28 janvier 2018

JETTINGEN : AU BAL DES POMPIERS, ENERGY GARDE LE FEU !



Quand le pompier assure un court intérim au chant


Samedi 27 janvier. Il va être 21 heures. Jettingen, dynamique village de la vallée du Hunsbach, est un des hauts lieux du carnaval au milieu de l'hiver. Alors que les associations de Carspach ont jeté l'éponge en 2016, la commune bordant la Hochi Stross peut toujours compter sur la cohésion de ses sapeurs-pompiers, organisateurs des festivités. Les pompiers, c'est l'assurance de la sécurité, mais aussi de la convivialité. Dans le Sundgau, on les affectionne particulièrement. 
Fin décembre, le chapiteau blanc avait déjà été monté par le prestataire grandestien tout à côté de la salle des fêtes, trop petite pour accueillir la foule d'un bal de carnaval. 
De plus, à la sortie du village, les nuisances sont limitées.
Le parking se remplit sous la direction de nos pompiers, qui assurent outre le placement, la caisse, l'accueil et le bar. Pour les fouilles, ce sont des agents de sécurité qui opèrent.
Le chapiteau est bien garni déjà quand nous entrons. Il faudra prendre place dans la partie derrière la scène, en face du point de restauration central. Tenture blanche et lustres rendent l'endroit avenant. 




Devant nous, Energy fait danser le public. C'est l'orchestre du carnaval de Jettingen. Un brouhaha s'installe au fil de la soirée. Derrière nous, un groupe de "sorcières" joyeuses qui manient le balai et savent la roulade avant. Le nez crochu n'est pourtant pas le meilleur appendice pour prendre un verre d'alsace. A notre table bientôt, un trio composé d'une souriante "girafe" , d'une pirate de cavalcade et d'un Grosminet. Les adolescents et les jeunes adultes forment le plus gros contingent de visiteurs.





Parfois, des couples seniors glissent sur le parquet. Sous les sphères à facettes, je tourne avec Parinda, comme un vinyle sur sa platine distillant des mots d'amour. Au bal, les plus jeunes viennent libérer leur insouciance aux musiques actuelles, les solitaires rêver de l'inaccessible peut-être ou passer du temps, les experts de la piste garder le pied et les couples d'âge mûr se souvenir qu'ils ont eu vingt ans aussi, en se moquant d'en avoir le double désormais. 

Au bal costumé de Jettingen, c'est le carnaval de papa aux normes et aux sonorités d'aujourd'hui. Tant qu'il y aura des amoureux, les orchestres les feront tanguer.


25 janvier 2018

LYCEE HENNER ALKIRCH : DU TOUT PAPIER AU PAPIER ET NUMERIQUE



Photo Lycée Henner 





Un jour de janvier. Quatorze heures. La Région Grand Est a convié la presse au lycée Henner d'Altkirch pour partager et promouvoir l'expérience 4.0 appliquée aux établissements qui avaient fait acte de candidature.
Le lycée Jean-Jacques Henner, ce vaisseau blanc posé dans la zone de loisirs à l'autre bout de la ville, devenu un paquebot du secondaire un quart de siècle après sa naissance. Il est loin, mon bahut wilhelmien en contrebas de Notre-Dame, que fréquenta le peintre dont il porte aussi le nom.

Avec mon sac à dos, je me suis fondu dans la grappe de potaches pour entrer dans ce hall couleur omelette joyeusement réchauffé par les céramiques du regretté Pierre Gessier. Les journalistes n'étaient pas attendus. Du moins si tôt. La proviseure voit ce qu'elle peut faire. Entre-temps, j'ai fait connaissance avec le DAN, le délégué académique au numérique. Marc Neiss a sauté dans sa voiture après son entretien avec la rectrice à Strasbourg, avalant quelque 150 km. Il serait venu en train, sauf qu'au guichet, un agent lui aurait fait part d'un mouvement social impactant la ligne Mulhouse - Altkirch... Mulhouse - Belfort aurait été possible, mais je n'ai eu vent d'aucun conflit cheminot. 

Bientôt arrive la délégation grandestienne conduite par la vice-présidente Christine Guillemy. Elle est guidée par son collègue du cru, Laurent Wendlinger, un des artisans du lycée Henner numérique. Le projet avait été emmanché en 2016, rapporte l'élu seppoisien. Mme Guillemy vient rappeler la volonté de Jean Rottner et du conseil régional de ne pas être à la traîne dans les technologies de communication d'aujourd'hui. Le passage au 4.0 s'inscrit du reste dans l'aménagement du territoire et l'établissement altkirchois fait figure de site à l'extrême sud de la mégarégion, dans une zone rurale où la couverture internet n'est pas optimale partout.

Justement, la mise en route du programme, l'an dernier, a connu des ratés auxquels se sont ajoutés les retards de l'édition. Il a fallu reconsidérer le serveur et pendant les Fêtes, l'implication agacée sans doute du président de région pour rappeler l'opérateur à l'ordre, apprend-on.  

Nous sommes dans le bureau de Marie-Christine Bosswingel, la proviseure dont le nom se prononce étrangement en français. Elle rend hommage à ses professeurs qui ont fait preuve de patience et souligne l'investissement de tous, y compris les parents d'élèves qui avaient posé leurs conditions. En cas de pépin, il reste aussi les gros copieurs.
Avec le passage au numérique, plus d'un millier d'ordinateurs ont été commandés pour Henner. Chaque lycée engagé dans l'opération pilote dispose encore de personnels  référents, ils sont cinq ici et au besoin, de "brigadiers 4.0". Autant d'enseignants mobilisés pour préparer le secondaire de demain, même si le papier n'est pas jeté aux oubliettes. Les plus adroits sont sans doute les adolescents, qui ont grandi avec les tablettes et les smartphones. "Les élèves savent mieux", concède Mme Bosswingel, qui a pris l'affaire en route. "Ça leur va bien le 4.0".

Le lycée numérique apporte la révolution dans le Sundgau reculé. La Région Grand Est s'applique à la réussite de l'opération, suivie de près par les rectorats et le ministère. 
Au mur du bureau, une image de l'ancien Henner. Trente-cinq ans ont passé. Et j'ai toujours le même plaisir de faire glisser mon stylo sur un papier blanc. N'en déplaise au DAN.