22 février 2017

DESSENHEIM : AU CARNAVAL DES AINES




Dessenheim, commune de 1300 habitants de la plaine haut-rhinoise, dans le pays de Brisach, berceau de Gilbert Meyer, avec la  « cathédrale de la Hardt »… Et haut lieu du carnaval, comme sa voisine Rustenhart. 

 
Des guirlandes de bouts de tissu flottent au-dessus des chaussées.
Deux week-ends durant, le village fait la fête dans le sillage de l’association sports et loisirs, bientôt quinquagénaire. L’ASL Dessenheim fédère plusieurs sociétés, des Pionniers (fondateurs de l’animation villageoise moderne) à la danse en passant par la gym, le basket et les quilleurs notamment. Une famille d’un demi-millier de membres qui constitue un vivier de bénévoles indispensables à toute organisation. Pour le carnaval, on mobilise près d’une centaine de bonnes volontés.
Particularité de l’association – mère : elle possède sa propre salle, une construction polyvalente sur un terrain municipal qu’il faut entretenir. Les réjouissances de l’hiver sont de fait capitales pour s’acquitter des charges incombant à un tel bâtiment. Du reste, on n’imagine pas la vie du village sans le temps fort annuel, ciment intergénérationnel. En impliquant tous les âges, la manifestation est pérennisée, assure Jean-Claude Dirringer, président de l’ASLD.
Entre deux bals masqués qui font le plein, le mercredi après-midi est réservé à une animation unique dans la région, le carnaval de l’âge d’or.

Il est un peu plus de 14 heures ce 22 février. Dessenheim semble assoupie comme l’ensemble des villages de ce territoire rural. La place de l’église est vide, la rue principale inerte. Seule présence, des employés paysagistes que je dérange pour trouver mon chemin. La femme de l’équipe est hilare quand je m’enquiers d’un chapiteau. C’est une salle en dur. Le bal ?
-         Mais vous êtes trop jeune pour danser !
Sur la route de Colmar, au niveau du rond-point d’entrée de commune, voici la maison de l’ASL. Une spacieuse salle flanquée d’un parking. Des flonflons témoignent que la piste est ouverte. A l’intérieur, toutes les tables ou presque sont occupées. Le parquet est aux danseurs. Le public  clairement senior, sexagénaire à octogénaire. Le service assuré par des personnels costumés. C’est carnaval, même si les convives ne sont pas là pour jeter des confetti. Sur scène, le fidèle Trio Florival distille sa musique et fait évoluer les couples. C’est le temps de la tendresse, quand les corps sont fatigués par les décennies. Les visages sont éclairés. Monique est à la tête d’une délégation d’aînés de Logelheim, le village du potiron. Tout heureuse de passer un bon moment entre amies, puisque les conjoints préfèrent la sieste à la valse.  Vers 18H, un repas dînatoire sera servi et tout ce petit monde aura quitté la place trois heures plus tard.

En coulisses, les bénévoles du président Dirringer auront déjà la tête aux événements du week-end 2 dont le carnaval des
enfants, lui aussi réputé unique. Voire à l’édition 2018.
Sans carnaval, Dessenheim n’est pas Dessenheim.

21 février 2017

THAÏLANDE 2016 RESTAURATION RAPIDE



Dans la rue somnolente, quelques lieux de vie. C’est l’heure du dîner.


Ban Phaeng regorge de petits restaurants tenus par deux ou trois personnes, souvent un couple. Tantôt en dur tantôt sorte de paillote ouverte aux vents, la cuisine s’effectuant devant, avec une installation sommaire. On ne s’embarrasse ni avec la décoration ni avec le mobilier. Les références à la Nation sont là, couleurs du royaume et du couple royal, mais aussi Bouddha qui diffuse sa paix depuis son promontoire. Pour la vaisselle, rien d’étincelant, le pratique fait l’affaire, le couvert à saisir dans le pot. La carte est plus ou moins fournie. Pour les boissons, le choix est terrible, entre l’eau minérale et le soda dont l’inévitable Coca Cola° qui étale sa puissance jusque sur la nappe plastique…Avec un peu de chance, une bière thaïlandaise est proposée.

                                        Voyage dans l’assiette

Pour quelques dizaines de bahts, quelques euros, on vous sert un plat qui heureusement ne vous laissera pas sur votre faim. Porc, bœuf, poulet, crevette, calamar, poisson, soupe, riz, œufs, pâtes… Aux saveurs d’ici, aigres-douces, pimentées, exotiques. De jour comme de nuit, le spectacle de la rue ajoute à l’ambiance. Le soir, avec les éclairages et le coassement des batraciens, mais toujours avec les déplacements de scooters et le ronronnement des ventilateurs.

En quittant notre table, nous croisons encore des restaurateurs ambulants sur side-car thaï… Chacun son outil pour sustenter le travailleur ou le consommateur de sortie, le touriste ne courant pas les rues ici.
Pour finir sur un café, il faut encore arpenter la ville et obtenir enfin ce petit noir au goût de succédané. Ce n’est pas le Pérou, mais ce n’est pas l’Italie non plus. Ça



aura été un voyage culinaire d’abord, aux parfums des rizières environnantes.

Août 2016   Pascal Kury