6 juillet 2020

SCHLUCHT VERSANT VOSGIEN / LA SURPRISE DU COLLET


« Pour mes vacances, je vois la vie en Vosges ». Cette année, beaucoup de Français choisiront la proximité pour se défaire du printemps casanier et du déconfinement laborieux. Le bonheur se cherche par exemple de l’autre côté de la ligne bleue des Vosges pour un Alsacien. Dès La Schlucht où nous nous arrêtons pour déjeuner.







La Schlucht, 1139 m d’altitude, sépare l’Alsace de la Lorraine. Le col se refait une beauté depuis de longs mois. Juste en contrebas, à 1110 m, Le Collet. « Le petit col avant La Schlucht ». C’est le nom de l’hôtel de charme de la famille Lapôtre, qui vient de rouvrir après la trêve sanitaire.
Une maison-chalet créée voilà cinquante ans par Gaëtan Lapôtre sur un coup de cœur partagé par son épouse Maïe. Malheureusement le propriétaire fut enlevé prématurément à 47 ans. C’est son fils Olivier qui perpétue l’héritage et pilote à 58 ans de gros investissements. L’hôtel trois étoiles fait l’objet d’une extension d’environ 1300 m². La capacité passera à 36 chambres (+11) et surtout la maison se donne un équipement demandé par la clientèle, un espace détente et spa, « Les Sources de la Meurthe ». Un chantier de 4 M€ à livrer pour la fin 2021. La période de confinement a été mise à profit pour réaliser la micro-station d’épuration.





Nous patientons dans un salon à la décoration hétéroclite. La chaleur du poêle à bois, un mobilier d’épicerie rempli de boîtes métalliques d’un autre temps, la photo noir et blanc du tramway disparu du Hohneck, une création d’art contemporain à partir de pots de peinture… Maïe retrace en quelques lignes l’histoire de ce coin des Hautes-Vosges à cheval sur Xonrupt-Longemer et Le Valtin. L’ancienne maîtresse de maison reçoit aujourd’hui son club service mais regrette la moyenne d’âge élevée de ce type d’organisation.
Entre-temps, Olivier a fait son apparition. Le nom, les boîtes anciennes… Ça y est ! C’est le conjoint d’Adeline, la gérante du café-bazar vintage et branché « Chez Mémé » dans le centre de Gérardmer (voir Chez GérardMémé, mai 2019). Le couple collectionne les objets de nos parents. Depuis quarante ans pour Olivier.






La table de montagne du Collet a retrouvé ses convives le 24 juin. Olivier n’en revient pas. La clientèle était au rendez-vous dès le premier jour. Beaucoup d’Alsaciens évidemment, les voisins les plus proches.
Pour l’été, le chef a préparé une carte « raccourcie, toutefois colorée, fraîche et légère. Une cuisine instinctive, parfois déroutante en opposant le chaud et le froid, le salé et le sucré ».
Avec le dernier protocole sanitaire, le nombre de couverts a été réduit de 20 % estime Olivier, qui nous propose les premières myrtilles de sa cueillette en tarte. Mais d’abord, je me laisse tenter par l’œuf de poule heureuse cuit à 64° en sa crème de tomme des Vosges puis la pièce de bœuf uniquement rosée, pommes perle, béarnaise froide allégée. Les brimbelles souligneront la succulence de ce moment dans la tranquillité du nid de bois. Olivier Lapôtre veut une rencontre « surprenante, amusante, goûteuse, de la cuisine d’aujourd’hui ».













Dehors, les travaux d’extension avancent. Dans un an et demi, Le Collet fera des bulles de spa. Olivier imagine déjà une formule en 3/4 de pension, avec des hôtes déjeunant en peignoir.


Avec Maïe 



Le Collet Hôtel ***/ Table de montagne

88400 Xonrupt-Longemer

❤❤❤



2 juillet 2020

LA TROTTINETTE DES HAUTES CHAUMES


Depuis la mi-mars, je n’ai quasiment plus fait de la trottinette. Pour mon retour dans les Vosges, j’ai le privilège d’essayer la trottinette tout-terrain à assistance électrique. C’est comme si j’en avais fait depuis toujours.






Il va être quinze heures ce mardi. Je suis attendu aux Bas-Rupts, Commune de Gérardmer, à l’auberge La Drosera. L’établissement est tenu par Emeric Bourlier-Mathieu depuis trois ans. En face, le tremplin de saut à ski K-65 où il y a de la vie ce dernier jour de juin. Les hivers étant de moins en moins blancs, les acteurs du tourisme doivent réinventer le massif. Emeric loue skis et raquettes quand la neige est au rendez-vous. Il vient aussi d’investir dans l’ e-trottinette. Huit exemplaires pour un usage trois saisons voire quatre.
Pour la sortie du jour, François Fuchs me servira de coach et guide. Un sympathique accompagnateur de montagne, spécialiste des randonnées, activités nature et balades à trottinette. Il connaissait la version descente. Il a appris la TAE qu’il a adoptée sitôt dessus. A mon tour aujourd’hui.





François et Emeric





Emeric charge deux engins dans son fourgon et nous monte dans le domaine nordique. La TAE, c’est comme le VAE, avec un boîtier de commande – tableau de bord et une poignée de démarrage et de poussée. Il suffit de se hisser sur le plateau et de tourner la poignée pour partir. Cinq vitesses sont proposées. La deuxième suffira.
François adapte les parcours à ses clients. Je lui avais annoncé que la trottinette était mon véhicule du quotidien depuis une décennie et que le grand fond ne m’effrayait pas. Nous sommes donc partis pour une virée sylvestre sportive d’une bonne heure.

Mes réflexes ne m’abandonnent pas. Je patine avec chaque jambe.
Quand la pente devient sévère, il faut soulager la trottinette en apportant un peu de traction humaine. Et si elle se présente trop raide, descendre de l’engin qui finira par grimper. Heureusement l’environnement a eu le temps de sécher, car la trottinette chasse parfois. La grande roue avale les obstacles que sont pierres et racines, mais c’est du pilotage sur les sentiers de forêt. Quelques arrêts pour considérer le panorama et croiser des promeneurs intrigués par nos machines. Et voir tourner un syrphe, la mouche déguisée en guêpe. Au sommet du Grouvelin (1150m), la récompense est la table d’orientation. Une vue sur la crête vosgienne. Pour les Alpes, il faut imaginer ce jour.
Grisante sera la descente sur la piste de ski. Les 40 km/h sont atteints chez moi, mais François est un peu plus rapide.
Nous dévalons vers La Drosera. Sur la route, un jeune couple prend la pose devant le lac. Des Belges circulant dans un cabriolet portant une plaque 68.















En bas, Emeric a disposé sa flotte d’ e-trottinettes et devise avec son fournisseur. Jean-Pascal Yvoz, le fondateur de Wheel’e, société créée à Hautepierre et établie aujourd’hui à Badonviller en Lorraine. Le jovial entrepreneur n’a pas inventé ce format de trottinette, elle existait naguère en République tchèque. Mais il travaille aux mobilités alternatives et ne manque pas de projets.
Le marché de la trottinette est en pleine expansion, rappelle ce concepteur – fabricant. Les Hautes-Vosges sont un terrain idéal pour ses machines à roues asymétriques. Devant, du 26 pouces pour le confort, derrière du 20 pour une meilleure propulsion.







L’an dernier, j’ai eu le loisir de tester le VTT à assistance électrique avec Rémy Absalon du côté de La Bresse. Aujourd’hui la trottinette. L’énergie propre donne des ailes quand la route se dresse.
Trottinettiste je suis, trottrider je serais si je devais choisir.









Faire de la trottinette à assistance électrique à La Drosera, Bas-Rupts, Gérardmer  ❤❤❤