28 juillet 2020

VISITE - ÉCLAIR AU PAYS D'ODILE




Après la cathédrale de Strasbourg, c'est le deuxième sanctuaire alsacien le plus fréquenté : le Mont Ste-Odile reçoit annuellement quelque 750.000 visiteurs. Ses administrateurs aimeraient atteindre le million. Ce mardi 7 juillet, on ne s'y bouscule pas. Il est vrai que le haut lieu consacré à la sainte patronne de l'Alsace avait été fermé lui aussi  pendant le confinement. Ils n'étaient plus que 6 à y résider en avril. On a du mal à imaginer les portes closes et pourtant... Peu à peu, le site a repris vie, bien qu'il manque les cars et le public allemand. Si les Alsaciens connaissent le MSO, au moins de nom, le couvent attire inlassablement, qu'on soit croyant ou non, quelle que soit sa confession du reste. "Beaucoup viennent allumer un lumignon, sans savoir vraiment pourquoi" observe Christophe Schwalbach, recteur depuis septembre 2019. "Chacun a quelque chose à demander à sainte Odile". Et le randonneur peut devenir pèlerin.



A l'entrée du site, deux ou trois gendarmes sont positionnés pour la surveillance du lieu de pèlerinage. Ils renseignent au besoin. Je remarque la vieille Clio bleue. Un bénévole tient le chalet d'accueil, qui ne saura toutefois pas me dire où trouver la direction. L'hôtel redémarre timidement dans le respect des nouvelles règles. Plus d'une centaine de chambres dont une vingtaine réservées aux adorateurs. L'adoration perpétuelle instaurée en 1931 avait été coupée au printemps, mais poursuivie virtuellement. Pour la restauration, vous avez le snacking au kiosque, le self salle des pèlerins et la table. Habituellement, une soixantaine de collaborateurs s'activent dans la PME du père Schwalbach, dont 4 religieuses de Gueberschwihr, qui participent à l'entretien des bâtiments.  Le recteur rappelle que le sanctuaire est d'accès gratuit, mis à disposition du public par le diocèse, son propriétaire. Le site a toujours besoin de la contribution du public. Les produits dérivés ne sont pas de trop, comme le rosier Ste-Odile élevé à Krautergersheim et la cuvée du jubilé, brassée à St-Pierre. Mais pas question de perdre l'identité de ce coin d'Alsace perché à plus de 760 m. D'ailleurs on y réceptionne de nombreuses demandes de prières.




A notre arrivée, c'est l'heure de la messe. L'abbatiale a vu sa jauge réduite comme toutes les églises, mais les fidèles sont là. L'office dure environ 40 minutes. Maman regrette les cultes d'hier. En raison de la crise sanitaire, le tombeau d'Odile est inaccessible, juste visible. Et ce jour-là, pas d'accès aux terrasses. 

Notre pèlerinage est court mais choisi. Sur l'arche d'entrée de l'abbatiale, il est écrit "ouvre mes yeux". C'est ma requête à sainte Odile dans un monde où la clarté décline.




Le 13 décembre, jour de Lucie, sera enfin lancé le jubilé marquant le 1300 e anniversaire du rappel à Dieu de l'abbesse de Hohenbourg. L'année a aussi été reportée par cette opaque Covid.




24 juillet 2020

PEDAL'EAU DE MULHOUSE

Courte navigation estivale sur le canal du quartier gare. 




Ce n'est pas la presqu'île Malraux de Strasbourg avec sa plage urbaine et sa flotte d'embarcations des Docks d'été, mais on se contente à Mulhouse de la paix du canal du Rhône au Rhin pour jouer les marins d'eau douce.
Mercredi après-midi sous un soleil voilé, dans une atmosphère chaude. C'est le moment de tester le bateau loisir d'Un été au fil de l'eau, un volet de Mon été à Mulhouse.





Partisan de l'effort physique, j'ai réservé un pédalo sur le site de la Ville. La demande étant forte, il faut passer par mulhouse.fr. Pour ne pas pédaler solo comme cela m'est arrivé un jour à Gérardmer, j'ai convoqué Eloi et complété l'équipage avec Elise, collègue cycliste. Il fallait se présenter en avance pour partir à l'heure. Jessica et son binôme d'Ozone Animations assurent l'accueil et les opérations d'embarquement / débarquement au niveau du jardin du MISE, desservi par un ponton. Les esquifs vont et viennent, bateau électrique sans permis, pédalo à auvent ou sans...




14H10 départ pour vingt minutes environ dans le sens Riedisheim - Brunstatt. Eloi est monté le premier. Il s'est installé au milieu et tiendra le cap. Elise et moi avons pris les places des pédaleurs. Le canal traverse Mulhouse sur 3 km, nous ferons quelque 450 m dans chaque sens, sur des eaux qui ne donnent pas envie d'y plonger un baigneur. C'est un couloir originellement destiné aux péniches il est vrai. Sur notre passage flottent ça et là des bouteilles vides. Elise imprime la marche, c'est la Paulette du pédalo, quand je m'imagine pirate sur flotteurs... Nous apprécions la fraîcheur sous la dalle en sursis de la gare et bientôt nous sommes dans le port de plaisance. Dans notre mire, le pont Fonderie, que nous n'atteindrons jamais faute de temps. Et puis le bateau à pédales est comme un blindé à chenilles, il n'avance pas.





Le petit garçon à l'arrière de l'embarcation que nous suivons nous renvoie joyeusement le salut. Réglés comme un coucou suisse et respectueux des règles, nous faisons demi-tour au bout des dix premières minutes. Le retour s'annonce moins touristique : voilà qu'Eloi se retrouve avec la poignée du levier de direction en main. L'usure sans doute. Ce pépin rend notre trajectoire incertaine et nous dérivons vers l'Anna-Sophia... Ce n'est pas ma première mésaventure à pédalo.




Nous finirons par rendre l'engin dans les délais, alors que de nouveaux navigateurs du dimanche patientent. 

Vingt minutes de pédalo est suffisant, concède le loueur.
Les corps ont chauffé, heureusement que le food-truck vient d'être installé derrière le musée. Un rafraîchissement s'impose.  Si le mercredi on fait du pédalo, le mardi on fera du vélo en août.  De la rosalie en l'occurrence. Ça nous rappellera les bords de mer sans nous faire perdre les pédales.






Un été au fil de l'eau au jardin du MISE jusqu'au 30 août.
www.mulhouse.fr