10 août 2017

PASSER LE TEMPS A SANKT MÄRGEN (FORET - NOIRE)




Dans le paradis des randonneurs qu'est la Forêt-Noire, il m'a été donné d'oublier le temps qui passe à St. Märgen, une station climatique à l'est de Freiburg, entre les monts Feldberg et Kandel. Cette commune de quelque  2.000 âmes célèbrera en 2018 les 900 ans de sa fondation. Située sur une route panoramique, dans le parc naturel de la Forêt-Noire sud , St. Märgen fut créée par les moines augustins qui lui apportèrent artisanat, art et musique. La vie de ce lieu monastique a été tumultueuse au cours des siècles, les incendies se succédant, le cinquième en 1907. Depuis 1720, il est pèlerinage marial, l'église étant consacrée à Notre-Dame-de-l'Assomption. 



La visite de l'église n'étant pas au programme de mon voyage de presse, je suis attendu au KlosterMuseum. Le musée du monastère est la mémoire de la commune. Mon guide Stephan Metzger. Nous sommes sur la route de l'horlogerie allemande. St. Märgen est référencé notamment pour le musée, qui est en partie dédié au temps, à travers les horloges de la Forêt-Noire. Waldau est citée comme le berceau de la pendule à balancier en bois, dans les années 1660. La production horlogère sera telle que des centaines de milliers de pièces seront façonnées dans cette région au milieu du XIXe siècle, une surproduction bientôt. Stephan actionne sur mon passage quelques unes des horloges, comme la pendule à danser de restaurant. Un espace honore un enfant du village, Andreas Löffler, qui fit commerce en Angleterre au prix de voyages épiques. Le malheureux mourut à 27 ans, d'une bactérie. On apprend encore combien le travail des peintres sur pendules était mauvais pour la santé. En tous cas, la Grande-Bretagne et la France auront été de gros marchés pour les créations de la Forêt-Noire. Quant à la pendule à coucou, elle n'est apparue que longtemps après.









Le musée intéresse aussi les passionnés de peinture sur verre. Enfin, la religiosité populaire, la cordonnerie et les sculptures monastiques de Matthias Faller sont d'autres thématiques mises en valeur dans ce bâtiment d'un autre temps, dans un environnement magnifique et reposant.

www.kloster-museum.de 
www.hochschwarzwald.de 

 
 

9 août 2017

MARIENTHAL EN ATTENDANT L'ASSOMPTION




J'aime particulièrement le mois d'août, le mois de la coupure annuelle au cœur de l'été, un mois marial aussi. A l'approche du 15, jour de l'Assomption, j'ai pris pour la deuxième fois le chemin de Marienthal dans le Bas-Rhin. Le "Val de Marie" que se partagent trois communes, Haguenau, Gries et Kaltenhouse. Depuis la fin du Moyen Âge, on y vénère la Vierge. 









J'ai mis un peu plus de deux heures pour faire le trajet depuis le Sundgau, sous un ciel redevenu clément. La basilique se dresse à l'entrée de la localité, ceinte d'un parvis permettant de grands rassemblements. De l'autre côté de la chaussée, un vaste parking encore. Le chemin de St-Jacques-de-Compostelle passe par là. La destination est annoncée à un peu moins de ... 2400 km.

Un vrombissement dans le ciel. C'est un monomoteur ancien probablement attaché à l'aérodrome de proximité.
Face aux bâtiments de l’Église, un alignement d'enseignes de l'hôtellerie-restauration.
Une religieuse m'accueille avec bienveillance. C'est peut-être la sœur hôtelière, en charge des convives qui souhaiteraient déjeuner sur place ou des hôtes en quête d'un séjour de récollection.
Onze heures sonnent. L'heure de l'eucharistie du milieu de la journée, à laquelle je prends part. 
Plusieurs dizaines de fidèles, pensionnaires ou comme moi de passage, s'installent. Dix religieuses dont une en formation sont assises à leur rang. L'une d'elles fait chanter la cithare. Une autre anime le chœur  bénédictin. Les voix sont pures. 
La messe est  célébrée par Franck Guichard, secondé par quatre confrères. Le recteur annonce avec une grande douceur la Parole du Seigneur. Aujourd'hui 9 août est consacré à Edith Stein, sainte Bénédicte de la Croix, le jour anniversaire de sa mort au calvaire d'Auschwitz, en 1942. La philosophe devenue carmélite était d'origine juive. 

DR

Dans cet office, il est beaucoup question de femmes d'ailleurs, comme le souligne l'officiant. Avec notamment la parabole des vierges promises à l’Époux, les sages et les insensées.
"Veillez donc, car vous ne savez ni le jour, ni l'heure".

Un senior est au culte entouré des siens. Il fête ses soixante ans ce jour. Un merveilleux parfum féminin croise par moments ma narine. Il émane d'une croyante derrière moi probablement.
L'assistance se disperse à midi. Une grande paix règne sur ce haut lieu de pèlerinage, le plus ancien prieuré d'Alsace. En contemplant les vitraux, je suis interpellé par des scènes de la Révolution. Marienthal n'a manifestement pas été épargnée par la terreur anticléricale. 


Avant de m'en retourner à mon quotidien, je savoure quelques instants encore le bonheur de cette rencontre dans le pays haguenovien. Me voilà réveillé pour la Dormition de Marie, commémorée la semaine prochaine. 



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Chapelle des confessions

Au Jugement dernier (détail)