23 août 2020

DÉBRANCHER A L'HORS DU TEMPS

💓💓💓


A quelques six cents mètres du lac, sur le boulevard Kelsch, une table de Gérardmer qui mérite une visite. 


L'Hors du Temps est né dans un lieu chargé d'histoire, refuge des Gérômois pendant la guerre dévastatrice, une ancienne filature. N'était l'enseigne, on ne devinerait pas ce que les murs recèlent aujourd'hui. Il faut quitter l'artère et entrer par le porche. Nous voilà déjà ailleurs. A gauche, il faut gravir quelques marches pour accéder à la salle de restaurant d'inspiration contemporaine. Nous préférons le plein air, là-bas au fond de la terrasse, animée en ce début de juillet. L'accueil est remarquable. A croire qu'on est de vieux amis.

L'établissement a rouvert en juin. Les exploitants craignaient la période de déconfinement. Or les clients sont revenus comme avant. Et la distanciation n'est pas un casse-tête ici.

Voilà quelques années, Mélanie et Fabien avaient misé sur cette maison qui avait hébergé un restaurant chinois. Ils ont tout transformé pour en faire une adresse à leur image: "simplicité, convivialité, enthousiasme. Où on doit passer de bons moments hors du temps justement." 






Mélanie et Fabien se connaissent depuis l'école hôtelière locale. Dès lors, ils ont cheminé ensemble, elle en salle, lui en cuisine. Dix ans notamment à Val d'Isère, mais l'ambition de revenir chez eux en pilotant leur propre restaurant. Avec une clientèle locale et dans un cadre à taille humaine. Aujourd'hui le complémentaire binôme s'appuie sur une équipe "jeune et souriante". Pour la cuisine, le chef la veut traditionnelle, qui valorise de vrais produits régionaux.



Nous déjeunons dans un coin qui me permet de considérer les murs adjacents porteurs d'histoires mais surtout le jardin en contrebas où une installation métallique se détache derrière les plantes aromatiques. Hors du temps d'un monde qui n'en a plus, hors de l'espace aux visages masqués. Quand on quitte cette table, on doit se souvenir d'y avoir passé un beau moment démarré avec un cocktail Vosges - Alsace.





L'Hors du Temps
8, boulevard Kelsch à Gérardmer

 



Mélanie

Mélanie


19 août 2020

AU COMMENCEMENT ÉTAIT KEMBS



 #tresorsdurhin#centraledekembs#edfhydro 


Ce sont des constructions imposantes jalonnant le Rhin de Bâle à Lauterbourg. Les centrales hydroélectriques pilotées par EDF sont une dizaine qui bon an mal an produisent quelque 8 milliards de kWh, soit les 2/3 de la consommation électrique de l'Alsace. L'énergéticien trouve dans la vallée rhénane son premier réseau hydraulique de France. C'est autour de  la chute de Kembs que la jeune agence EDF Une rivière un territoire vallée du Rhin proposait à la mi-août un week-end dédié aux "Trésors du Rhin".

A travers l'agence, EDF souhaite "fédérer, accompagner et développer les projets innovants et créateurs d'emplois". Ces 15 et 16 août, des entreprises locales ont pu profiter de l'événement pour se faire connaître et travailler à l'instar d'Alsace Plaisance. A l'heure du nouveau tour de vis sanitaire, on a aussi pu mesurer la joie de Marikala de retrouver du public depuis une scène... Plusieurs centaines de participants surtout à la chasse aux trésors 2.0 qui à pied qui à vélo. Pour ma part, je suis venu pour la centrale, me mêlant à un groupe constitué de familles essentiellement. 


La centrale de Kembs renvoie à un entrepreneur à qui nous devons beaucoup, René Koechlin. Son nom est lié aux chemins de fer, aux tramways et métros, au tunnel du Simplon, au grand canal d'Alsace et aux usines hydroélectriques. Dès 1902, il présenta à la Société industrielle de Mulhouse son projet d'utiliser la force hydraulique du Rhin. Il s'agissait aussi de réguler le débit d'un fleuve aux crues parfois dévastatrices et de faciliter la navigation. Mais il aura fallu attendre 30 ans pour mettre en service la centrale de la compagnie Energie électrique du Rhin dont la dénomination s'est figée sur la façade. René Koechlin en fut le premier capitaine, jusqu'à la naissance d'EDF en 1946. Il fonda par ailleurs la société des chaux et ciments d'Altkirch. 



En entrant dans la salle des machines, la seule partie accessible de notre visite guidée, nous coiffons un casque, outre bien sûr l'obligation du masque. La centrale de Kembs porte la marque de l'Art déco. Béton, plafond travaillé, baies rectangulaires, carrelage multicolore. Une perle de l'architecture industrielle, selon notre guide qui place l'ouvrage en tête du réseau pour sa "beauté". Les rivets rappellent aussi cette période d'entre-deux-guerres.

Six groupes turbines alternateurs absorbent et transforment l'eau. 160 mégawatts de puissance totale. Chacun sa couleur pour les distinguer. Au début de la chaîne hydro EDF, ce sont des turbines verticales Kaplan et à hélices.  Depuis quatre ans, la centrale est complétée par une petite sœur, la centrale K. Le barrage de Kembs alimente quatre ouvrages, celui que nous visitons, ainsi que les centrales d'Ottmarsheim, Fessenheim et Vogelgrun. Le réseau "turbine ce que Dame Nature veut bien donner", 800 m3 par seconde en moyenne ce 16 août. 93 tours/minute. Le débit maximal étant de 1400 m3.





C'est ce bâtiment à cheval sur le grand canal qui s'ouvre un peu à nous. A faible effectif, tout étant automatisé. C'est cela qui me fascine : un ensemble imposant barrage - écluses - centrale qui semble tourner sans présence humaine.


Mais, en octobre dernier, le premier saumon a été aperçu dans la passe à poissons. 33 ans après la catastrophe de Schweizerhalle.



Si les ouvrages hydrauliques en imposent et suscitent la curiosité, attention aux dangers de l'eau. Chaque été, EDF recrute des hydroguides qui rappellent les risques aux publics des berges, ici de Kembs à Vogelgrun.



                                                 

                                            

                                                

                                                       Photo Les Trésors du Rhin