25 décembre 2018

EN ATTENDANT NOEL A BALE

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Samedi 22 décembre. Les heures du marché de Noël de Bâle sont comptées. Nous arrivons dans la cité rhénane par le train depuis Saint-Louis, profitant d'une éclaircie dans ce début d'hiver pluvieux et doux. 

Le jour est court, la nuit se réveille sur le Grossbasel où se croisent les tramways. Nous gagnons le Barfüsserplatz dont les cabanons distillent les arômes de saison: raclette, fondue, vin chaud... Une fourmilière de l'Avent, entre kermesse et marché aux produits de fin d'année. Je remarque un santonnier italien dont les figurines me semblent prohibitives. Un autre en face se rapproche des santons de Provence, mais les visages ne m'attirent pas.






Nous n'avons pas beaucoup de temps. Nous montons vers le Münsterplatz par une ruelle. Autre atmosphère. La nuit est tombée. Un duo de musiciens envoie un air slave à proximité de la cathédrale. Un deuxième plus loin joue une musique bien connue de Noël. Ça et là, instrumentistes et chanteurs. Nous entrons dans un univers d'artisans, du forgeron au tourneur sur bois, qui animent des ateliers. Les arbres dévêtus portent des étoiles. La souffleuse de bulles de savon épate les enfants. La marchande de sphères lumineuses met des étincelles dans les yeux des autres. La pluie revient mais ne dissuade pas le public. Un petit train fait le tour du village merveilleux. Nous sommes à deux jours du réveillon. 











J'ai enfin trouvé ce que Mulhouse ne m'a pas donné cette année. L'esprit de Noël. Plein de rêves d'enfant et bercé de cette douce musique interprétée  avec sincérité et foi. 














22 décembre 2018

LA FORET TOUJOURS (ENC)HANTEE



Décembre à Altkirch. Un soir de semaine humide. L'appel de la forêt. La Forêt enchantée. La signature altkirchoise pour le Noël alsacien. Au Pays des Chants et des Etoffes, une pérégrination urbaine dans des histoires pour enfants et plus grands. On nous a promis une nouvelle version. Allons voir. 





Depuis deux décennies, la Ville d'Altkirch peuple son centre et ses ronds-points de personnages et animaux grandeur nature. Dans ce Sundgau toujours hanté par des récits extraordinaires de maisons à colombages, la mémoire collective a toujours quelques faits singuliers à ressortir. Initiatrice et grande prêtresse de La Forêt enchantée, Geneviève Risterucci a été la metteuse en scène et la voix de cette animation de fin d'année. L'idée d'un univers fantasmagorique se fondant sur des légendes du terroir n'est pas contestable ; ce qui l'est, c'est sa mise en oeuvre pendant l'Avent et Noël. Quand toute l'Alsace se pare de lumière, que diable viennent  faire les monstres sur le chemin de la Nativité ? 




Je démarre par la rue des Boulangers, qui me renvoie quotidiennement cette vilaine fresque sur un immeuble vide et qu'aucun édile ne voudrait sûrement sur sa façade. Elle n'a rien à voir avec ladite Forêt quand bien même elle s'y intégrerait bien. 

Rue Hommaire-de-Hell, un personnage féminin isolé. Place Jourdain, un cavalier. Place Goutzwiller, la fontaine St-Morand est investie par un batracien géant. Autour de la fontaine de la Vierge, face à l'hôtel de ville, le petit marché des artisans et ses animaux de basse-cour. Cette année, La Forêt enchantée n'y existe guère plus. Mais un cabanon renferme un ogre forçant sur la charcuterie. 
Je passe par la rue de la Cure sans curé. La statue de saint Morand est toujours là. Elle a échappé au godet de pelle mais fait peine à voir. Le parvis de l'église est proche. A droite, un personnage de vieille femme qu'il ne ferait pas bon croiser sur un chemin. 
Sur le flanc droit de Notre-Dame, une succession de scènes, un monde de lutins, les Fouletots, un miroir déformant. 






Un peu plus loin, l'ancien parc de la caisse d'assurance-maladie. Un chapelet de panneaux met en garde contre des manifestations "paranormales". La petite maison abandonnée est le repaire d'une femme maléfique. Une réalisation qui se distingue des autres par son côté Halloween de gamins. A côté de la plaque (de signalisation). La formule change, les sorcières demeurent.





Il reste heureusement la cour du musée, dont les grilles s'ouvrent sur une sapinière. La Forêt enchantée, la voici. De nombreux habitants à pattes et à poils, des confiseries surdimensionnées, une curieuse maison, des enfants qui marchent sur un tapis de feuilles... C'est bien sûr Hansel et Gretel, que guette une autre femme mal intentionnée. Le mapping vidéo donne un surcroît de réalisme à l'ensemble. Le bruit des pas nous tient en haleine... C'est le conte que je retiendrai pour cette version revisitée de l'oeuvre de Geneviève Risterucci dont je n'entends plus la voix. Seule la musique lancinante coupe le silence de la nuit. 

La Forêt enchantée a été débarrassée de nombreux personnages, elle se construit autour de quelques contes. Mais ignore Noël. Pour les chrétiens, la lumière est promise au bout de la longue nuit. 
Dans le scénario altkirchois, on risque de marcher longtemps dans un mauvais rêve.