28 novembre 2019

LES SPÄTBURGUNDER EN TENUE DE GALA




Le Relais & Châteaux Hotel Dollenberg vient d'accueillir le Top Ten d'automne.



Il m'aura fallu deux heures trente pour gagner le Dollenberg depuis Mulhouse par un temps gris d'automne, via Offenburg. Cinq ans après mon premier séjour dans ce palace de Bad Peterstal – Griesbach, l'impression de retrouver la même suite, au 4e étage avec vue sur le parvis et les vallons dépouillés par novembre. Dans moins d'une demi-heure, mon programme prévoit une visite commentée de cave avec Christophe Meyer, le sommelier alsacien du cinq - étoiles supérieur. La séquence s'ouvre sur un crémant de Baden. Sur les coups de 18 heures, le hall de l'hôtel s'emplit. Une centaine de convives crée le brouhaha autour d'un buffet de bienvenue. Les toques blanches se relaient à la trancheuse manuelle de charcuterie, pour un apéritif escorté d'un crémant rosé du terroir.




 Meinrad Schmiederer, le commandant et armateur du paquebot à flanc de colline, a enfilé une veste traditionnelle pour saluer ses hôtes. Ce soir, le Dollenberg prête sa galerie des glaces au gala Top Ten Spätburgunder Rotwein du Weinparadies Ortenau. La presse n'est pas nombreuse, mais une figure familière me salue. Hansy Vogt, dont j'ai reconnu les traits de son personnage loufoque de Frau Wäber. Le natif de Feldberg est une star de la télé populaire mais d'abord un ambassadeur du Schwarzwald. Il animera le festival. Dans leur costume, les reines de beauté du vignoble s'avancent aussi, Weinkönigin ou Weinprinzessin... L'heure vient de monter pour le dîner. Deux salles ne sont pas de trop pour recevoir l'imposant groupe. On finit par m'installer à une table ronde en compagnie d'une dame et de deux jeunes hommes. 




Le menu a été élaboré par Martin Herrmann, le chef doublement étoilé du Pavillon au Dollenberg.
Le dîner étant dédié aux Spätburgunder, le cépage roi sera de galante escorte pour ce voyage en cinq étapes, à charge pour le convive de promener son verre de dégustation vers le bar à vins où une dizaine de maisons suggèrent 34 nectars d' identités variées, du rouge sec aux VT en passant par les vieilles vignes. Un orchestre de trois éléments s'occupe de la partition musicale pour quelques heures. Et fera danser quelques couples.
Tardivement arrive un confrère de Schwarzwald Radio, en provenance d'Europa Park.




En fin de soirée il faut publier le palmarès. Deux fois par an, les vins de l'Ortenau sont susceptibles d'être présentés aux concours Top Ten de la région, pour le riesling en juillet et le Spätburgunder en novembre. L'Ortenau est une des neuf régions viticoles de Baden mais la plus primée dans les compétitions. Élever de grands vins c'est assurer des retombées touristiques. En tête des entreprises, Schwarzwald.Wein.Gut Andreas Männle de Durbach remporte le trophée Dollenberg pour la constance de ses performances.
Pour les vins, la maison Siegbert Bimmerle de Renchen-Erlach et la cave viticole Hex von Dasenstein GmbH de Kappelrodeck se hissent en tête.
Après la longue séance photo, les tables se vident. Je n'aurai pas eu de café. Mais le privilège de goûter à la nuit du Renchtal après avoir apprivoisé les effervescents de Baden.
















09 juillet 2020 Top Ten Riesling Gala
19 novembre 2020 Top Ten Spätburgunder Rotwein Gala




21 novembre 2019

FOIRE STE-CATHERINE ET CATHERINETTES




Les 17 H sont passées, la nuit étreint Altkirch. Certains stands sont déjà dans la pénombre. La sous-préfecture du Sundgau finit sa journée de la Sainte-Catherine.
Autant que je me souvienne, je n'ai jamais été en congé pour la foire annuelle depuis ma scolarité. L'actualité fait que je le suis par un hasard du calendrier. De retour d'Allemagne, j'ai pu cet après-midi y faire un tour en prenant le temps, un peu plus de deux heures, car à la Sainte-Catherine, on a de grandes chances de croiser un voisin, un ami, une copine.
C'est le rendez-vous que tout vrai Sundgauvien honore de sa présence.






Quand j'étais enfant, je me réjouissais de l'animation créée dans mon quartier, les premiers marchands installant leur camionnette dès la veille au soir. Les machines agricoles montaient sur la place Jourdain, les concessionnaires plaçaient leurs voitures. Le cliquetis des stands, le gémissement des barrières dans la nuit. Et quand le jour était levé, nous partîmes gonfler la marée chalande. C'était hier.








Il ne reviendra plus le temps de la foire avec ses huit cents stands. Changement d'époque, hyper-sécurisation avec Vigipirate notamment. Pour rentrer chez moi, j'ai dû présenter mes bagages. Cela n'entrave en rien la bonne humeur générale de la manifestation que saint Pierre a éclairci aujourd'hui et où le vin chaud réchauffait les agriculteurs (et les autres). Moins de vendeurs, moins de monde, une fréquentation plus resserrée sur la journée, mais des commerçants d'une incroyable longévité comme Jean-Pierre qui fait le voyage de Strasbourg depuis plus de cinquante ans. Il a les traits d'un homme qui a trimé. Plus haut, j'échange avec une jeune vendeuse qui n'a pas vu ses enfants depuis trois jours et qui a réservé son lit à l'hôpital. Elle a fait mille bornes pour rentrer un peu d'argent, car les Fêtes approchent. Dans la haute ville, une autre marchande plus âgée rappelle combien il est dur de vivre du commerce et surtout de la retraite de commerçant... En descendant vers la ville intermédiaire, des cartons abandonnés. Il était un peu seul tout à l'heure, le cireur de chaussures. Il y avait beaucoup d'espaces vides cette année. A l'heure où je pose ces lignes, beaucoup ont rangé. Mais depuis toujours, quand le jour décroît, le ronflement d'un groupe électrogène. Quand ces engins se mettent en route, la foire est sur le point de s'achever. "Wedder a Kàthrina umma" (encore une de passée)...