférons le plein air, là-bas au fond de la terrasse, animée en ce début de juillet. L'accueil est remarquable. A croire qu'on est de vieux amis.

L'établissement a rouvert en juin. Les exploitants craignaient la période de déconfinement. Or les clients sont revenus comme avant. Et la distanciation n'est pas un casse-tête ici.

Voilà quelques années, Mélanie et Fabien avaient misé sur cette maison qui avait hébergé un restaurant chinois. Ils ont tout transformé pour en faire une adresse à leur image: "simplicité, convivialité, enthousiasme. Où on doit passer de bons moments hors du temps justement." 






Mélanie et Fabien se connaissent depuis l'école hôtelière locale. Dès lors, ils ont cheminé ensemble, elle en salle, lui en cuisine. Dix ans notamment à Val d'Isère, mais l'ambition de revenir chez eux en pilotant leur propre restaurant. Avec une clientèle locale et dans un cadre à taille humaine. Aujourd'hui le complémentaire binôme s'appuie sur une équipe "jeune et souriante". Pour la cuisine, le chef la veut traditionnelle, qui valorise de vrais produits régionaux.



Nous déjeunons dans un coin qui me permet de considérer les murs adjacents porteurs d'histoires mais surtout le jardin en contrebas où une installation métallique se détache derrière les plantes aromatiques. Hors du temps d'un monde qui n'en a plus, hors de l'espace aux visages masqués. Quand on quitte cette table, on doit se souvenir d'y avoir passé un beau moment démarré avec un cocktail Vosges - Alsace.





L'Hors du Temps
8, boulevard Kelsch à Gérardmer

 



Mélanie

Mélanie