10 juillet 2018

DAMBACH, LA VERRUE




Dambach-la-Ville en Alsace centrale. Commune viticole bien connue avec son grand cru Frankstein, mais aussi terre d'industrie avec les cigares et les brosses hier et toujours les chaussants avec Labonal, qui résiste dans la tempête du mondialisme. 
Dambach et son vaisseau fantôme à l'entrée du ban, une usine morte dont l'écru perce la verdoyante mer de vignes.
Il me semble m'être déjà aventuré sur cette friche. En revenant des Vosges du Nord, je ne peux m'empêcher d'y retourner.
Un site industriel abandonné depuis quinze ans, dont l'histoire a commencé voilà 80 ans. C'était la teinturerie de Labonal, qui mettait en couleur le fil de coton et de laine du fabricant alsacien de chaussettes. Les anciens se souviennent des conditions éprouvantes de travail, la chaleur, la poussière, le bruit, l'eau bouillante... En 1998, l'usine devenue Teinturerie Centre Alsace après le rachat de Labonal par Kindy passa entre les mains du groupe Robert Blondel. Les dés en étaient jetés déjà car cinq ans plus tard, Henri Kempf, le dirigeant emblématique, dut fermer sa maison. 
TCA est désormais une carcasse vidée que traversent les courants d'air. Tout ce qui a pu être démonté ou saccagé l'a été. Les murs sont recouverts de graffiti. Une immense galerie d'art temporaire dans un silence de cathédrale.














Mais la défunte TCA est en sursis. Elle est promise à la destruction, au profit d'un outil viticole. La vigne a plus d'avenir que le textile.


6 juillet 2018

LES RACINES DE L'ECOMUSEE, LES AILES DU PETIT PRINCE

            

             Deux sites limitrophes dans le centre du Haut-Rhin.             Désormais une destination touristique en Alsace.



Vendredi 6 juillet. Dernier jour de l'année scolaire. La fin de semaine sera festive au Parc du Petit Prince, qui marque son 4e anniversaire. Je participe à la journée de presse et rejoins deux consœurs qui me sont inconnues et accompagnées de leurs enfants. France 3 a dépêché un binôme qui m'est familier. Nous assistons au nouveau spectacle des moutons, qui associe les petits visiteurs. Les bambins sont munis de clochettes et imitent ou précèdent les ovins. La dimension animale est importante pour les pères du parc d'Ungersheim, qui veulent la meilleure interaction avec le public.



Virginia 

Auparavant, je m'étais arrêté devant la serre aux papillons, un espace auquel je n'avais jusqu'alors pas vraiment prêté attention. C'est le domaine de deux femmes, dont Virginia, qui m'explique avec enthousiasme son élevage de chenilles. Ici, on se consacre à trois espèces communes de jour. 
Le moment est venu de découvrir le nouveau spectacle du bâtiment dédié aux questions astronomiques, "Partons à la découverte du Petit Prince". Le héros de St-Exupéry a perdu la voix. Un astronaute flanqué de trois assistants va partir à sa recherche. Je n'ai pas saisi le sens de cette histoire, mais "l'essentiel est invisible pour les yeux"...Toujours est-il que l'animation s'achève dans une joyeuse ronde sur une chorégraphie actuelle et sur un karaoké de mascotte. 



Voilà que Jacques Rumpler arrive. Le président de l'association de l'Ecomusée est accueilli en ami par Jérôme Giacomoni, le codirigeant du Petit Prince. Après la déconfiture du Bioscope, les entrepreneurs parisiens d'Aérophile ont eu un accueil peu amène des voisins du musée vivant. L'Ecomusée sortait d'une période douloureuse et le Bioscope aura été un ratage. Heureusement, les passionnés d'aérostats ont convaincu par leur ténacité et leur contenu à forte identité. Cinq ans plus tard, Ecomusée et Petit Prince unissent leurs compétences et leurs talents dans un ensemble de 150 ha avec le carreau Rodolphe. Cela se traduit par un billet combiné pour les deux sites, reliés par le chemin des Russes (des Roumains en fait) à travers l'écosystème humide. A cet effet, les 900 m sont desservis par une navette électrique. Mais les courageux peuvent aussi serpenter sur le sentier aménagé dans cette nature de chênes tortueux et de roseaux. 








Fabien Michel, qui a piloté avec succès le lancement du Petit Prince, va décoller à la fin de la saison vers son Poitou. Aujourd'hui, il s'occupe de l'hôtellerie - restauration de l'Ecomusée, dont la winstub de Hégenheim où nous est préparé le déjeuner alsacien du jour. Jean-Philippe Calvo, ancien directeur de Kinepolis Mulhouse, reprend les commandes d'un parc familial qui attire désormais 200.000 visiteurs la saison.

Fabien et Jérôme





Winstub de Hégenheim XVIe siècle


Demain samedi la foule sera sûrement au rendez-vous d'une longue journée clôturée par le feu d'artifice.
En attendant, cet après-midi le parc nous appartient, car France - Uruguay est retransmis au cinéma et un orage soudain déverse des trombes sur le territoire concentrique. Ça a encore bien fait rire le renard sans doute. 






Gaby fait la navette entre les deux sites