25 juin 2018

SLOWUP JURA : AU TRAIN DES VACHES




Juin et ses SlowUp. Le premier dimanche, c’était l’Alsace centrale avec le SlowUp Alsace. 44.000 participants sous le soleil au voisinage du Haut-Koenigsbourg. Le dernier dimanche de juin, c’est au tour du Jura, république et canton suisses. J’ai découvert le SlowUp Jura ces dernières années, en solitaire, sur ma trottinette grise. La grimpette finale m’avait laissé craindre le pire avec un pied soudain défaillant, heureusement vite revenu à lui. Ce 24 juin, nous voilà partis en groupe hétéroclite : Eloi sur son Vélhop emporté de Strasbourg, Parinda sur son VTT orange, Philippe et Annick sur un tandem Lapierre et moi sur la trottinette de randonnée avec son étendard de parade. Nous arrivons de Lucelle par un chemin montagnard peu fréquenté. Stationnement à l’entrée de Delémont, sur le parking de Victorinox. 







Il est 13H30 quand nous prenons la route du 10e SlowUp. A ce moment, le gros des rouleurs est déjà en selle. Contrairement à la route des vins du côté de Sélestat, nous ne verrons pas la horde cycliste. En quittant la ville médiévale, nous sommes au cœur de l’événement : une balade à mobilité douce en pleine campagne. Très vite, la signalétique Migros rappelle que le distributeur est le sponsor principal. Nous percevons une barre aux fruits rouges. Courroux, Vicques, Courrendin, Courtételle et Bassecourt nous attendent. Des cyclistes, des riders, des trotteurs, des marcheurs, des coureurs au grand air jurassien. Le soleil est présent, taquiné par des nuages. Nous n’aurons pas trop chaud. Mais le parcours n’est pas une promenade de santé. Des montées, des descentes et une longue ascension avant de fondre vers Delémont. Une animation festive dans chaque commune. Et des vaches intriguées par ce défilé de familles colorées et souriantes. Le SlowUp, c’est la bonne humeur. Les kilomètres sont avalés. On s’arrête parfois pour prendre la pose, se désaltérer avec Rivella ou attendre les retardataires. Chacun son rythme. Finalement, c’est Eloi qui souffre le moins malgré son encombrant et lourd vélo urbain de location.
Cette année, les organisateurs ont innové avec un parcours piéton de 13 km. Nous ne l’aurons pas remarqué. Le retour vers la ville de départ est un soulagement. Une longue ligne droite qui ne me permet pas de rattraper le tandem. Je suis meilleur dans les ascensions… Il est 17H10 quand nous franchissons la haute ville où les routes commencent à être rendues aux automobiles. Nous aurons accompli 34 km avec nos moyens de locomotion doux. Nous aurons été parmi les 25.000 slowuppers de 2018. Un nombre en hausse, mais encore loin de celui des Alsaciens. Le 11e SlowUp Jura se déroulera le 30 juin 2019.






22 juin 2018

FETE DE LA MUSIQUE A ALTKIRCH




Fête de la Musique. Sans doute l'événement le plus fédérateur à Altkirch, avec dans un autre domaine, la foire Sainte-Catherine.
La capitale du Sundgau est référencée pour la manifestation initiée en 1982. Un public nombreux est toujours attendu. 

Ce soir, j'arpente la haute ville en compagnie de Parinda, histoire de prendre le pouls de cette grande communion sonore.
La rue des Boulangers ne produit plus rien. Plus de chorale gospel, plus d'amis de La Grotte aux Lucioles. La placette est devenu point de collecte des ordures ménagères. Il serait malodorant d'y créer une prestation. Un peu plus loin, Place des Trois-Rois, un air de légende s'élève devant une funeste enseigne. "Knocking on heaven's door" face au croque-mort... Un auditoire adulte ondule sur la mélodie. La Place Jourdain est le cœur de la fête altkirchoise. La grande scène et ses musiques actuelles devant une foule plus jeune, dans une ambiance de kermesse avec ses néons et le faiseur de barbe à papa. La rue de Gaulle est très encombrée. Nous contournons par la sous-préfecture, happés par le mix d'un DJ. Une fille bouge face à lui, seule sur ce dancefloor improvisé autour duquel s'est formé un cordon de spectateurs. Face à l'hôtel de ville, des rythmes ensoleillés pour une assistance clairsemée. A côté du silencieux presbytère témoin d'un temps révolu, des sonorités contemporaines s'échappent du parking du centre d'art. La jeunesse sundgauvienne est dans la place, qui occupe mêmement le parvis de Notre-Dame comme les étudiants un amphi. Sur le promontoire de l'église, les faux puits décoratifs engloutissent les déchets, cependant que les jeunes pousses interprètent les standards du moment. Comme à l'école. Jouissif quatuor devant l'ancienne CPAM. Les guitares envoient le soleil. Heureuse surprise, un portail ouvre un passage vers un jardin tenu par un club-service. Là encore des musiciens. Notre tournée va finir dans cette cohorte qui ne m'est pas familière. Les Altkirchois ne sont pas réputés assidus aux manifestations de leur ville. Entre un sursaut de brise, des odeurs de sueur et de shit heurtent ma narine. 

En revenant chez nous, nous recevons encore pour quelque temps les décibels du restaurateur turc. Quoique forte, sa musique orientale va me faire glisser dans une courte nuit comme on s'enfonce dans le sable de l'Atlas. C'est dépaysant, la Fête de la World Musique. Et ça peuple pour quelques heures un presque - désert.